Description

"Etudes Héraultaises 1985-1"

Revue Etudes sur l'Hérault
1985-1
"MONTPELLIER 2000"

Revue originale aimablement fournie
par Jean-Claude RICHARD

"À mille ans, la ville est belle !"

Il faut du temps pour faire une ville, faudrait-il un millénaire pour asseoir une capitale ? Car si la ville est belle, comme le dit, et c’est bien trouvé, le publicitaire, la question est bien là : Montpellier est-elle capitale régionale ? Sans prétention aucune les articles qui suivent tentent d’apporter leur part de réponse à cette question. Un fil les relie, celui, précisément, des rapports entre Montpellier, le département de l’Hérault, l’espace régional, et même au-delà, partie d’un « Sud » entre Toulouse et Marseille. La nouveauté du quart de siècle écoulé c’est bien l’émergence de Montpellier. On pourra en disserter longuement, mieux vaut apprécier le phénomène à sa juste valeur. Quelque recul replace la ville parmi ses voisines et/ou rivales. Chacune d’entre elles, et à quelque carrefour de son histoire, s’extirpe de la gangue « provinciale » et s’individualise : par l’industrie à Nîmes, la viticulture à Béziers, le poids du chef-lieu à Perpignan, et celui du chef-lieu de région pour Montpellier.

Une fois le décalage engagé, chacune des activités, des fonctions, des images même de la ville, sembleront aller dans le même sens : la prééminence de la capitale et l’on imagine aisément les effets de retour dans une région en mal d’identité. Le poids de Montpellier, celui aussi qu’on lui attribue, est dès lors jugé abusif dans cet assemblage de cinq départements constitué en Languedoc-Roussillon. À l’inverse, d’autres voix s’élèvent pour parler d’effet d’entraînement, rappeler que le dynamisme montpelliérain a aussi ses « retombées » sur l’espace régional dans sa totalité. Le débat est loin d’être clos, il découle de la césure fondamentale que constitue le passage d’un polycentrisme urbain dans une région écartelée à une relecture d’un réseau urbain fait de hiérarchies, de relais, de nœuds, mais aussi d’individualités, de convergences, de points de rencontre.

Le dénominateur commun à toutes les manifestations anti ou pro-montpelliéraines, explicites ou implicites, plaidoyer pro domo authentique ou visée politique, tient en huit chiffres ; en 1936 – et en milliers d’habitants – le classement des villes est le suivant : Nîmes 93, Montpellier 90, Béziers 73, Perpignan 72 ; un demi-siècle plus tard il donne : Montpellier 197, Nîmes 124, Perpignan 111, Béziers 76… En 1982 Montpellier domine démographiquement alors que Béziers, par exemple, a perdu 10 000 habitants dans la dernière période intercensitaire. Plus significatif encore est le fait que Montpellier et son arrondissement, qu’elle entraîne, sont « jeunes » alors que l’ouest du département, y compris Béziers, vieillit ; la population féminine est, professionnellement, plus active à Montpellier qu’à Béziers, le secteur tertiaire y est plus représenté. Bref Montpellier donne une image de modernité, l’Ouest du département, et tant d’autres zones de la région, des images d’archaïsme.

Le problème ainsi posé est si aigu, si fondamental qu’il est difficile d’en faire, au-delà du constat, une analyse froide et lucide. Pour notre part nous n’avons pu trouver que des amorces de cette réflexion nécessaire, certaines trop peu élaborées encore pour figurer ici, mais « ÉTUDES sur l’HÉRAULT » est prête à accueillir les textes de ceux qui veulent, sérieusement et avec le calme nécessaire, nous aider à comprendre et faire comprendre.

Jean-Claude BARTHEZ et Robert FERRAS

AU SOMMAIRE

Montpellier en Languedoc-Roussillon : la logique de la Capitale

Économie de l’essor montpelliérain

Montpellier en sa région : images et représentations d’une capitale régionale

Géographie de la Région. Chroniques des publications récentes (1983)

Informations complémentaires

Année de publication

1985

Nombre de pages

48

Auteur(s)

Jacques ROUZIER, Jean-Claude BARTHEZ, Jean-Paul VOLLE, Philippe DELPECH, Robert FERRAS

Disponibilité

Articles disponibles au format pdf, Produit épuisé au format papier