Quelques champions de l’athlétisme héraultais moderne

La figure la plus connue de l’athlétisme héraultais d’après-guerre est Eric Battista.

Eric Battista est né à Sète en 1933. Par son talent de triple sauteur, sa faconde, sa seconde carrière de peintre et son amitié avec Brassens, il est une figure historique incontournable de l’athlétisme français et bien-sûr héraultais.

Sa carrière a débuté dans les petites catégories où il fait merveille au triathlon. Il s’oriente rapidement vers le triple saut, où il domine la spécialité de 1955 à 1966 avec 59 sélections internationales, 11 titres de champion de France et un dernier record de France à 16 m 09 en 1964. Installé à Sète de tout temps, il poursuit sa carrière de peintre dans la reconnaissance du monde des artistes et des amateurs.

A la fin des années 70, deux clubs dominent dans le département, l’ASPTT Montpellier et le Montpellier Université Club. Mais l’ASPTT prend régulièrement l’avantage à « l’interclub », compétition qui est le véritable baromètre de la valeur collective des clubs, grâce en particulier à l’apport précieux des étudiantes et étudiants de l’UFR STAPS. Cette domination perdure jusqu’à l’année 1987 sous l’impulsion d’athlètes tels que Thierry Richard classé parmi les meilleurs juniors européens au saut en longueur en 79-80, Anne Michel ou Nathalie Ragot, internationales junior et espoir. Sur le plan individuel, deux personnalités commencent une carrière qui allait être des plus brillantes, deux athlètes du MUC : les sœurs Ewanje-Epée, Maryse l’aînée sur les haies, en hauteur, qui allait devenir sa discipline de prédilection et en épreuves combinées, Monique la cadette, elle aussi en épreuves combinées, en longueur et sur les haies, discipline qui l’amènera au plus haut niveau de performance. En 1987 l’ASPTT dissout sa section d’athlétisme qui devient, avec l’aide de Louis Nicollin, le Montpellier la Paillade Sporting Club (MPSC). Une ambitieuse politique de recrutement est lancée, et amène au club deux internationaux en titre : Pierre Camara, triple sauteur et Bruno Le Stum coureur de 3 000 m steeple.

A Béziers, le club des cheminots, le BAC, se distingue et forme Bernard Garrigues, international au lancer du poids. Mais Béziers est surtout la patrie d’Yves Brouzet, le champion de cette spécialité, qui porta le record de France à 20 m 20 en 1973 et le conserva pendant 34 ans. Si l’essentiel de sa carrière sportive s’est déroulée en dehors du département, il reste un athlète issu d’un terroir riche en hommes forts.

En 1990, le MPSC est dissout à son tour, et le Montpellier Athlétisme (MA) est créé à l’initiative de la Municipalité. La rivalité avec le MUC reprend de plus belle, à l’avantage collectif du MA, mais sur le plan individuel commence le règne sans partage des sœurs Ewanje-Epée. Toutes les deux sont natives de Poitiers, Maryse en 1964, Monique trois ans plus tard, mais elles viennent très jeunes dans l’Hérault, et font les beaux jours du MUC dès les catégories minimes, cadettes et juniors.

Maryse se consacre plus spécialement au saut en hauteur où elle obtient rapidement des succès flatteurs. Sa carrière prend toute son ampleur dans la catégorie seniors où elle domine pendant 14 ans la spécialité : 43 sélections internationales, 8 fois championne de France, toujours recordwoman de France depuis 1985 avec un saut à 1 m 96, le plus vieux record de France féminin. Elle est aussi vice-championne d’Europe en salle en 1984, et la même année obtient la 4^e place aux Jeux Olympiques de Los Angeles. Mère de 4 enfants, elle est animatrice sur une radio périphérique.