Description
A Pézenas, un cahier de doléances : le Tiers-État et les États Généraux de 1789
Au cours de la période qui s’étend de la décision royale de convoquer les États Généraux à Versailles en juillet 1788 à la réunion de l’Assemblé du Tiers de la Ville de Pézenas en mars 1789, le Tiers-État de Pézenas anime la vie politique locale, prend conscience de son rôle et projette ses rêves dans le cahier de doléances de la communauté.
Certes la conscience de son originalité et de son utilité a lentement murie : la recherche de ses sources et de son développement sortirait du cadre chronologique de cette étude et se heurterait à la rareté de la documentation.
Certes aussi, bien que difficiles à retrouver, les apports extérieurs, la diffusion des « lumières » dans le milieu piscénois, ont une influence sans doute déterminante sur son comportement. Mais là encore les analyses comparatives manquent, trop peu de cahiers sont encore publiés.
Enfin l’analyse préalable de la société piscénoise à la fin de l’Ancien Régime ayant déjà été excellemment effectuée par d’autres, nous nous garderons d’y insister.
A travers les nombreuses délibérations, réunions électorales, correspondances qui marquent les derniers mois de 1788 et le début de l’année 1789 – heureusement conservés aux archives municipales de Pézenas – c’est non seulement toute l’histoire, courte, des prémices de la révolution à Pézenas qui peut être retracée, c’est encore toute la « réalité » du Tiers-État qui apparaît dans son unité mais aussi sa diversité. Ainsi appuyée sur une meilleure connaissance de ses auteurs et du contexte de sa rédaction, l’analyse du cahier de doléances de la communauté peut-elle gagner un nouvel éclairage.
LE TIERS-ÉTAT NE SE RECONNAIT PLUS
Conformément à la décision royale et à l’arrêt du conseil du 5 juillet 1788 de réunir les États Généraux à Versailles pour le printemps prochain, les Intendants Invitent « les corps, communautés et corporations » à rechercher les moyens traditionnellement employés pour la tenue d’États qui n’ont pas été réunis depuis 1614. Cette Invitation provoque dans toutes les communautés, villes, diocèses, une campagne de réunions, délibérations, correspondances, qui marquera d’ailleurs toute l’année 1789. Avant que les États ne s’y rassemblent, une dernière assemblée des notables siège à Versailles. Les États de Languedoc sont convoqués à Montpellier pour début janvier. Pour répondre aux vœux du roi chaque communauté délibère. Dans chaque diocèse se réunissent les gens des trois ordres. En mars 1789 s’engageront à plusieurs niveaux, les opérations électorales. Jamais dans le passé la participation des Français n’a été à ce point sollicitée.
C’est ainsi, que le 20 juillet 1788 l’intendant de Languedoc Ballainvillier invite les consuls de Pézenas à faire part du résultat de leurs recherches et de leur réflexion au syndic du diocèses […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1974 |
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Nombre de pages | 22 |
Auteur(s) | Claude ALBERGE |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |