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Description

Le travail des cuirs et peaux dans la Généralité de Montpellier
au milieu du XVIIIe siècle

La draperie domine largement la manufacture languedocienne des XVIIe et XVIIIe siècles. Son poids économique et humain, son rayonnement éclipsent souvent d’autres activités artisanales, ainsi le traitement des peaux de la tannerie languedocienne.

En 1696, l’intendant de Basvile, dans ses « Mémoires », juge florissant l’état des nombreuses tanneries de la Généralité de Montpellier, dont 25 « excellentes » approvisionnent la province, les pays environnants et exportent même vers l’Espagne et l’Italie pour une valeur de 200.000 livres l’an.

En 1744 Le Nain fait encore le même constat. On travaille ici pour l’exportation, puisque sur les 1.108.000 livres de richesse produite, un peu plus de la moitié – 580.000 l. – est retiré des ventes à l’étranger. Les tanneurs de Ganges et Montpellier débitent en Espagne et Italie. Clermont-Lodève s’est taillée une réputation dans la fabrique des parchemins et maroquins, à la mesure de Quillan qui continue à écouler ses maroquins rouges pour un profit annuel de 150.000 livres. Sans parler de la ganterie de Nîmes et Montpellier, des peaux d’agneaux et chevreaux, de la chamoiserie qui s’écoulent aussi au-delà des frontières.

Pourtant là où les intendants, pour des raisons de politique économique évidentes, ne voient que des industries travaillant pour l’exportation, existe un réseau dense de tanneurs et mégissiers dont la principale activité est d’approvisionner un marché régional.

L’établissement du droit sur les cuirs et peaux par l’Édit d’août 1769 jette un éclairage nouveau et puissant sur une spéculation jusque là restée dans l’ombre. Son application conduit à des enquêtes et comptabilisations précises pour les années 1760 et 1766. Autant de documents qui autorisent une connaissance plus complète des tanneries de la Généralité de Montpellier au milieu du XVIIIe siècle.

Connaissance bornée, il est vrai, aux limites d’une circonscription administrative, alors que de Toulouse à Annonay et de Narbonne au Puy cet artisanat intéresse aussi bien les hauts que les bas pays languedociens.

Période limitée dans le temps qui, en l’état actuel de la recherche, ne peut être la longue série qui, seule, permettrait d’expliquer le phénomène de dégénérescence déjà constaté par Léon Dutil.

Analyse réduite au quantitatif enfin, qui aurait dû s’ouvrir à d’autres dimensions, sociales et humaines notamment, à travers une documentation plus vaste relevant aussi bien des archives privées et minutes notariales que des actes de communautés.

Telles sont les limites d’une étude qui doit borner son dessein à décrire le phénomène mais aussi tenter l’amorce de l’explication d’un déclin qui conduira à la disparition.

De 1733 à 1735 une enquête ordonnée par M. de Bernage auprès des consuls et syndics de chaque jurande permet, au-delà de multiples détails donnés sur les techniques de fabrication, de caractériser l’implantation géographique de cette activité, d’en recenser les différentes productions voire même d’en découvrir les structures. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1981

Nombre de pages

12

Auteur(s)

Claude ALBERGE

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf