Description

Publication du
G.R.E.C. n° 146-147-148
(1er semestre 2008)

Amistats Max Rouquette,
Pierre GRAU (coord.)

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Au sommaire de ce numéro

l.oeuvre de Max Rouquette est immense, dans tous les sens du terme : elle est immense horizontalement, verticalement, en profondeur, et je crois qu’on aura jamais fini d’en parler au fur et à mesure qu’on la lira. Mon intervention sera une intervention de lecteur. Je ne parlerai pas de ce qu’ont pu être mes rapports avec Max Rouquette, de l’homme lui-même pour qui j’éprouvais un grand respect, une grande admiration et qui me considérait un peu, non pas comme un enfant, mais comme quelqu’un avec qui il aimait parler. Je parlerai plutôt d’un point de vue de lecteur, tout simplement, parce que ma première rencontre avec Max Rouquette a été une rencontre d’élève de français dans une classe du lycée Alphonse Daudet à Nîmes. Un soir d’ailleurs, pas pendant les cours. […]

l’art roman, d’une manière générale, l’architecture romane, trouvent leur part, qu’il faut qualifier pour le coup d’essentielle et de primordiale, dans l’oeuvre de Max Rouquette et la constitution de son imaginaire perméable aux êtres, aux choses et aux songes même. Sa représentation des mondes, visible et invisible, extérieur et intérieur, fait appel incessamment aux trésors, souvent oubliés, quelques fois en péril, du Languedoc et du Roussillon des XIe, XIIe et XIIIe siècles de notre ère chrétienne (Saint-Guilhem le désert, Saint-Martin du Cardonnet, Serrabone, et, plus discrètes et pas moins évocatrices, toutes ces petites chapelles étrangères aux futilités […]

Ecrire une biographie de Max Rouquette ! C’est bien sûr au noyau de ses proches qu’incombe ce devoir de mémoire. Une vie aussi longue, aussi pleine, recouvrant tout un siècle empli de tumulte et de fureur, voilà un sujet immense… Surtout lorsqu’il s’agit d’une existence aussi riche, engagée jusqu’au bout dans ce projet prométhéen, qui était de construire […]

Dans le recueil de Max Rouquette La maucor de l’Unicom, un des poèmes les plus émouvants est « Aqueles » / « Ceux-là » , dont j’ai appris récemment qu’il avait été écrit en hommage aux Républicains espagnols chassés de leur pays par le coup d’état franquiste. Ce poème commence ainsi […]

Du XVIIIe siècle au XXème, la migration des Rouquette a été semblable à celle de générations de Rouergats descendus, par le mouvement de « tombada« , des hauts plateaux aveyronnais pauvres vers les terres plus riches et plus peuplées du bas-pays languedocien. […]

« Max Rouquette est né en 1908 à Argelliers, près de Montpellier, dans un paysage inoubliable et jamais oublié de bois de chênes verts sombres, de garrigues colorées, de vignes tendrement odorantes et de figuiers bibliques. Ce paysage est la clé de son écriture. Parce que c’est en ce lieu, et en ce lieu seulement, que s’est effectuée la fusion des mots et du monde ». (Philippe Gardy). […]

Mon premier contact avec Max Rouquette remonte à la fin de l’année 1995.

Je ne connaissais alors de lui que la version française de Vert Paradis. A cette époque, je n’avais pas réellement conscience de son importance dans l’histoire des lettres occitanes du XXe siècle, ni d’ailleurs de la richesse de cette culture dont mon parcours personnel m’avait tenu à l’écart. Ce que je savais de Max Rouquette, c’est ce qu’en disait Jean Carrière dans la préface de Vert Paradis dont les récits, qui évoquaient la terre où je suis né d’une manière semblable à aucune autre, m’avaient littéralement happé par leur force et leur densité. […]

Replacé dans le contexte d’une oeuvre aussi multiple que celle de Max Rouquette, ce Lac du Salagou, au premier abord, semblera peut-être un texte secondaire, un divertissement, et, pour certains, une concession. Mais ce serait faire erreur : nous avons là un livre fort et révélateur de ce qui constitue le coeur battant de l’oeuvre de l’écrivain. Le lac du Salagou est un lac artificiel, mis en eau en 1969, dans le nord du département de l’Hérault, entre Lodève et Clermont-l’Hérault : un pays de terres et de roches rouges, les fameuses ruffes, dont le domaine s’étend dans le proche voisinage du pays de Vert Paradis, le grand oeuvre de Rouquette prosateur. […]

Philippe Gardy, avril 1997.
C’était en 1980 que nous avons rencontré Max Rouquette lors d’un reportage sur lui, réalisé par Roland Pécout et illustré par Harold Chapman, pour la revue Connaissance du Pays d’Oc.

Pendant les treize ans qui ont suivi, jusqu’à notre départ pour l’Angleterre en 1993, Max était un fidèle ami qui venait nous voir, parfois avec une de ses petites-filles, lorsqu’il était de passage à Saint-Guiraud en route pour le village voisin de Saint-Saturnin où il avait une belle maison.

C’était vers la fin des années 80 que nous avons réalisé ensemble La Cloche d’Or et puis, en début des années 1990, Saint-Guilhem-le-désert. Dix siècles en quatre saisons.

Avec le but d’enrichir nos connaissances du territoire, il venait nous chercher en voiture pour nous dévoiler les trésors de la Moyenne Vallée de l’Hérault : lieux secrets, légendes, histoire, religion, la beauté sauvage de son pays natal et les choses et les gens sur le point de disparaître… Pour un homme qui avait tant de choses à réaliser, Max nous consacrait énormément de son temps car il voyait l’importance de marier l’image à l’écriture pour fixer pour l’éternité des moments d’histoire qui sinon risquaient l’indifférence ou l’oubli.

Les souvenirs de lui resteront vifs dans nos coeurs : ses yeux pétillants d’intelligence, le sourire toujours prêt, son sens de l’humour à la fois malicieux et analytique.

C’était un homme au « double cerveau » qui possédait art et science en équilibre, mais c’était l’écriture et son amour de l’occitan qui dominaient à l’époque où nous avons eu le privilège de le connaître.

Harold Chapman et Claire Parry

Max Rouquette est le puits sans fond où se mirent les étoiles quand le ciel d’Argelliers enveloppe comme dans une écharpe la jeune lune dont à chaque renouveau il aimait à dire la renaissance : « La jeune lune regarde le vieux soleil ». Ce jeu de la lune et du soleil qui fleurit, endort, ravive à chacune des saisons la nature belle, riche qui fut sa pythonisse et sa vie durant, le livre ouvert où il lisait son émerveillement pour nous offrir le Kaléidoscope de chefs-d’oeuvre non dénués de profonde philosophie qui s’étalent comme à nul autre pareils sur la mappemonde des transmissions de l’esprit, de la pensée couvrant toutes les facettes de ce que l’on nomme trop modestement en ce qui le concerne : la littérature. […]

Sem a Sant Adornin. Instants de patz. Una discutida sus la terrassa de l’ostal de Max Roqueta. La votz de Max Roqueta que nos embelina trepant mila traverses. Son vejaire totjorn tant agut e ample coma 10 primièr cèp que 10 rescontrère, e que veni àl d’escriure mos primièrs verses maladreches. M’aconselhèt l’èbra de cada jorn e mai sià doas regas à dos mots. Comprenguère qu’escriure èra mestièr e àbra contunhosa, part tota d’una vida. […]

Nous sommes à Saint-Saturnin. Instants de paix. Discussion sur la terrasse de la maison de Max Rouquette. La voix de Max […]

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Informations complémentaires

Année de publication

2008

Nombre de pages

83

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf