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Description

Une exploitation agricole à la fin de l’ancien régime :
le domaine seigneurial de Conas

Le 1er Germinal an III est mis aux enchères l’un des plus importants domaines du district de Béziers, celui de Jean- François-Béranger de Thézan, émigré. Il sera le seul ensemble vendu dans le canton de Pézenas comme bien de seconde origine.

Le procès-verbal de description et d’estimation préalable, la procédure des enchères donnent de ce patrimoine une première image, que les documents familiaux permettent de préciser.

Quelles pouvaient être l’importance relative et la physionomie d’un des plus grands domaines du Piscénois, les modes d’exploitation qui le régissaient, les travaux qui y appelaient hommes et femmes, permanents et saisonniers et enfin les revenus qu’il pouvait procurer ? Tels sont les points que peut éclairer une confrontation de documents publics et privés, afin de ressusciter la vie d’une grande exploitation agricole à la fin de l’Ancien Régime.

LE DOMAINE – SES PROPRIÉTAIRES – SON IMPORTANCE – SA PHYSIONOMIE

Jean-François-Béranger appartient à la famille des Thézan qui, depuis le début du XVIIe siècle, possède la seigneurie de Conas. En 1606, par son mariage avec Raymond, Antoinette d’Avanson, fille aînée de Thomas d’Avanson et de Marguerite de Lauzières, a apporté aux Thézan-Poujol les seigneuries d’Espondeilhan, Pézenas et Conas. Raymond, qui appartient à la dix-neuvième génération des seigneurs du Poujol, contractait là un second mariage fort profitable. Jean-François Béranger, dernier seigneur de Conas, participe de sa descendance et de la lignée des Thézan qui, pendant près de deux siècles, ont conservé une seigneurie que leurs prédécesseurs se sont employés à rassembler.

Né le 18 Décembre 1745, il est issu de l’union de Pons X de Thézan et de Claudine-Jeanne-Gabrielle, fille de Joseph-Marie Le Mazuyer, procureur général au Parlement de Toulouse. Son père meurt quelques mois après sa naissance, en 1746, à l’âge de 45 ans, laissant cinq enfants, dont Jean-François-Béranger qui a moins d’un an, sous la tutelle de leur mère. Comme son père, capitaine d’un régiment de dragons, et son ancêtre Olivier, qui fut compagnon d’armes du Connétable de Montmorency, Jean-François Béranger suit la carrière des armes. Entré fort jeune au service du roi, lieutenant de gendarmerie de Monsieur, fait chevalier de Saint-Louis, maître de camp de cavalerie puis colonel au régiment de Vermandois, il devient vicomte du Poujol à la mort de son frère François-Eleonor et de sa mère en 1783. L’année suivante il achète la terre et baronnie de Castelnau d’Estrefonds, première baronnie du diocèse de Toulouse, qui lui ouvre la porte des États de Languedoc où il est reçu en qualité de député de la noblesse et épouse Françoise-Antoinette-Louise de Noailles d’Ayen. De cette union naissent trois enfants, dont deux garçons qui meurent avant d’avoir atteint leur premier anniversaire et une fille, Jeanne-Louise, qui sera élevée par sa tante en raison de la mort de sa mère en 1788 et du départ de son père pour l’émigration en Espagne, Angleterre et enfin Allemagne où, en août-novembre 1791, il rejoint l’ armée des princes. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1977

Nombre de pages

24

Auteur(s)

Claude ALBERGE

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf