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Description

Quelle nature demain sur nos littoraux méditerranéens ?

* Directeur de recherche au CNRS, associé au Centre pour la Biodiversité Marine, l’Exploitation et la Conservation (MARBEC) à Montpellier. Suite à sa formation en écologie microbienne sur les littoraux hollandais, écossais, espagnols et français, il a réalisé des études de bio-films photosynthétiques et d’interactions plantes-microbes. Actuellement, il étudie les lagunes littorales en tant que « socio-éco-systèmes » et développe une recherche pour contribuer à leur restauration écologique.

Le littoral désigne la zone située entre le continent et la mer. Il s’agit donc d’un espace plus ou moins large de forme linéaire, où les espèces marines et continentales se rencontrent, se mélangent et, le plus souvent, coexistent. Parmi elles, de multiples espèces de poissons et de crustacés transitent, pendant leurs cycles de vie, des eaux marines aux eaux continentales, avec des passages obligés à travers les écosystèmes aquatiques du littoral. Les oiseaux marins se nourrissent en mer et nichent pour la plupart d’entre eux sur la bande côtière et les zones humides du littoral sont par conséquent des lieux essentiels de nidification et de ressources en nourriture pour leur subsistance. Véritables aires de repos entre la Sibérie et l’Afrique, elles sont aussi indispensables à la survie des oiseaux migrateurs. Certaines espèces y restent d’ailleurs tout l’hiver avant de repartir.

La biodiversité marine se caractérise par une diversité phylogénétique profonde, c’est-à-dire par une grande variété d’espèces qui appartiennent à des ramifications séparées très tôt pendant leur évolution. La vie sur notre planète n’est-elle pas en effet apparue pour la première fois dans la mer ? Son évolution biologique, sur une échelle de temps extrêmement longue, n’a pu se faire que grâce à son confinement dans l’étendue liquide, pour se développer plus tard sur terre. En revanche, la biodiversité terrestre est bien la plus riche en nombre d’espèces de plantes supérieures et de mammifères. Ainsi, des 300 000 espèces d’angiospermes (plantes à fleurs) recensées sur notre planète, seulement une centaine vit dans la mer dont la moitié est constituée d’herbes marines telle que la posidonie (Posidonia oceanica) en Méditerranée. Le reste se compose d’une cinquantaine de palétuviers dont l’implantation se limite aux littoraux tropicaux. Ces angiospermes marines ont un ancêtre terrestre commun et n’ont donc investi la mer que dans un second temps. En plus de ces espèces proprement marines, un grand nombre d’espèces d’angiospermes, qu’on désigne par le terme d’halophytes, ont réussi à s’adapter aux sols dont la teneur en sel est élevée.

Compte tenu de ces caractéristiques écologiques et évolutives, le littoral abrite une très grande diversité biologique qui se trouve aujourd’hui fortement menacée. Le premier des risques est dû à la forte pression urbaine liée à l’augmentation de la population et au développement économique. Actuellement, près de 40 % de la population mondiale vit à moins de 100 kilomètres de distance des côtes et 21 des 22 grandes mégapoles comptant plus de 15 millions d’habitants sont localisées sur le littoral. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2022

Nombre de pages

10

Auteur(s)

Rutger DE WIT

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf