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Description

Risques littoraux et planification territoriale en Occitanie

* Chercheur en sciences politiques à l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE) il est membre de l’UMR G-EAU. Ses recherches portent sur la mise en œuvre et les re-compositions de l’action publique en matière d’environnement et de changement climatique. Les politiques de l’eau, d’adaptation aux risques littoraux, le portage socio-politique des questions climatiques aux échelles locales et le traitement pénal des atteintes à la nature, sur des terrains majoritairement français sont au cœur de ses analyses.
** Maîtresse de conférences en science politique à l’Université de Montpellier, elle est membre de l’UMR CEPEL, laboratoire rattaché au CNRS. Ses recherches portent sur le gouvernement de la critique environnementale. Elle mène actuellement des travaux sur la démocratie environnementale, l’écologisation des politiques agricoles et alimentaires locales et les politiques d’adaptation aux risques littoraux.

La question des risques littoraux n’émerge vraiment que plusieurs décennies après la période de forte anthropisation du littoral français, et notamment celle favorisée par la Mission Racine dans le Golfe du Lion, mission interministérielle d’aménagement du littoral du Languedoc-Roussillon. Dans les années 1970, cette urbanisation littorale massive – notamment sur la Côte d’Azur – est pointée du doigt par le rapport Piquard (1973), qui évoque une privatisation de cet espace au profit de quelques-uns, et la nécessité de le préserver d’une urbanisation trop intensive. Une première réponse est apportée en 1975 avec la création du Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres, chargé d’acquérir du foncier pour le soustraire à l’artificialisation. Une dizaine d’années plus tard, la loi Littoral de 1986 limite l’urbanisation en bordure littorale. Les risques littoraux ne font cependant pas alors réellement partie des préoccupations du législateur.

Les risques dits naturels acquièrent dans les années 1980 un statut de problème public suite à une série de catastrophes, et font l’objet de législations spécifiques : la loi de 1982 impose ainsi des plans d’exposition aux risques ; la loi Barnier de 1995 introduit la notion de « risques naturels majeurs » et prévoit – dans la suite des inondations meurtrières de Vaison-la-Romaine en 1992 – un fonds de prévention des risques naturels majeurs (dit Fonds Barnier). Les risques de submersion marine ne sont toutefois toujours pas identifiés en tant que tels, contrairement aux débordements de cours d’eau. La problématique de l’érosion côtière, elle, n’est prise en charge au-delà d’une échelle très locale qu’à partir des années 1990. Les ouvrages de protection en enrochement (digues, épis, brise-lames), dont les transferts d’érosion sont désormais connus, sont progressivement remis en cause au profit de techniques réputées moins im-pactantes : rechargement des plages en sable, ingénierie écologique pour la reconstitution de cordons dunaires… Les orientations stratégiques pour la gestion de l’érosion en Languedoc-Roussillon publiées en 2003 par la Mission interministérielle d’aménagement du littoral s’inscrivent parfaitement dans cette tendance. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2022

Nombre de pages

12

Auteur(s)

Michel LAURA, Sylvain BARONE

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf