Description
Documents sur les foires de Pézenas à la fin du XVIIe siècle
d’une lettre de Colbert à d’Aguesseau du 24juin 1682 (Clair. 466 – Fol.358-359.
… « Je suis bien aise que la foire de Pézenas se soit si bien passée et qu’il ait été vendu pour 500 000 écus de petits draps .A l’égard de la plainte des manufacturiers qu’il n’y a que quelques marchands de Lyon qui les achètent et qui les mettent à tel prix que bon leur semble, vous ne devez point vous étonner de ces plaintes qui sont communes à tous les marchands et qui ne regardent que leur intérêt particulier ce qu’ils voudraient bien vendre leurs marchandises plus chères. Mais à l’égard du général de l’état et des peuples, il suffit qu’il s’y soit vendu pour 500 000 écus. »…
d’une lettre de d’Aguesseau à Colbert du 25 juin 1683(G/ 296)
… « Je me donne l’honneur de vous envoyer la table des denrées et marchandises voiturées sur le canal pendant le mois de may dernier ; la commodité de cette voiture a attiré les marchands de Lyon à Carcassonne où ils ont acheté jusque à deux mil cinq cent pièces de drap qu’ils viennent de charger sur le canal. Les marchands de Carcassonne ont pris aussy leurs mesures pour faire venir par la mesme voye du canal des laines de Marseille. Les draps qui se sont débitez à Carcassonne avaient accoutumée de venir aux foires de Pézenas qui se tiennent à cette saison; celle de cette année a fini aujourd’huy et n’a pas laissé d’estre très bonne nonobstant cette diminution, le débit des étoffes y a esté très grand de la confession mesme des marchands. » ….
Les travaux de MM. COMBES et DERMAGNY ont apporté l’essentiel sur les foires de Pézenas et de Montagnac au Moyen-âge et au XVIIIème siécle. Pour compléter, très modestement, la documentation qu’ils ont pu réunir, nous avons cru bon publier ici deux extraits de la correspondance échangée entre Colbert et l’intendant de Languedoc d’Aguesseau en 1682-1683. Puissent-ils servir à une étude plus complète de ces manifestations qui firent la renommée et la fortune des deux cités voisines. Ces deux témoignages font suite à la foire de printemps qui, instituée en 1273, onze années après le rattachement de Pézenas au domaine royal, se plaçait le lundi dans l’octave de la Fête-Dieu, soit quinze jours après la Pentecôte. Elle participait à un cycle annuel de six foires dont la plus importante était celle de la mi-septembre. Le premier de ces documents nous apporte une information quantitative ; on ne pourrait utilement l’utiliser qu’en la comparant à d’autres données, qui manquent encore. Les « petits draps » seuls ont été retenus, ce qui dénote l’essentiel d’un trafic que Louis DERMAGNY retrouve plus tard au XVIIIème. Ces fabrications de second ordre destinées au marché intérieur intéressent une foule de petits ateliers familiaux accrochés aux avant-monts du Massif Central, de Saint Chinian à Saint-Pons, la vallée de l’Orb et Lacaune. La grande draperie n’est pas mentionnée, sans doute en trouverons-nous raison dans le document suivant. Par contre apparait le rôle prépondérant des marchands de Lyon. Il s’accroîtra au siècle suivant, au détriment des négociants régionaux, de Nîmes, Montpellier, dont le mécontentement perce ici. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1970 |
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Nombre de pages | 2 |
Auteur(s) | Claude ALBERGE |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |