Catégorie : Étiquette :

Description

Blason de Pézenas et de sa Région (II)
(Escaïs, istorietas, adagis, proverbis,… a l’entorn de Pezenas)

« On raconte (des Bouzigauds) une foule de traits parfois plus naïfs, parfois plus sérieux.
S’ils n’ont pas en général d’instruction, ils ne manquent pas d’astuce ».
Amelin, 195.

« Village dont les habitants sont chargés de toutes les naïvetés qu’on attribue au Martigue (en Provence), à Trausse (dans l’Aude), etc. » Mistral, 1, 347. « Bouzigues devint, avec Martigue et Gonfaron, une des capitales de la Béotie latine. Nous fûmes, nous sommes encore, les héros de récits savoureux (ces anecdotes sont dites bouzigadas). A quelle époque remonte cette renommée ? Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’elle est relativement récente. Si Bouzigues avait eu, au dix-septième siècle, la réputation qu’il a de nos jours, il est probable que Molière, pendant son séjour à Pézenas, eût tiré plusieurs farces du sottisier local. Frédéric Mistral parle de nous dans son dictionnaire. Il nous appelle « Crans » et « Nego evesqué ». Passe encore pour les crans, quoique nos voisins de Marseillan revendiquent aussi une appellation que nul n’a contrôlée. Mais nous pouvons affirmer, sur l’honneur, que jamais Bouzigaud ne noya, ni ne laissa noyer un évêque, comme l’insinue l’auteur de Mireille. Il est vrai que nos aïeux faillirent noyer un tout petit « capelanou ». C’était pendant la Révolution. Les adversaires du régime se demandaient comment serait sacrifié leur nouveau prêtre assermenté. Serait-il jeté du haut de la tour du château ou précipité dans une cuve ? (7 octobre 1792) Dans le doute, ils s’abstinrent et firent bien. Mais nous accuser d’avoir fait boire un bon coup à un évêque, c’est une autre affaire !.. Il est donc probable que ce n’est que depuis une centaine d’années que l’on crible d’épigrammes et de sarcasmes les pauvres habitants de la cité des naïfs ». Baqué et Rouquette, 16, 17.

Crans : crabe : tête fêlée, décrépit, boiteux, Mistral, 1, 664 . Emblème de l’avarice et de la rapacité selon Boucoiran, 1 ,417. Baqué et Rouquette s’en défendent, 412. « Crans dé Bouziguas ! C’est une épithète que nous lancent parfois nos voisins. Or cette appellation n’a pas cours dans notre cité ». Cependant bien des auteurs l’attestent : M. Chauvet, Fleuve d’Or, 97 ; Gros, 75 ; Bernardy, 136 ,137.

Nego evesqué : noyeurs d’évêque, Mistral, II, 401, Bernardy, 243.

Esquicha : Avare, cuistre. Bernardy, 114, Esquichar signifie serrer, ici ; celui qui serre les cordons de sa bourse. Ce sobriquet ne nous a pas été confirmé.

Lous inoucens : les naïfs. M. Chauvet explique cette réputation des Bouzigauds par le rapprochement avec bouzigaïre (bosigairel qui signifie : mauvais ouvrier, qui bousille son ouvrage, qui fait tout de travers. C’est le type même du sobriquet né d’un calembour douteux. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1976

Nombre de pages

12

Auteur(s)

Claude ACHARD

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf