Description
Montpellier aux champs
Montpellier l’entreprenante ? Montpellier capitale régionale ? Certains le constatent en le regrettant car, pour eux, c’est au détriment de son département et de sa région que Montpellier en prend la tête et c’est bien en les vidant de leur substance qu’elle entreprend. Dans les articles de cette livraison d’Études sur l’Hérault quelques-uns de ces rapports heurtés que Montpellier entretient avec son environnement social et économique sont analysés. Dans celui-ci nous voudrions traiter d’un aspect particulier des relations de Montpellier avec le territoire de son département, les relations de loisir. Certes le point de vue des loisirs peut paraître étriqué et, même si, comme on le verra, Montpellier apporte plus qu’il n’y paraît à ce milieu, on aurait pu préférer un apport plus lourd et plus riche, des industries par exemple. Sans doute, mais il ne faut pas s’y méprendre : le loisir et le tourisme sont des activités économiques comme d’autres ; certaines rapportent plus ; d’autres moins ; puisqu’il ne faut plus guère compter sur nos mines de charbon et que les Français, parce qu’ils travaillent de plus en plus dans le tertiaire, parce qu’ils ont connu d’autres boissons, parce que tout change.., boivent de moins en moins de vin, il n’est pas inutile d’examiner si d’autres « gisements » – comme disent certains professionnels du tourisme – ne sont pas à mettre en valeur. Ici nous essayerons seulement de voir si cette mise en valeur n’est pas déjà à l’œuvre même si l’apport économique en reste encore quantitativement faible.
Une remarque préalable toutefois : c’est délibérément que nous groupons tourisme et loisir, non pas seulement parce que liés historiquement, en France, – le tourisme de masse est né avec les congés payés sous l’égide d’un ministère des loisirs dont beaucoup se sont gaussés-, mais parce qu’il s’agit, profondément, d’un même phénomène. Qu’on l’appelle qualité de la vie, droit au repos, droit à la culture… ce « plus » – pour être à la mode – que nous attendons en dehors du travail, entraîne le secteur loisir – tourisme à prendre une part de plus en plus importante dans l’économie nationale et dans l’économie domestique. Ainsi pour un indice 100 en 1959 les loisirs atteignent l’indice 400 en 1980 ; la croissance de leur consommation n’est dépassée que par celle de la santé (indice 550) et ceci pour une croissance moyenne (logement, transports, habillement, alimentation…) qui atteint, toujours en 1980, l’indice 300. Alors que les loisirs représentaient en 1959 5,4 % de la dépense des ménages ils en représentent 6,5 % en 1982. Cette augmentation touche également toutes les catégories socio-professionnelles dans une même progression, même si le montant des dépenses affectées au poste loisirs reste, évidemment, très inégal entre les ménages de ces catégories (par exemple 1 500 F par unité de consommation des ménages ouvriers contre 3 000 F pour des ménages cadres moyens en 1980). Dans notre département la massivité du fait touristique d’été nous entraîne à ne pas accorder l’importance qu’ils méritent aux loisirs c’est-à-dire – à défaut d’une famille de termes bâtis sur un équivalent du radical tour – aux diverses activités non imposées, culturelles et, globalement, ludiques ou récréatives. Or ces activités, même si nous ne pouvons pas les chiffrer avec précision, représentent des flux importants de personnes, de biens, de services et de monnaie en particulier des flux orientés de la ville vers le milieu rural. En effet une étude faite en 1980, et dont l’objectif était de connaître la demande de loisirs de proximité émanant des citadins de la région, montre à l’évidence l’existence de ces flux. Cette étude comportait deux volets : une série d’entretiens avec divers responsables d’administrations, d’associations et organismes divers ayant affaire aux loisirs, une enquête auprès d’un échantillon de 800 personnes dans les villes de la région, d’Alès à Perpignan cet échantillon n’est pas représentatif de la population citadine de la région, il a été choisi parmi les cadres et les employés de certaines entreprises tertiaires et administrations, ces catégories fournissant, au vu d’études antérieures, les pratiquants les plus décidés et innovants des loisirs de plein air. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1985 |
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Nombre de pages | 6 |
Auteur(s) | Jean-Claude BARTHEZ |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |