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Description

Économie de l’essor montpelliérain

D’autres l’ont déjà écrit, beaucoup l’ont dit, Montpellier à la fin du siècle dernier c’est moins que Nîmes et guère plus que Béziers ; aujourd’hui Montpellier vaut deux Nîmes et trois Béziers. Dans ce raccourci s’inscrit tout un siècle d’évolution. C’est long, et déjà les effets des premières années de ce siècle de vie s’estompent. Cette fin du XIXe siècle, âge d’or pour toute la région, constitue toujours une espèce de paradis perdu auquel se réfèrent très souvent nos mentalités de vieux Languedociens. En fait, la véritable révolution montpelliéraine date à peine de la fin de la guerre, des années cinquante. À cette époque- là, Nîmes et Montpellier avoisinent toutes deux les 100 000 habitants. Or nous retrouvons aujourd’hui Nîmes à 120 000 et Montpellier au-delà de 200 000. Quelle accélération ! Quelle croissance Quelle heureuse conjonction a fait ce Montpellier ? Conjonction qui imprègne inconsciemment les esprits, peut-être plus fortement ceux de l’extérieur que ceux du Languedoc où la jalousie occulte l’admiration et c’est compréhensible.

Il en résulte aujourd’hui une image de dynamisme rare qui n’est d’ailleurs pas l’apanage de Montpellier, elle s’imprime avec raison sur l’ensemble du Languedoc. Pendant longtemps, l’essor de Montpellier suffisait à masquer les faiblesses du reste de la région. Maintenant, il n’en est plus rien, c’est carrément l’ensemble du Languedoc-Roussillon qui est propulsé dans cette dynamique. N’oublions pas que les Pyrénées-Orientales sont le deuxième département français en croissance démographique entre les deux derniers recensements, que la Lozère se stabilise après un long temps de déclin et que quantité de communes en proie au déclin séculaire reprennent récemment le chemin de la croissance.

Est-ce là le résultat de l’entraînement de la capitale sur la région ? Pour partie oui, mais il semble bien que nous nous orientons vers une région bicéphale où le Languedoc et le Roussillon trouvent chacun leur point d’ancrage. Donc, de l’intérieur la région se développe d’une manière de plus en plus généralisée. Si les regards passent le seuil de Naurouze et le Rhône, force nous est imposée de voir que notre région participe à un phénomène méditerranéen et même méridional. Les équilibres antérieurs de la France se sont renversés, la dynamique maintenant est plus forte au sud que dans le nord.

Dans ce contexte général, Montpellier témoigne tout de même d’une impulsion rare et généreuse. Au cours des trente dernières années, sa population fait plus que doubler dans un Languedoc qui gagne un tiers d’habitants alors que la France atteint à peine une croissance de l’ordre du quart. Dans ces trois coefficients de variation de la population se résume tout notre objectif : tenter de comprendre les raisons de ces décalages. Avant d’aller plus loin vers la recherche de la ou des explications, il faut en outre tenir compte d’un autre élément de croissance, de type géographique cette fois.

Si, dans les années cinquante, Montpellier s’arrêtait à ses limites communales, à l’exception de Castelnau-le-Lez, aujourd’hui il n’en est plus de même. Montpellier c’est, pour l’I.N.S.E.E., une agglomération de 221 000 habitants réunissant six communes.

Cette extension géographique de la ville a d’ailleurs donné naissance à une structure de gestion, le district urbain, qui regroupe, lui, treize communes, soit près de 250 000 habitants. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1985

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Jacques ROUZIER

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf