Hommages à Jean-Luc FICHES, Robert FERRAS et Claude ALBERGE

Hommage à l’ami disparu. Jean-Luc Fiches (1947-2012)

Cher Jean-Luc,

Tes amis et tes pairs ont déjà dit l’essentiel de ce que tu étais et de ce que tu nous as donné 1. Permets-moi cependant d’écrire à mon tour tout ce que je dois à ton amitié.

J’avais 18 ans lorsque je t’ai rencontré en 1974. Évidemment, c’était à Ambrussum où j’effectuais l’un de mes premiers stages de fouilles, assouvissant une passion naissante pour l’archéologie. Les neuf ans d’âge qui nous séparaient m’apparaissaient alors infranchissables, tant tu maîtrisais les questions que je découvrais, tâtonnant avec mes camarades, Anne, Hugues et Jean-Claude que je venais de rencontrer sur le chantier et qui allaient devenir mes amis, pour la vie.

L’amitié, tu savais ce que c’est, et très vite l’ami surpassa le maître. Maître tu savais l’être, merveilleusement, mais c’est l’ami qui toujours nous parlait, un ami fidèle et combien discret. Cette discrétion, parfois poussée jusqu’à la réserve, donnait toute sa force à ton art de la nuance et de la conciliation ; tu savais montrer le chemin conduisant au bon choix.

Jean-Luc Fiches. Photo : Maxime Scrinzi
Jean-Luc Fiches. Photo : Maxime Scrinzi

Pour autant, cela ne te privait pas de solides convictions que tu savais défendre avec une inflexible souplesse… Oui, tu savais allier les contraires ! Je me souviens d’une assemblée houleuse, quelques mois après notre rencontre. C’était à Sète lors d’une rencontre de la Fédération Archéologique de l’Hérault, dont tu étais l’un des fondateurs. Cette expérience de démocratie directe à la mode des années 1970, devenait une foire d’empoigne sous le regard effaré du jeune étudiant que j’étais. C’est alors, au bord de la rupture, que tu trouvas au cœur de la mêlée l’improbable synthèse, faisant retomber le chahut !

Tu m’appris à juguler les faiblesses et à déployer les forces de l’action associative, que nous n’avons cessé depuis lors de développer de concert, en pays de Vidourle. Peu après l’AG de la FAH (on aimait les sigles, à l’époque !), suivant ton exemple je fondai une association qui, avec ton groupe Les Amis d’Ambrussum, allait porter l’ambitieux projet d’une culture partagée, d’une Archéologie pour Tous que nous avons développée à travers plusieurs expositions : Maisons gallo-romaines du Lunellois, en 1981, Dans le vif du Passé, en 1985, et bien d’autres manifestations. Chaque année, au rythme moyen d’une quinzaine de conférences, de dizaines d’articles de presse et d’émissions de radio, depuis près de quarante ans nous avons à nous deux donné la plus invraisemblable « Encyclopédie populaire de l’archéologie » !

Parlant de toi je parle aussi de moi, façon de ménager ta discrétion car tu avais horreur de « tirer la couverture » ! Ce virus de la vulgarisation – toujours bénévole et toujours en équipe – c’est de toi que je le tiens et j’y suis attaché, autant qu’à ma carrière de chercheur. Et pour la suite tu sais que tu n’as pas à t’inquiéter, j’inocule toujours le virus à nos jeunes étudiants !

Cet ancrage territorial, nous le partagions aussi et avant tout dans notre conception de la recherche, qui ne nous paraissait pas pouvoir se limiter à la fouille raisonnée d’Ambrussum mais devait, pour revêtir toute sa signification, s’étendre de la mer aux Cévennes. Après m’avoir appris le métier au cours de cinq années de participation aux fouilles d’Ambrussum, tu m’as encouragé à voler de mes propres ailes, sans que je veuille m’écarter trop du nid : c’est à Lunel-Viel – petit voisin d’Ambrussum – qu’à partir de 1979 j’ai à mon tour appliqué ta méthode d’étude d’un habitat gallo-romain. J’ai ensuite bénéficié de ton soutien pour obtenir de premiers contrats temporaires de recherche, particulièrement en 1983 dans le cadre du « projet Pont du Gard » que tu dirigeais, renouvelant de façon radicale l’approche des rapports que la ville de Nîmes entretenait avec ses campagnes. Dans ce cadre, tu expérimentais et tu m’enseignais le travail en équipe « pluridisciplinaire », si délicat à mettre en œuvre.

Puis, l’expérience venant, j’ai embrassé de plus en plus largement l’étude des habitats de la plaine jusqu’à Mauguio puis Maguelone et la Vaunage, jusqu’à organiser un programme sur l’ensemble de la vallée du Vidourle, dirigeant la thèse de Maxime que tu avais d’abord formé à Ambrussum. Quoi que je fasse, où que se dirigeassent mes pas, nous avions partie liée ! Sans l’avoir véritablement cherché, tu m’as aussi donné l’énergie de m’aventurer en des territoires vierges comme ce premier Moyen Âge, de prime abord si rebutant par son austérité, comme ces garrigues de haute Vidourlenque, « désert » archéologique où j’ai ouvert à mon tour quelques pistes.

Nos chemins de chercheurs ont parfois divergé mais c’était toujours pour mieux se rejoindre, à l’exemple de notre percée méthodologique sur l’analyse statistique des réseaux d’habitat gallo-romains, dans les années 1990 avec le programme européen ARCHAEOMEDES, où tu occupas une position stratégique entre les multiples intervenants.

Des dettes à ton égard, il m’en vient encore en nombre, à quoi bon ressasser ! Aussi vais-je conclure en tournant résolument le dos à la nostalgie et à la déploration, que tu n’accepterais pas. Bien sûr tu me manques et c’est plus difficile désormais sans toi, mais je n’ai pas à me plaindre : tu as tracé la voie et puis tu m’as tout donné, il n’est que de poursuivre en si bon chemin. Tout cela je te le dois, je le dois à ton amitié : allons Jean-Luc, allons encore d’un grand pas !

Claude RAYNAUD

Éléments bibliographiques

Il n’est pas question de reprendre ici la liste des plus de 220 références bibliographiques qui jalonnent la carrière de Jean-Luc Fiches : on les trouvera soigneusement ordonnées dans le volume 45 de la Revue Archéologique de Narbonnaise, dont il fut longtemps l’une des chevilles ouvrières. Pour cet hommage à l’ami, j’ai retenu les ouvrages les plus synthétiques parus au cours de la dernière décennie.

« La romanisation, pourquoi pas ? », in Ménard H. et Plana R. (dir.), Contacts de cultures, constructions identitaires et stéréotypes, Montpellier, sous presse.

Paysages ruraux et territoires dans les cités de l’Occident romain. Gallia et Hispania. Actes du colloque AGER IX, Barcelone, 2010, Montpellier, 2013, 398 p. (co-direction de la publication).

Quatre puits de l’agglomération routière gallo-romaine d’Ambrussum, Supplément à la Revue Archéologique de Narbonnaise n° 42, 2012, 372 p. (direction de la publication).

Les ponts routiers en Gaule Romaine, Supplément à la Revue Archéologique de Narbonnaise n° 41, 2011, 720 p. (co-direction de la publication).

Ambrussum. Une étape de la voie Domitienne en Lunellois. Montpellier, Les Nouvelles Presses du Languedoc, 2007, 128 p. (réédition mise à jour et augmentée de l’ouvrage de 1997).

Énergie hydraulique et machines élévatrices d’eau dans l’Antiquité. Actes du colloque international, Pont du Gard, 2006. Collection du Centre Jean Bérard, 30, Naples, 2007, 259 p. (co-direction de la publication).

Ambrussum : quatre décennies de recherches archéologiques. Études Héraultaises, 41, 2011, p. 15-28.

Archéologie et systèmes socio-environnementaux. Études multiscalaires sur la vallée du Rhône dans le programme ARCHAEOMEDES. Paris, CNRS Éditions, 2003, 403 p. (co-direction de la publication).

Le pont du Gard. Collection « Itinéraires », Paris, Éditions du Patrimoine, 2001, 64 p.

L’aqueduc de Nîmes et le Pont du Gard. Archéologie, Géo-système et Histoire. Paris, CNRS Édition, 2000, 2e édition revue et augmentée, 484 p. (co-direction de la publication).

Jean-Luc Fiches a publié dans notre revue :

— Fiches, Jean-Luc, Massal, Émile, « Une nécropole en bordure de la Voie Domitienne (Saint-Thibéry, Hérault) », Études sur Pézenas et sa région, 1972, 3, 2, p. 4-14.

— Fiches, Jean-Luc, «L’oppidum d’Ambrussum à Villetelle », Études sur l’Hérault, nouvelle série, 1986-1987, 2-3, p. 25-30.

— Fiches, Jean-Luc, « Ambrussum (commune de Villetelle) : quatre décennies de recherches archéologiques », Études héraultaises, 2011, 41, p. 15-28.

NOTES

1. Jean-Luc Fiches, In memoriam et bibliographie, Revue Archéologique de Narbonnaise, t. 45, 2012, p. 6-15.
*. Hommage à Jean-Luc Fiches, in Paysages ruraux et territoires dans les cités de l’Occident romain. Gallia et Hispania, Actes du colloque AGER IX, Barcelone, 2010, Montpellier, 2013, p. 17-22.

Hommage à Robert Ferras (1935-2013)

Robert Ferras
Robert Ferras

Robert Ferras, ancien professeur de Géographie à l’Université Paul Valéry, nous a quittés en cet automne 2013. Une figure maîtresse de l’enseignement de la géographie s’en est allée au terme d’une longue maladie qui l’avait cruellement affaibli.

Robert Ferras était capestanais et tenait à l’affirmer comme point d’ancrage dans ce Languedoc des racines, riche de sa diversité, de ses contrastes, de ses assemblages, un Languedoc auquel il tenait tant, qu’il savait défendre avec détermination et énergie. Il aimait à souligner combien cette région offrait le visage d’un espace géographique témoin des grands bouleversements qui avaient agité la société française tout au long du siècle. Tradition viticole du vignoble de masse dont Capestang et les basses terres de l’Aude voisine représentaient un modèle vivant, révolution de la qualité faisant suite aux grands abandons de la terre et à l’exode rural, qui nourrissait le fonds démographique des villes capitales, perte ou effacement des identités locales, il a suivi pas à pas, dans la discrétion du savoir, l’émergence de ce Languedoc nouveau, porteur de messages tournés vers l’intégration européenne et la désintégration du monde rural sur lequel il avait construit ses propres références. La question de la région apparaît en filigrane de ces mutations. Il disait moins bien connaître ce néo Languedoc éloigné de la terre, une sorte de bloc erratique dans un monde en déconstruction, manquant de repères et d’attaches comme le vignoble avait pu en construire. Il en fit donc un thème fort et constant de son enseignement pour mettre à vif les contradictions, celles d’un vignoble où s’étaient solidifiés des savoir-être, celles de l’espace urbain plus prodigue en communication, images et valeurs éphémères.

Son regard, nuancé et perspicace, n’a cessé d’interroger les structures pour mieux comprendre les hommes, de plonger dans l’univers du social pour qualifier les ruptures et changements, de montrer en quoi le monde nouveau se construisait sur les systèmes de représentations. Il fallait bien 99 réponses et des ouvrages de référence pour situer l’univers de la région, tout autant pour clarifier celui de la ville, sans oublier la géographie questionnée en permanence, dans son enseignement, au travers de ses recherches. Robert Ferras savait manier la plume, puis le clavier, pour donner sens aux interrogations qui meublaient sa posture de chercheur : l’épistémologie pour découvrir les schèmes explicatifs, les représentations et l’imaginaire pour décrypter le non dit et révéler d’autres mondes actifs, les paysages comme éléments du palimpseste des territoires, l’espace géographique où s’élaborent les stratégies et se positionnent les acteurs sociaux, la géopolitique pour décrypter le réel social ou ses apparences, les modèles graphiques pour illustrer et parfaire le dire. Universalité des choses, universalité de la pensée en quête d’explications et de savoirs, la géographie et l’École au sens profond des apprentissages, de la formation, de l’esprit qui doit régner en toute démarche scientifique, Robert Ferras était bien un passeur, posture noble de l’enseignant engagé dans la grande aventure de la recherche-enseignement.

Ses origines capestanaises ne lui faisaient pas oublier un double rattachement, par ses grands-parents, à l’Andorre et à la Catalogne. L’Espagne, mais plus encore la Catalogne et Barcelone, était finalement un second point d’attache. Ses premiers écrits traitent justement des courants migratoires en Méditerranée et des implantations italiennes et espagnoles en Languedoc méditerranéen, à Sète et dans le canton de Lunel. Il mena ensuite à bien, dans des conditions difficiles, une thèse de doctorat sur Barcelone alors que l’Espagne franquiste pesait de tout son poids sur la capitale catalane. Cette croissance métropolitaine ouvrait un chapitre essentiel de son travail, celui de la recherche des mutations économiques et sociales, celui du temps des métropoles, celui aussi des rapports des hommes à leurs espaces de vie. Ainsi pouvaient prendre corps, au-delà des dimensions régionales et urbaines, l’explication des mondes et la géographie universelle portée par la Maison de la Géographie, GIP RECLUS dirigé par Roger Brunet dont il fut un très proche collaborateur.

Robert Ferras est toujours resté discret sur son parcours qui le mena du lycée de Béziers à l’Université, mais il savait aussi « la chance » disait-il qui lui avait permis de gravir les marches du métier d’enseignant.

Au cœur des années 1950, il fut élève normalien à Montpellier, puis instituteur dans l’Hérault, à Saint-Sériès et Lunel-Viel. Il reprit ensuite le chemin des études à la faculté des Lettres sous la direction des professeurs Paul Marres et Raymond Dugrand sans cesser d’accomplir son métier d’enseignant, au lycée de Lunel puis à Castelnaudary. Il s’inscrivit alors dans un certain nomadisme professionnel pour assister à tous les cours à la faculté, pour ne manquer aucun de ceux qu’il dispensait à ses élèves. Les géographes, mais aussi les historiens dont il restera très proche : « Louis Dermigny m’a appris l’histoire » disait-il. Il illustrait parfaitement ce métier à double vocation, mêlant histoire et géographie pour mieux comprendre et expliquer.

Maîtrise, CAPES, Agrégation, le parcours parfait pour une intégration comme assistant puis maître-assistant. Il rédige au début des années 1970 sa thèse de doctorat sur « Barcelone, croissance d’une métropole », thèse brillamment soutenue en 1975 devant un jury présidé par le Professeur Juan Vila Valenti, publiée aux Éditions Anthropos dès 1977.

Il accède alors au poste de professeur rattaché au laboratoire de Géographie urbaine et à l’Atlas régional dirigé par Raymond Dugrand, Atlas dont il avait assuré la rédaction de nombreuses planches. En 1974, en collaboration avec Raymond Dugrand et Philippe Joutard, il participe à la rédaction des chapitres sur le Languedoc-Roussillon dans la collection « Découvrir la France » chez Larousse. Collaborateur fidèle, il publie plusieurs articles dans le Bulletin de la Société Languedocienne de Géographie, notamment un « Écusson et Polygone. Enfants et retraités dans le centre de Montpellier » qui donne le ton d’une géographie des représentations naissante. Il en sera l’un des maîtres d’œuvre et collaborera à plusieurs publications dans ce domaine. Il perce également les secrets et agencements des Milieux et paysages de la Méditerranée (Documentation française, 1978) et décrit avec précision les composantes géographiques du Languedoc-Roussillon dans Portrait de la France moderne publié chez Flammarion (1979). Il assure les enseignements magistraux de géographie régionale, dirige de nombreux travaux de maîtrise et de doctorat, impulse des recherches de haut niveau au sein du laboratoire de l’Atlas régional dont il est l’un des ardents animateurs. Ses écritures sur l’Espagne, le Languedoc-Roussillon, la Méditerranée témoignent d’un regard nouveau et ouvrent de larges perspectives aux étudiants qu’il conduit dans la recherche et dont il sait rester proche.

Il reconnaissait ses maîtres en apprentissages et savoirs : Raymond Dugrand à Montpellier, Max Derruau à Clermont-Ferrand mais aussi de Capestang, Bernard Kayser à Toulouse. Mais ses compagnons de route, amis sincères, furent nombreux dans les diverses universités, de France et d’ailleurs, en Suisse, en Espagne notamment. Fidèle en amitié, il anima avec constance les programmes du CNRS associant entre elles les universités méridionales de Bordeaux, Toulouse, Pau, Aix-en-Provence, Montpellier et Barcelone. Le Groupe DUPONT lui doit de grands moments de réflexion théorique et d’animation « d’après match » car il n’avait jamais perdu de vue que le rugby l’avait aussi fait naître. Les souvenirs des excursions à travers l’Europe, avec une cinquantaine d’étudiants, les incursions estivales en Espagne ou en Suisse ravivent alors ces messages d’alliance entre les façons de s’approprier un temps social pour mieux saisir les structures des territoires et en percer les secrets. « Vivre c’est comprendre », la formule demeure.

Viennent ensuite les années « Maison de la Géographie-GIP RECLUS » qu’il contribue à fonder auprès de Roger Brunet, assurant ainsi la transition avec l’Atlas régional. Il participe aux nombreuses recherches du GIP-RECLUS tant en géographie régionale des espaces méditerranéens qu’en ce qui concerne la géographie des villes et des campagnes, celle des dimensions culturelles et géopolitiques des sociétés contemporaines, des milieux et des paysages, des représentations qui sont au cœur de la compréhension des mondes. Il y dirige la publication du volume Europe du Sud de la Géographie Universelle (Hachette, 1990), de nombreuses publications dans le domaine de la cartographie et des modèles graphiques, un remarquable Atlas d’un nouveau genre sur l’Espagne (España, Fayard-Reclus, 1985), et de nombreuses cartes de l’Atlas permanent du Languedoc-Roussillon. Il met en chantier une revue nouvelle, inédite par son contenu et son champ d’application, par son graphisme et ses couleurs, la revue Mappemonde dont il assure la direction. Il enrichit les représentations cartographiques de l’espace géographique par le biais des modèles graphiques qui illustrent la plupart de ses publications. Il co-dirige sur ce plan un volume de la collection « Géographie » chez Anthropos Modèles graphiques et représentations spatiales (1990) qui a largement participé à la diffusion de la géographie des représentations dans l’enseignement secondaire.

L’Espagne, la géographie des représentations, la géopolitique, l’épistémologie de la géographie (co-rédaction des Mots de la Géographie, RECLUS, 1992, de l’Encyclopédie de géographie, Économica, 1992 et des Éléments d’épistémologie de la géographie, Armand Colin, 1997), mais surtout le Languedoc-Roussillon, la région et la ville — Montpellier — seront ses principaux champs de réflexion et de recherche, ses thèmes privilégiés d’enseignement. Ses publications, souvent en co-rédaction avec ses collègues universitaires montpelliérains, témoignent de ses recherches et prises de position. Soulignons combien son Ville, paraître, être à part (1990) a orienté de nombreux cours et des recherches appliquées dans la formation doctorale de géographie urbaine qu’il a largement contribué à développer.

Passionné par son métier d’enseignant — « Apprendre à apprendre », du professeur des Écoles au professeur d’Université — et de chercheur, il défendait l’idée que les pratiques d’enseignement et de recherche ne pouvaient ni ne devaient être dissociées et, dans le même mouvement, plaçait les principes de laïcité au cœur de ses engagements. Il participa aux jurys des concours d’enseignement — CAPES en tant que vice-président, sous la responsabilité de Dominique Borne — et en dirigea les épreuves pratiques sur dossier. Il fut aussi membre élu du Conseil National des Universités pour y défendre un certain idéal démocratique — et républicain — du fonctionnement de l’Institution.

Sensible à ses interrogations de chercheur et à ses engagements dans la formation des enseignants, le Rectorat lui confia la direction du premier IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres) créé à Montpellier, avec mission de coordination des divers pôles régionaux et de mise en œuvre d’un programme pédagogique de formation ouvert aux étudiants des différentes universités. Il a largement renouvelé les approches de la formation des futurs enseignants, accordant place à une réflexion engagée sur le rôle de la géographie comme corps de savoirs dans le monde scientifique et comme expression des « savoir enseigner » le monde qui nous entoure.

Il a donné le ton d’une école de la « géographie montpelliéraine » dans ses cours, ses conférences, au travers de nombreux séminaires et colloques en France, à Abidjan, à Genève et Lausanne, en Amérique Latine, au Canada, diffusant pensées et méthodes, connaissances, pratiques et expériences de recherche, sans jamais mettre à distance son université, sa ville, sa région, ses étudiants d’ici, ses collègues. Il ne pouvait s’extraire d’une certaine « liberté de pérégrinations dans le monde des villes, pour y trouver matière à paraître… [car] l’homme-objet et la ville-sujet ne sont rien l’un sans l’autre » (« Ville, paraître, être à part »). Il ne pouvait affirmer la géographie sans le recours à l’histoire, aux sciences qui la bordent, l’économie, la sociologie, l’anthropologie, la littérature, le cinéma, l’art… Pour que la géo-science prenne place dans le concert des explications du monde, offre des clés de lecture et des réponses à nos questions.

Reste l’homme, au caractère bien trempé, amoureux des jeux de paroles, fidèle en amitié, ardent défenseur des valeurs de la République laïque à laquelle il était très attaché, soucieux d’enrichir les enveloppes de sa discipline, plaçant, avec modestie mais détermination, la culture à l’interface de ses recherches et de ses pratiques d’enseignant. Il nous laisse l’image d’un homme de passion et de parole, dévoué à son métier et à ses collègues amis, Géographe au sens plein du terme, ardent défenseur d’une géographie dont il qualifiait la quête indispensable et permanente d’enrichissements pour affirmer sa transdisciplinarité.

Jean-Paul VOLLE

Références bibliographiques

« L’implantation espagnole dans le canton de Lunel », Bulletin de la Société Languedocienne de Géographie, Montpellier, 1967.

« Montpellier, croissance urbaine et nouvelle organisation de l’espace », Bulletin de la Société Languedocienne de Géographie, Montpellier, 1974.

« Cartographie des trois élections présidentielles dans le département de l’Hérault (1965-1969-1974) », Bulletin de la Société Languedocienne de Géographie, Montpellier, 1974.

Bas-Languedoc-Causses-Cévennes (avec Raymond Dugrand et P. Joutard), Paris, Larousse collection « Découvrir la France », 1974.

Atlas du Languedoc-Roussillon, Dugrand, Raymond (dir.), Nancy, Berger-Levrault, 1969-1973.

Perpignan (avec M. Vigouroux), Paris, La Documentation française, 1976.

Barcelone, croissance d’une métropole, Paris, Anthropos, 1977.

La Méditerranée, milieux et paysages, Paris, La Documentation française, 1978.

« Écusson et Polygone. Enfants et retraités dans le centre de Montpellier », Bulletin de la Société Languedocienne de Géographie, Montpellier, 1978.

Portrait de la France moderne : atlas et géographie du Languedoc et du Roussillon (avec H. Picheral et B. Vielzeuf), Paris, Flammarion et Éditions Famot, 1979.

« Sur les quartiers des villes du Bas-Languedoc », Bulletin de la Société Languedocienne de Géographie, Montpellier, 1980, n° 4.

« Montpellier 1954-1978. Processus de transformation de l’espace et développement du bâti urbain », collectif Groupe Dupont, Bulletin de la Société Languedocienne de Géographie, Montpellier, 1981, n° 4.

L’Espagne, écriture de géographie régionale, Montpellier, RECLUS, 1985.

España, Espagne, Spain, Paris, Fayard, RECLUS, 1986.

Création de la Revue Mappemonde, Directeur (1986-1994), « La répartition des revenus en Espagne : les tendances 1973-1981 », Mappemonde, n° 1, Montpellier, RECLUS, 1986.

Le Languedoc-Roussillon, géopolitique des régions françaises, in La France du Sud-Est, Lacoste, Yves (dir.), Paris, Fayard, 1986.

Cartes et modèles à l’école (avec M. Clary, G. Dufau et R. Durand), Montpellier, RECLUS, 1987.

Montpellier Europole, « Images de la technopole montpelliéraine », (avec J.-P. Volle), Brunet, Roger (dir.), Montpellier, RECLUS, 1988.

Les géographies universelles et le monde de leur temps, Montpellier, RECLUS, 1989.

Languedoc-Roussillon, région de la France du Sud et de l’Europe du Nord, (avec J.-P. Volle), Paris, Bréal, 1989.

Le Languedoc méditerranéen, (avec J.-P. Volle), Paris, Bonneton, 1989.

Espagne et Portugal, Europe des Douze, Europe du Sud, Paris, La Documentation française, 1989.

Les paysages méditerranéens, Paris, La Documentation française, 1989.

Représenter l’espace. L’imaginaire spatial à l’école (avec Y. André, A. Bailly, J.-P. Guérin, H. Gumuchian), Paris, Anthropos, 1989.

France, Europe du Sud, (avec D. Pumain et T. Saint-Julien), Brunet, Roger (dir.), Géographie universelle, Tome 2, Paris, RECLUS-Hachette, 1990.

Modèles graphiques et représentations spatiales, (avec Y. André, A. Bailly, M. Clary, J.P. Guérin), Anthropos-RECLUS, 1990.

Ville, paraître, être à part, Montpellier, Géographiques, RECLUS, 1990.

« La formation du territoire national » (avec M. Bonnier), Revue Mappemonde, Montpellier, 1992.

Encyclopédie de géographie, (avec A. Bailly et D. Pumain), Paris, Économica, 1992.

Les mots de la géographie, Dictionnaire critique, (avec R. Brunet, H. Théry), RECLUS-Documentation française, 1992.

Faire de la géographie, (avec M. Clary, M. Dufau), Paris, Belin, 1993.

Les modèles graphiques en géographie, Paris, Économica, 1993.

99 réponses sur… la géographie, Montpellier, Montpellier, CRDP, 1994.

99 réponses sur… la ville (avec J.-P. Volle), Montpellier, CRDP, 1995.

Éléments d’épistémologie de la géographie, (avec A. Bailly), Paris, Armand Colin, 1997.

99 réponses sur… le Languedoc-Roussillon, Montpellier, CRDP, 1998.

CAPES d’histoire-géographie. L’épreuve sur dossier, Paris, Économica, 1999.

Montpellier-Méditerranée (avec J.-P. Volle), Paris, Économica, 2002.

Robert Ferras a publié dans notre revue :

— Ferras, Robert, Vigouroux, Michel, « Cartes mentales et imagerie. À propos de deux villes du Languedoc : Béziers et Sète », Études sur Pézenas et sa région, 1977, 8, 4, p. 23-45.

— Ferras, Robert, « Géographie de la région. Chroniques des publications récentes (1980) », Études sur l’Hérault, 1982, 13, 4-5, p. 53-56.

— Ferras, Robert et Barthez, Jean-Claude, « Qu’est-ce que la vallée de l’Hérault ? », Études sur l’Hérault, n° spécial L’aménagement de la vallée de l’Hérault, 1983, 14, 1-2, p. 5-12.

— Ferras, Robert, « Géographie de la région. Chroniques des publications récentes (1981) », Études sur l’Hérault, 1983, 14, 3, p. 29-33.

— Christol, Michel, Ferras, Robert, Terrades, D., « Pézenas et le Piscénois : une ville et son pays en Bas-Languedoc », Études sur l’Hérault, n° spécial Images de Pézenas et du Piscénois, 1983, 14, 5-6, p. 15-48.

— Ferras, Robert, « Géographie de la région. Chroniques des publications récentes (1982) », Études sur l’Hérault, 1984, 15, 3, p. 35-41.

— Barthez, Jean-Claude, Ferras, Robert, « À mille ans, la ville est belle », Études sur l’Hérault, nouvelle série, n° spécial, Montpellier 2000, 1985, 1, 1, 3-4.

— Ferras, Robert, « Géographie de la région. Chroniques des publications récentes (1983) », Études sur l’Hérault, nouvelle série, 1985, 1, 1, 39-46.

— Ferras, Robert, Volle, Jean-Paul, « Dire et construire la technopole : Montpellier-Languedoc-Roussillon », Études sur l’Hérault, 1988, 4, p. 165-172.

— Ferras, Robert, « Afficher sa ville ou quelques représentations symboliques dans le département de l’Hérault », Études sur l’Hérault, 1988, 4, p. 173-175.

Hommage à Claude Alberge (1935-2013)

Claude Alberge. Photographie parue dans L’Ami de Pézenas, n° 68
Claude Alberge. Photographie parue dans L’Ami de Pézenas, n° 68, mars 2014, p. 4.

Il est souvent difficile de parler d’un ami sans donner l’impression d’exagérer ses qualités et de taire ses défauts mais aujourd’hui ma tâche est plus facile, tant les activités de Claude Alberge étaient efficaces et variées.

Professeur d’histoire et de géographie en divers lycées mais surtout dans son fief, le Lycée Jean Moulin de Pézenas, il a eu de nombreux élèves qui n’ont pas oublié tout l’intérêt de ses cours documentés et passionnants ; la matière était importante pour lui et demandait une documentation sans cesse mise à jour mais il fallait aussi la présenter d’une manière agréable, qualité que Claude Alberge possédait avec naturel.

Ses nombreux élèves garderont le souvenir d’un professeur qui leur a appris en souriant à aimer l’histoire ou la géographie alors que, pour les lycéens scientifiques ou même littéraires, elles constituent malheureusement des matières secondaires pour le bac ou la suite de leurs études. N’a-t-on pas envisagé, un temps que nous espérons révolu, de les faire disparaître du second cycle ?

Dans son enseignement, notre ami montrait déjà les qualités qu’il allait utiliser par la suite dans son activité de conférencier : la rigueur du chercheur, la clarté de l’exposition, l’humour occasionnel pour relancer l’attention de son auditoire.

Mais il ne pouvait se contenter d’une vie bien réglée de professeur, il lui fallait sans cesse élargir son horizon et il a été un temps formateur, avant de revenir, quelque temps encore, à ses premières activités. Peu de temps d’ailleurs, car les fonctions administratives tentaient cet esprit clair et organisé. Il les a exercées à Nîmes et à Montrouge d’abord, où il a pu montrer ses qualités d’administrateur et démontrer que la souplesse des contacts étaient possibles entre l’administration et les professeurs. Cette carrière particulière a été couronnée par le poste de proviseur du Lycée hôtelier de Carcassonne. Ce choix n’était pas innocent ; il s’agissait là d’un aspect de l’enseignement dont il était peu familier et ce défi le tentait. Je me souviens que lors de ses séjours à Pézenas, il parlait de son établissement et invitait ses amis à venir en découvrir l’excellent accueil et la bonne cuisine.

Ces activités professionnelles et ces postes plus ou moins éloignés de Pézenas ne l’empêchaient pas de garder le contact avec sa ville et ses amis, non seulement par la parole mais aussi par l’intérêt qu’il portait à l’histoire de sa ville. C’est donc un autre aspect de l’activité de Claude Alberge qu’il faut évoquer, certainement le plus important parce que mené avec passion et constance, pendant plus de quarante ans, celui de l’historien de Pézenas et de notre région. Il y avait d’abord les archives et l’histoire de Pézenas, auxquelles il a consacré une grande partie de ses recherches. En partant du travail de ses prédécesseurs 1 comme Albert Paul Alliès, méthodiquement, il s’est attaché à étudier les divers aspects d’un riche passé qui offrait encore nombre de points à préciser, mais il ne négligeait pas ce qui concernait la région ou l’histoire générale.

Tout a commencé dans les années soixante où, en compagnie de Michel Christol et Jean Nougaret, il a travaillé sur le premier guide sérieux de Pézenas et de son histoire. Treize ouvrages de sa plume devaient suivre ; on peut évoquer ici les plus connus. Chaque fois la publication était précédée d’une longue période de recherches, sur Molière d’abord puisque, comme chacun sait, « si Jean Baptiste Poquelin est né à Paris, Molière serait né à Pézenas » 2. Il publia Le voyage de Molière en Languedoc (1647-1657) (éd. Presses du Languedoc, 1988), plus tard complété par Et Molière devint roi (éd. Domens, 2009).

Cette passion pour le célèbre auteur comique n’était pas la seule. Le coup d’état de 1851 a motivé la formation d’un groupe de recherches dont le travail a été couronné par la publication des Fous de république (éd. Études & communications, 2001), qui analyse l’histoire passionnante de cette révolte locale contre le Second Empire naissant, ayant provoqué la condamnation de nombreux républicains aussi bien à Pézenas qu’à Capestang et dans bien d’autres villages des environs. Plus près de nous « Le Languedoc et le roi : de la croisade des Albigeois à la guerre de Cent ans » (éd. Flam, Sète, 2011) porte un regard nouveau sur le rôle des rois, en apparence lointain, en réalité intéressé et bénéfique pour eux, dans cette croisade française à consonance religieuse.

Et puis, comme s’il s’agissait d’un signe prémonitoire, Claude Alberge, en 2013, a retrouvé les souvenirs de son enfance dans une sorte de confession Le paradis perdu. Un enfant et la guerre (1939-1945) (éd. Domens, 2013), illustré par Christine Delher, portraitiste remarquable qui excelle à recréer les atmosphères intimes. Évidemment ces publications, si elles sont intéressantes, ne peuvent faire oublier les nombreux articles qu’il a publiés dans diverses revues, les conférences qu’il a faites pour populariser ses trouvailles ou ses idées.

Une place à part doit être faite à la création de la revue Études sur Pézenas, publication originale et riche dont l’action n’a pu se poursuivre pour des raisons purement financières et heureusement prolongée par les Études sur l’Hérault.

Pour réaliser cela il avait choisi un point d’appui solide, Les Amis de Pézenas. De l’association, un temps fonctionnant au ralenti, il a pris la présidence et il a su lui insuffler une dynamique nouvelle en constituant une équipe rajeunie et efficace œuvrant dans divers domaines. Il y a eu d’abord la création de la « Mirondela dels arts », à la fin des années soixante qui vit aujourd’hui sa propre aventure et dont le but était d’animer la vie culturelle piscénoise, but qu’elle poursuit aujourd’hui encore. Mais cette création ne devait pas supplanter les autres activités comme la restauration des traces matérielles du passé : l’ancien cimetière juif ou la remise en valeur et en activité du petit théâtre. Sous son impulsion, ces activités se sont développées régulièrement et diversifiées : conférences sur les arts, saison lyrique, animations historiques, etc.

Évidemment il n’a pas fait cela tout seul mais en bon animateur, il a su s’entourer de gens prêts à se consacrer bénévolement au service de l’histoire et de l’animation de leur petite ville. Pour ces multiples réalisations il a fallu de l’énergie, de la constance mais aussi du doigté pour diriger une équipe aux tempéraments contrastés et là nous retrouvons les qualités de l’enseignant et de l’administrateur : disponibilité, amour de ce que l’on fait et surtout cette bonne humeur discrète qui permet le contact naturel avec l’autre, atouts que Claude Alberge possédait au plus haut degré.

Avec sa disparition, Pézenas et la région ont perdu un serviteur passionné de la recherche historique dont il faut saluer la mémoire.

André NOS

Claude Alberge a publié dans notre revue

— Alberge, Claude, « À propos de la thèse de Jean Nougaret : Évolution urbaine et architecturale de Pézenas du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle », Études sur Pézenas et sa région, 1970, 1, 2, p. 23-30.

— Alberge, Claude, « Villeneuvette, une manufacture en Bas-Languedoc », Études sur Pézenas et sa région, 1970, 1, 3, p. 46-42.

— Alberge, Claude, « Documents sur les foires de Pézenas, à la fin du XVIIe siècle », Études sur Pézenas et sa région, 1970, 1, 4, p. 28-29.

— Alberge, Claude, « Vie et mort des soldats de l’An II à l’Hôpital de l’Égalité de Pézenas », Études sur Pézenas et sa région, 1971, 2, 2, p. 9-29.

— Alberge, Claude, « À Pézenas, un cahier de doléances : le Tiers-État et les États Généraux de 1789 », Études sur Pézenas et sa région, 1974, 5, 1, p. 26-47.

— Alberge, Claude, « Métiers et corporations à Pézenas aux XVIIe et XVIIIe siècles. À l’origine des corporations piscénoises », Études sur Pézenas et sa région, 1974, 5, 3, p. 17-80.

— Alberge, Claude, « Une chronique piscénoise du XIXe siècle : Le ‘Journal’ d’Etienne Mascou », Études sur Pézenas et sa région, 1975, 6, 2, p. 21-30.

— Alberge, Claude, « Une exploitation agricole à la fin de l’Ancien Régime : le domaine seigneurial de Conas », Études sur Pézenas et sa région, 1977, 8, 3, p. 3-30.

— Alberge, Claude, « L’église Saint-Martin de Conas », Études sur Pézenas et l’Hérault, 1979, 10, 1, p. 3-16.

— Alberge, Claude, « Le travail des cuirs et peaux dans la généralité de Montpellier au milieu du XVIIIe siècle », Études sur Pézenas et l’Hérault, n° spécial, Les métiers en Languedoc à l’époque moderne, 1981, 12, 4, p. 45-56.

— Alberge, Claude, « Villeneuvette, une manufacture en Bas-Languedoc », Études sur l’Hérault, 1984, 15, 1-2, p. 3-16.

— Alberge, Claude, « Une jacquerie en pays d’Hérault en juin 1791 : le sac des châteaux d’Arboras et de Montpeyroux », Études sur l’Hérault, nouvelle série, 1989-1990, 5-6, p. 145-150.

NOTES

1. Alliès, Albert Paul, Une ville d’États. Pézenas aux XVIe et XVIIe siècles, Molière à Pézenas, Paris, Flammarion, 1900, 326 p., qui a ensuite bénéficié de plusieurs éditions.

2. Marcel Pagnol.