Description
L’Hérault au XIXe siècle :
Regards croisés sur Jean Marie AMELIN
et Jean-Joseph-Bonaventure LAURENS
Comité de rédaction de la revue
Ce texte fait suite à une proposition de Marie-José Guigou, membre de l’association « Mémoire d’Oc », auteure de plusieurs articles référencés dans la revue Études Héraultaises.
p. 175 à 176
Il s’agit d’offrir à l’ensemble des chercheurs un accès ouvert et gratuit à une iconographie de qualité, source de représentations sociales et artistiques du département de l’Hérault au XIXe siècle. Cette initiative porte sur les œuvres entrées dans le domaine public et dont l’usage n’est plus restreint par la loi. Si elles font l’objet d’une publication, il conviendra d’en respecter les normes de citation de l’organisme de conservation.
L’association Études sur l’Hérault poursuit ainsi son projet de développement d’une plateforme scientifique pour le département de l’Hérault en accueillant sur son site Internet les œuvres qui en valorisent l’identité territoriale.
Jean-Marie Amelin et Jean-Joseph-Bonaventure Laurens, dessinateurs et aquarellistes, enrichissent par leurs regards sur la société héraultaise des années 1815 à 1890 la connaissance de ce territoire de vie. Ils ont, de plus, largement complété leur œuvre picturale par de nombreuses notes ou publications. Ces deux « observateurs » du département de l’Hérault témoignent ainsi d’un regard empreint de la culture de leur temps.
Afin de mieux les présenter, citons quelques extraits d’articles :
« Dans la première moitié du XIXe siècle, Jean-Marie Amelin, dessinateur et aquarelliste, a parcouru l’ensemble des communes du jeune département de l’Hérault pour en croquer les vues les plus remarquables et en dresser un tableau statistique et pittoresque.
Né à Versailles en 1785, l’homme occupa un poste de professeur de dessin à l école régimentaire du Génie à Montpellier de 1816 à 1851, trente-cinq années qui le virent partir à la rencontre du territoire et de la population héraultaise dont il signa un portrait pour le moins surprenant » 1.
Dans « l’avertissement » qui introduit le « Guide du voyageur dans le département de l’Hérault » édité en 1827, J.-M. Amelin écrit :
« J’ai visité le département afin de ne rien laisser au hasard. Tout ce que j’expose, je l’ai vu ou ne l’ai adopté qu’après une discussion sévère (…). J’ai dessiné partout, aux sommets les plus élevés, comme dans les cavités les plus profondes (…) Je possède, ce que je crois que personne n’a, plus de seize cents vues pittoresques du département de l’Hérault » 2.
Les multiples notes et dessins de Jean-Marie Amelin sur les communes de l’Hérault sont aujourd’hui bien connus et largement utilisés par les chercheurs. Plus de 2 500 documents sont ainsi mis à la disposition du public et téléchargeables sur le site de la Médiathèque Émile Zola à Montpellier : https://mediatheques.montpellier3m.fr/.
Nous poursuivons notre texte par la présentation de Jean-Joseph-Bonaventure Laurens dont l’œuvre semble encore méconnue du grand public. Dans un article publié par l’académie des Sciences et des Lettres de Montpellier, le professeur Hubert Bonnet écrit :
« Étonnant fut le personnage ! Doué de tous les dons artistiques ou presque, il laissera à la postérité des milliers de dessins et d’aquarelles ainsi qu’une fabuleuse bibliothèque musicale qu’il lèguera à sa ville natale, Carpentras. Successivement commis à la recette principale de Montpellier, puis secrétaire-agent comptable de la faculté de médecine, il passera sa vie professionnelle et sa longue retraite dans notre ville, séduite tout autant par ses talents que par son extravagante originalité (…) Paysagiste appliqué (…) les monuments anciens ne restèrent jamais indifférents à la boulimie de notre homme » 3.
Cet auteur souligne que « la plus riche » collection de dessins et aquarelles est conservée au Musée comtadin, mais que de nombreuses œuvres sont dispersées dans différents lieux dont, à Montpellier, la faculté de médecine et le musée Fabre. Cette œuvre porte témoignage sur une époque et un terroir. C’est une référence pour les historiens, architectes et sociologues.
Conservateur général du patrimoine, Jean-François Delmas décrit, dans un article récent, quelques aspects de la personnalité de J.-J.-B. Laurens :
« Le XIXe siècle est celui du paysage. Bonaventure Laurens en est l’un des exemples marquants. Grand marcheur, il partait des journées entières, seul ou avec des amis, sac au dos, crayons à la main pour saisir sur son carnet un coin de vallon, un arbre, des rochers, une silhouette de berger qu’il plaçait opportunément comme simple point de repère dans sa composition (…). Toute sa vie, il prit la nature comme modèle, reproduisant des vestiges antiques, interprétant des paysages bucoliques et escarpés, transformant éventuellement le ciel pour créer une harmonie, déployant à l’excès un massif d’arbres morts. Il offrit ainsi aux romantiques une nature accordée à leurs rêves, usant de la lumière afin de mettre en valeur un point de vue significatif ou de susciter un sentiment particulier (…). Excellent praticien, mais aussi théoricien savant, il a tenu à rédiger ses principes picturaux dans plusieurs éditions de son Essai sur la théorie du beau pittoresque et les applications de cette théorie aux arts du dessin » 4.
La bibliothèque-musée Inguimbertine à Carpentras
Soucieux d’explorer cette richesse, nous avons obtenu de monsieur Jean-Yves Bauduy, conservateur, l’accord de publication de l’inventaire des œuvres de J.-J.-B. Laurens. Une convention a été signée avec M. Serge Andrieu, maire de Carpentras.
https://inguimbertine.carpentras.fr/VPCTP/accueil-des-chercheurs.aspx
Notes :
1. Guilhem Beugnon, « Un franciman aux champs, Jean-Marie Amelin », (https://www.etudesheraultaises.fr/wp-content/uploads/grec-art-2012-b03-franciman-champs.pdf), consulté le 6 octobre 2022.
2. Jean-Marie Amelin, « Guide du voyageur dans le département de l’Hérault ou esquisse d’un tableau historique, pittoresque, statistique et commercial de ce département », Paris, Montpellier, Gabon et Cie, Libraires, 1827.
3. Hubert Bonnet, « Un secrétaire de faculté talentueux : Bonaventure Laurens (1801-1890) », (https://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr/academie_edition/fichiers_conf/Bonaventure.pdf) – consulté le 6 octobre 2022.
4. Jean-François Delmas, « Un montpelliérain d’adoption : Bonaventure Laurens (1801-1890), mélomane et artiste », Bulletin historique de la Ville de Montpellier, 2019, n° 41, p. 70-95.
Informations complémentaires
Année de publication | 2022 |
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Nombre de pages | 2 |
Auteur(s) | Comité de rédaction de la revue |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |