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Description

ÉDITORIAL

En 2011, notre revue publiait un numéro spécial intitulé « Vingt siècles de viticulture en pays de Lunel (1) », sous la direction de Claude Raynaud, directeur de recherche au CNRS, et d’Isabelle Cellier, maîtresse de conférences en anthropologie. Le collectif d’auteurs dressait le panorama d’un terroir viticole depuis les Gaulois jusqu’à nos jours, et dessinait les linéaments d’une antique civilisation de la vigne. Déjà, la focale s’était attardée sur le château de Lunel-Viel et le domaine qui lui était rattaché, propriétés de la famille Manse.

Voici aujourd’hui un approfondissement de ce premier travail, dans une perspective renouvelée. Isabelle Cellier se replonge dans les archives exceptionnelles des Manse en les questionnant avec des préoccupations d’aujourd’hui, celles de notre rapport à la nature. La viticulture y perd sa place centrale omniprésente, au profit d’une diversité d’approches : en-deçà et au-delà des arpents de vigne, le mode de vie d’une famille de propriétaires bourgeois révèle des attachements forts aussi bien au microcosme ordonné du grand parc arboré entourant le château, qu’aux vastes solitudes sauvages de la Camargue proche, territoire de chasse privilégié.

Sur une période d’un siècle, et dans les limites d’une monographie de domaine, se jouent ainsi plusieurs drames conjoints : celui de la crise finale de la monoculture industrielle de la vigne, qu’accompagne celui de la fin d’un monde bourgeois dans son imaginaire de maîtrise de l’espace.

Pour le comité de rédaction
Christian Guiraud
et Guy Laurans

Résumé

L’étude d’espaces d’agrément tels que les parcs et jardins s’est particulièrement développée depuis les années 1980, définissant un champ de recherche dynamique qui appelle à des analyses interdisciplinaires. Fondée sur l’utilisation d’archives familiales, cette monographie du château de Lunel-Viel, dans l’Hérault, met l’accent sur ses biens fonciers, tout particulièrement son parc et l’exploitation viticole dont il est le centre. Pendant près d’un siècle et demi, le domaine a été la propriété de la famille Manse, lignée de juristes originaire de Nîmes. L’ouvrage suit l’évolution sur quatre générations du rapport à la nature de ces bourgeois languedociens, d’abord à travers l’aménagement de leur parc, espace de loisir et d’ostentation sociale. L’étude s’interroge ensuite sur l’usage cynégétique de vastes territoires de chasse en Camargue. Enfin, elle aborde le démembrement du parc et du vignoble au long du XXe siècle, jusqu’à la disparition du domaine et la dispersion de la famille Manse. A l’issue du processus, s’opère un déplacement de valeur, du patrimoine familial à l’identité villageoise.

Revue Etudes Héraultaises n°60 (2023)
Plan géométrique du château de Lunel-Viel du 20 mars 1895.
Plan géométrique du château de Lunel-Viel du 20 mars 1895. Au sud-ouest le château dans le parc avec l'orangerie collée à la Nationale au nord. Au sud la ferme avec le chai © Fonds Manse.
Le château et la clôture du parc, carte postale (1904)
Le château et la clôture du parc, carte postale (1904).
© Fonds Manse.
Bernard de Montaud-Manse sur son cheval Sultan dans le parc du château.
Bernard de Montaud-Manse sur son cheval Sultan dans le parc du château. Carte postale non datée. © Fonds Manse.

Du parc à la nature sauvage
Bourgeois et nature au tournant du XXe siècle
au château de Lunel-Viel

Étude réalisée par
Isabelle CELLIER, anthropologue
avec la contribution de :
Jean-Louis GIRARD, historien du village
Claude RAYNAUD, archéologue
Maëlle BANTON, géographe

Sommaire du n° 60 de la revue Etudes Héraultaises

1.1. La perception amérindienne de la nature

1.2. La perception occidentale de la nature

1.3. « La fin d’un grand partage ».

2.1. Un domaine en Petite Camargue

2.2. Un château aux origines incertaines

2.3. Du domaine au château viticole

3.1. Un amour de la nature transmis par une femme érudite

3.2. Un chantre de la Camargue

3.3. Un ornithologue amateur reconnu

4.1. La chasse à la « sauvagine » dans le Midi

4.2. Des tableaux de chasse impressionnants

4.3. Une passion transmise de père en fils

4.4. Une exploitation maximale de la nature sauvage

5.1. Une nature gouvernée

5.2. Des essences marqueuses de la bourgeoisie

5.3. Des aménagements ostentatoires

5.4. Un système d’irrigation sophistiqué

5.5. Un parc destiné en premier lieu à l’agrément

6.1. Un travail souvent collectif

6.2. L’entretien du parc au fil de l’année

6.3. Le cheval entre deux mondes

6.4. Le statut de jardinier, révélateur de la prospérité du domaine

7.1. Tout miser sur la viticulture… à ses risques et périls

7.2. Un personnage déterminant, le régisseur

7.3. Les ouvriers du domaine, des journaliers

7.4. Le travail de la vigne au fil de l’année

7.5. 1934-35/1935-36 : deux années viticoles révélatrices

8.1. Les Manse, des gentlemen-farmers issus de la magistrature

8.2. De juriste à propriétaire terrien

8.3. De propriétaire terrien à exploitant agricole

9.1. Des grandes propriétés à la trajectoire similaire

9.2. Un morcellement du domaine qui débute dès 1954

9.3. Le parc, entre privé et public

9.4. Fin d’une vie de château

9.5. Un espace désormais public

Bibliographie p. 135

Notices biographiques p. 139

(1). Le volume est consultable gratuitement sur le site des Études Héraultaises…
https://www.etudesheraultaises.fr/publi/revue-etudes-heraultaises-2011-vingt-siecles-de-viticulture-en-pays-de-lunel/

Informations complémentaires

Année de publication

2023

Nombre de pages

144

Auteur(s)

Isabelle CELLIER, Jean-Louis GIRARD, Claude RAYNAUD et Maëlle BANTON

Disponibilité

Produit disponible au format papier