L’olivier dans l’Hérault aux XVIe et XVIIe siècles

* Professeur certifié d’histoire-géographie, collège H. Bourrillon 48000 Mende ; doctorant en histoire moderne ; sujet : « Compoix du Bas-Languedoc méditerranéen et du pays de Gévaudan, XIVe siècle-1789 », université Paul Valéry-Montpellier III, E. Pélaquier dir. (bruno.jaudon@free.fr).

L’histoire de l’olivier, notamment celle des fluctuations de l’oliveraie, paraît assez bien connue à toutes les époques et à toutes les échelles provinciale, régionale ou microlocale 1. Les synthèses récentes ou moins récentes sur le Narbonnais ou le val d’Hérault pointent cependant un manque pour l’actuel département de l’Hérault, que cette contribution est loin de combler 2.

Il semble en effet difficile d’écrire une histoire définitive de l’oliveraie héraultaise aux premiers siècles de l’Ancien Régime. On peut toutefois en esquisser les grands traits chronologiques et géographiques. Dresser un état de la question et poser des jalons historiques semblent les deux étapes fondamentales à franchir pour commencer de répondre à une interrogation ouverte à tous les chercheurs de bonne volonté : que sait-on réellement de l’oliveraie héraultaise aux XVIe et XVIIe siècles ? À vrai dire, bien moins qu’on ne l’imagine ou qu’on ne peut le lire un peu partout… Les pages à venir s’apparentent donc plus à un court essai de géographie historique qu’à une étude des pratiques agricoles, agronomiques et ethno-sociologiques anciennes, par ailleurs bien renseignées dans l’aire nord-méditerranéenne 3. Il est aujourd’hui devenu urgent, dans un département où l’urbanisation ne cesse de s’accélérer, d’écrire l’histoire d’un arbre qui effectue peu à peu une translation paysagère sous le double effet de la multiplication des lotissements dans la plaine et de l’embroussaillement de l’arrière-pays même si l’oléiculture redevient une activité attractive, qui a amené la plantation d’environ 100 000 oliviers depuis 1995 4.

Un immense vivier documentaire

Toute la documentation indispensable pour écrire l’histoire de l’oliveraie héraultaise est conservée aux archives départementales de l’Hérault. Elle est tellement vaste qu’il s’agit de choisir sur quelles sources faire porter l’effort de dépouillement, encore très limité.

Les compoix

La première source à laquelle vont puiser d’ordinaire les ruralistes languedociens sont les compoix. Depuis les travaux fondateurs d’Albert Soboul et Emmanuel Le Roy Ladurie, on sait toute l’importance de ces vieux cadastres pour reconstituer les masses culturales et les fortunes foncières anciennes 5. Un colloque récent a d’ailleurs fait le point sur les utilisations possibles de ces  registres à partir d’exemples concrets et variés 6.

Mais les compoix posent deux grands problèmes aux chercheurs. Ils sont d’abord très nombreux et se comptent par centaines dans les rayonnages des dépôts d’archives. Au diocèse civil de Béziers, sans même compter ceux du chef-lieu, on en conserve aujourd’hui plus de 160 pour 102 communautés, environ 200 pour 108 communautés au diocèse de Montpellier. La répartition des documents est très inégale selon les siècles, même en débordant du département de l’Hérault pour les diocèses d’Agde, Alès, Béziers, Lodève, Mende, Montpellier et Nîmes, sur environ 800 compoix actuellement connus et/ou conservés, 162 appartiennent au XVIe siècle, 419 au XVIIe et 175 au XVIIIe. On constate donc que l’oliveraie, solidement connue au XVIIIe siècle, pourrait l’être aussi bien pour le XVIe et infiniment plus pour le XVIIe siècle.

Deux diocèses « héraultais » se prêtent d’ailleurs très bien aux recherches sur les masses culturales, sur l’oliveraie en particulier : Maguelone et Lodève. Dans les deux circonscriptions en effet, vers 1520 pour la première, vers 1630 pour la seconde, un document très précieux et original fut réalisé : un compoix diocésain. Afin de fixer le revenu imposable de chacune des communautés de ces deux diocèses, de grandes enquêtes de terrain furent menées, arpentage à l’appui, afin de déterminer la quote-part de chaque communauté à la taille royale. La recherche générale du diocèse de Maguelone débuta ainsi vers 1520, pour être validée en 1525 7. La recherche donna lieu à la rédaction d’un véritable compoix par village ou ville (appelé manifest), dont les données, très détaillées, furent synthétisées dans un compoix diocésain hélas incomplet (appelé thalamus8. Les documents attendent sur des étagères un dépouillement qui donnerait un instantané de la place de l’olivier dans la partie orientale de l’Hérault, de la mer et des étangs jusqu’au pied des Cévennes 9. Une enquête de même nature eut lieu dans le diocèse de Lodève entre 1627 et 1633 qui demanderait un traitement historique approfondi, facilité ici par des résultats synthétiques à peu près complets 10.

La méthode habituelle, pour aborder l’oliveraie par le prisme des compoix, est donc de dépouiller chaque registre en intégralité, de compter le nombre de parcelles et d’hectares couverts d’oliviers et d’olivettes et d’en mesurer le poids par rapport aux autres masses culturales. On peut ainsi savoir quelle était l’emprise paysagère de l’oliveraie, sa plus ou moins grande densité et ses fluctuations. C’est aussi, revers de la médaille, le second écueil qui rebute ou décourage les chercheurs : la saisie de données très répétitives pour de forts volumes.

Pourtant, comme le soulignent trois exemples empruntés au XVIIIe siècle, les résultats obtenus sont hautement significatifs. À Saint-Pargoire en 1735, finage qui mord loin sur la garrigue, on trouve 111 hectares d’oliviers, soit une part infime des 1272 hectares enregistrés 11. Le compoix de Pérols de 1763 encadastre 282 hectares de non bâti : on y repère une seule olivette de superficie inconnue 12. À Bessan en 1787, au tènement des Mégeries Nouvelles, sur 423 hectares nouvellement compésiés, les olivettes occupent 2,35 hectares, soit 0,5 % des superficies 13. Le plus efficient, évidemment, est de comparer la place de l’oliveraie et des autres cultures au moyen des compoix successifs d’une même puis de plusieurs communautés.

Les actes notariés et la justice ordinaire

Les actes notariés permettent quant à eux une autre approche de l’environnement rural et de l’oliveraie moins statistique, moins chiffrée, mais en retour beaucoup plus vivante 14. Les façons culturales, les usages de l’huile, la gestion des moulins, le prix des olivettes : nombre d’informations centrales transparaissent de ce type de documents. Prenons un seul exemple, près de Paulhan. En 1638, une propriété de deux hectares est affermée à mi-fruits à Claude Libérat, d’Usclas-d’Hérault : le rentier doit la relancer, car elle « estoit en restouble et despuis meme en garrigue ». Un soin particulier sera porté aux oliviers, sans doute complantés en bordure de champs et de vignes avec des amandiers : « ledit rantier sera tenu de faire cabussoner et tailler comme aussy de fossoyer les pieds des oliviers toutes les années, sans qu’il luy soit permis de couper aulcungz arbres vives, ni ses apieds ni abranches » 15. Avec beaucoup de patience, l’analyse des actes conservés dans les minutes en apprend énormément sur l’histoire de l’olivier. Même s’il n’a pas été possible de le faire ici, l’exemple d’une étude dépouillée intégralement sur le versant sud de la Montagne Noire est riche d’enseignements : on peut trouver, chez les notaires, des dettes et des créances en huile d’olive, des ventes et des échanges d’olivettes, des baux de moulins accompagnés d’un descriptif mobilier et immobilier très détaillé des bâtiments 16. II faudrait investir minutieusement les archives départementales pour débusquer de tels actes qui, sans nul doute, y sommeillent.

Il en va de même d’une autre source historique, trop peu étudiée hélas pour sa description plus vivante encore du monde rural : la justice ordinaire. Rendue bien souvent au village, la justice ordinaire ou secondaire donne un aperçu pratiquement ethnologique de la société languedocienne d’Ancien Régime. À l’été 1781, à Tressan, un enfant est mollesté, parce qu’il « étoit dans une pièce de terre olivette & faisoit dévorer avec son troupeau les arbres dont ladite pièce de terre est complantée ». Des experts sont dépêchés : ils ont « vérifié les olliviers les uns après les autres », dont « sept petits ou médiocres que les bassilles avoient été rongées par ledit troupeau » 17. L’olivier est encore perçu comme un arbre précieux à la fin du XVIIIe siècle, en pleine poussée viticole. L’idéal serait pourtant de disposer de témoignages remontant au XVIIe, voire au XVIe siècle, comme on pourrait en trouver pour le Pouget, Aniane ou Montpeyroux 18.

On voit toute la matière à retirer d’une lecture croisée des compoix, des actes notariés et de la justice ordinaire pour l’histoire de l’olivier dans le département, sans oublier d’autres documents tout aussi intéressants : baux de dîme, plans-terriers, etc. Mais cette histoire de l’oliveraie héraultaise est encore à écrire. En l’état actuel de la réserve documentaire, seule l’association d’un groupe pluridisciplinaire d’amateurs et de spécialistes désireux de travailler sur un sujet commun pourrait permettre d’approfondir nos connaissances. Il faudrait pour cela prendre la documentation à bras le corps, définir des régions-tests où mener des saisies systématiques de données sur un éventail choisi de sources, puis dresser un premier bilan comparatif. Les XVIe et XVIIe siècles, très mal connus, mériteraient d’ailleurs un effort tout particulier et bien chichement consenti. Souvent, les chercheurs reprennent pour cette époque les généralités déjà mises en avant, documents en main, par leurs prédécesseurs.

Le XVIe siècle : un manque flagrant d'investigations

L’histoire rurale languedocienne compte en effet deux parents relativement pauvres à l’époque moderne : le XVIe siècle et le Gévaudan. Il est donc difficile d’aborder l’oliveraie héraultaise, dans la première moitié du XVIe siècle notamment.

Une étude de cas partielle : le diocèse civil de Maguelone vers 1520

La recherche générale du diocèse de Maguelone, commencée en 1520, constitue une source exceptionnelle trop peu exploitée. Cette vaste enquête avait pour but, on l’a dit, d’arpenter toutes les communautés constitutives du diocèse civil.

Les synthèses de douze communautés à peine nous sont parvenues, mais elles sont déjà éloquentes, en pleine époque de conquête présumée de l’olivier 19. Ce qui apparaît pourtant avec netteté dans la région de Montpellier et de Lunel, c’est la faible emprise de l’oliveraie. Vérargues, le village proportionnellement le mieux loti, compte 8 % des superficies cultivées en olivier, mais 1,99 hectare à peine… À Saint-Brès, Lunel-Viel et Lansargues, l’oliveraie est dérisoire moins de 2 % des cultures. Souvent, comme à Villetelle ou Saint-Geniès-des-Mourgues, l’olivier occupe 5 à 6 % des surfaces cultivées pour moins, parfois bien moins de 10 hectares. Seuls Gigean et Poussan affichent des oliveraies respectables : 16 et 38 hectares. Les chiffres sont-ils fiables ? Oui, d’après la contre-enquête du sieur de Montvaillant : si la répartition des olivettes entre vergers « bons, moyens et faibles » est parfois critiquée, leur taille ne l’est jamais 20. Les ordres de grandeur avancés doivent toutefois être largement pondérés, car la pratique du complant avec oliviers, structurelle, n’est pas prise en compte par une enquête qui recense des masses culturales. On comprend aussi le caractère délicat des chiffres parfois avancés : le comptage de parcelles doit obligatoirement s’accompagner d’une addition des hectares, aujourd’hui que l’assistance informatique le permet aisément.

En tout cas, la recherche générale du diocèse d’Uzès, effectuée entre 1547 et 1552, montre aussi une place finalement assez limitée de l’olivier dans l’est et le nord du Gard actuel 21. L’olivier héraultais partait-il de très bas au début du XVIe siècle ? Était-il cantonné à des terroirs spécifiques choisis selon des principes agronomiques anciens ? « L’olivier se habitue par tout quelque mal aisé que soit le lieu, pourveu quil ait l’air chaud, & le vent de Levant & de Midy à commandement » selon Estienne et Liébault 22. « Ainsi choisie la terre » dit Olivier de Serres, « elle sera facile a labourer (..) & n’estant size ni en plaine ni en montaigne, sera par consequent en cousteau relevé, digne repos de tout precieux Arbre » 23.

Il faudrait finalement prouver que l’Hérault a bien connu une expansion de son oliveraie avant 1560 au moyen de dépouillements systématiques de compoix successifs de communautés, pour lesquelles on déterminerait l’évolution des superficies. Ce qui n’empêche pas Félix Platter de signaler cet arbre sans doute un peu exotique à ses yeux à l’automne 1552, quand il arrive en Languedoc : « en quittant Nîmes, la route traverse une plaine plantée d’oliviers jusqu’à Lunel » et en entrant à Montpellier 24. En ville, « on commençait seulement la cueillette des olives. On emploie à ce travail des paysans, qui abattent les fruits avec de longues perches. Ils se tenaient en foule et de grand matin sur la place devant notre boutique, menant grand bruit » 25. Au long de son séjour montpelliérain, l’étudiant bâlois signale encore des oliviers le long de la route de Castelnau en 1554 26.

Les années 1560 : une charnière ?

Aniane, Espondeilhan, Saint-Jean-de-Védas et Portiragnes possèdent de beaux compoix réalisés vers 1500 qui mentionnent tous in texto l’entretien d’olivettes, de complants d’oliviers et de moulins à huile, huile d’olive bien sûr 27. Les quarante premières pages de ces registres n’ont pas livré d’estaquarèdes, les pépinières de jeunes oliviers encore improductifs. Cela est-il un indice d’une culture qui ne connaît pas encore de poussée ? Non encore dépouillés hélas, ces compoix permettraient de mesurer quelle était l’emprise paysagère de l’oliveraie locale, son degré de complant et partant sa densité. À Bessan, le compoix de 1502 est précédé d’un procès-verbal très rudimentaire, qui ne précise pas quel sort fiscal était réservé aux oliviers, malgré la présence habituelle d’olivedas dans le finage. Quant aux estaquarèdes, le compoix de Gignac de 1519 en livre quelques-unes 28. Autour du pic Saint-Loup, les olivettes se multiplient vers 1540 sur les terres nouvellement conquises, mais pas autant que les emblavures et les rangées de vignes 29. La dynamique de l’oliveraie héraultaise est heureusement abordée par E. Le Roy Ladurie dans Les paysans de Languedoc, qui conclut à une forte impulsion jusqu’aux années 1560 30. Dans le Narbonnais, le constat est identique : forte poussée d’une oliveraie assez dense dans la première moitié du XVIe siècle 31.

Portiragnes, v. 1500
Fig. 1 Portiragnes, v. 1500 (ADH, 209 EDT 2, f° 40 r°)
« items as Verdyes una holyveda
c(on)tene(n) ung q(uarton) c(on)fronta de taral
de mary(n) et de grec an la molher
de Miquel Bertran et de pone(n)
an lo camy(n) alla(n) a Beses et
es presada XII s(ois) VI d(eniers)
».
« De même aux Verdyés une olivette contenant un guarton ; confronte du terral, du marin et du grec avec là femme de Miquel Bertran et de ponant avec le chemin allant à Béziers et est allivrée 12 sous 6 deniers ».

Au cours du beau XVIe siècle, on ne fiscalise pas forcément l’olivier aussi chèrement que pourrait le faire penser son expansion géographique. Vers 1520, selon les villages du diocèse civil de Maguelone, la situation est variable. À Brissac, au quartier du Ribeyral, la carterade d’olivette se vendrait cinq sous, contre quatre sous et demi la carterade de vigne et quatre sous la carterade de champ. À Cournonsec, Montbazin et Gigean, les vignes se négocieraient plus cher que les olivettes et les champs. Seule une analyse approfondie du marché foncier assurerait les hypothèses 32. Les contemporains semblent néanmoins hésiter entre la bonté reconnue de l’olivier et les aléas de sa culture et de sa production. Pour les auteurs de la Maison Rustique, « aucunes fois l’olivier, combien qu’il soit beau, ne rapporte fruicts » 33. Pour le seigneur du Pradel, aucun arbre « ne le precede en valeur, pour la richesse qui provient de son huile & gentillesse de la confiture de ses olives », mais « on le cultivera soigneusement, afin de faire produire du fruit en abondance » 34.

Gignac, 1534
Fig. 2 Gignac, 1534 (ADH, 114 EDT 83, f° 118 r°)
« Plus une olivede a Forques Vielles contenem
tres eminades ou environ confronte en le camy
de Montpelié a la Lequete aguiel en Guiraud
Saumade terral en Anthoni Valat narbonnes en
Jehan Goud mary XXXII L(ivres) X s(ous) ».
« Plus une olivette à Fourgues Vieilles contenant trois éminades ou environ; confronte avec le chemin de Montpellier à la Liquette d'aguial, avec Guiraud Saumacle de terral, avec Anthoni Vallat de narbonnais, avec Jehan Gouci de marin [fait] 32 livres 10 sous
».

Un beau texte de 1538 le dit en occitan il s’agit de la table d’allivrement du compoix aujourd’hui perdu de Saint-André-de-Sangonis : « las ollivedas bonnes per so que la rende es de grand costz perso que se celles en lunes & mal temps de frech & de plueges & es subgecte aux auzelz seran en compes per cestairade VI solz » 35. Le passage peut être traduit ainsi : « les bonnes olivettes, parce que leur rente est d’un grand coût lorsqu’elles se trouvent en période et mauvais temps de froid et de pluie et qu’elles sont victimes des oiseaux, seront compésiées six sous par séterée ». C’est toute la nature fragile et exigeante de l’arbre, très sensible aux bassins mxroclimatiques, à l’expositton et aux accidents météorologiques, qui est exposée ici. On la retrouve évidemment chez Olivier de Serres : « en la disposition de l’olivette, ceci est notable, estant le païs importuné de chaleur, de la planter à l’aspect du Septentrion ; & si de froidure, du costé de Midi, afin d’adoucir aucunement telles intemperies » 36.

C’est qu’après 1560, le petit âge glaciaire se met en place dans toute l’Europe, avec de grands hivers en 1564-1565, 1572-1573 et un refroidissement très net du climat dans les années 1590 37. En même temps, les guerres de religion s’installent et les destructions sont nombreuses dans les villages 38. S’ensuit un dérèglement de l’activité agricole par abandon presque complet de certains terroirs, parfois pillés par la soldatesque, tandis que la population est touchée par des épidémies de peste qui, pour être localisées, n’en sont pas moins dramatiques 39. Dès lors, le contexte environnemental global devient très défavorable à l’olivier dans l’Hérault. À Campagnan, en 1577, on fait un nouveau compoix et il semble bien que le moulin à huile ne fonctionnait plus depuis un moment « ont accordé lesditz consulz & habitans ausdits Pierre & Jehan La vaux freres qu’ilz feront deffaire en leurdit molin les olives desdits habitans qui y vouldront deffaire pour & a raison de deux soulz huit deniers par presse en chargée et moyenans cela le mettent en compoidz comme les bonnes maisons dudit faubourg de Campaigne » 40. Une fois dépouillé, le compoix fragmentaire d’Usclas-d’Hérault de 1585 montre une oliveraie de 11 hectares (1/6e des superficies) complantée à 85 % 41. Non loin de là, à Tressan, en 1597, on compte presque 70 hectares arborés d’oliviers (1/3 des superficies), dont la moitié en complant 42.

Castelnau-le-Lez, 1604
Fig. 3 Castelnau-le-Lez, 1604 (ADH, B 10979, t. II du compoix, f° 581 r°)
« Jacques Chassefiere, m(ai)tre bolanger.
Premierement une ollivette & herm a pin aussy
complantat destaques tirée du manifest de Pierre Bernat
a carto 552 verso, assize a las Combes confronte de levant
Guill(aume) Bellime & une terre de la chappelle dud(it) lieu
de couchant Blaize Dumas de marin Louis Arnaud de
vand droict le chemin que va de Ch(ate)auneuf au Crez
contient lollivede miege cesterée vingt deux destres
estimat bon lherm contient trois cartons dix sept destres
estimat feble prezage ung sol deux den(iers) ob(ole)
pite cy i s(ol) ii d(eniers) ob(ole) pito
».
« Jacques Chasse fière, maître boulanger. Premièrement une olivette et herme avec pins - aussi complanté d'estaques -, tirée du manifeste de Pierre Bernat au folio 552 v° assise aux Combes; confronte de levant avec Guillaume Bellime et une terre de la chapelle dudit lieu, de couchant Blaize Dumas, de marin Louis Arnaud, de vent droit le chemin qui va de Castelnau au Crès; contient l'olivette une demi-sétérée vingt-deux dextres estimés bons, l'herme [avec pins et estaque] trois cartons dix-sept dextres estimés faibles ; présage 1 sou 2 deniers ½ et ¼ ».

La culture de l’olivier a-t-elle perdu de sa « densité » ? Selon Thomas Platter en tout cas, aux environs de Montpellier, « les oliviers sont plantés, soit dans les vignes, soit dans les champs de blé » : il n’évoque pas de vergers d’oliviers 43. Il confirme aussi la pratique du complant « la terre est presque rougeâtre et porte presque partout double récolte, comme olives et blé, olives et vin » 44. Même si à Tressan et à Usclas, cette culture est la plus imposée à l’hectare, juste devant les prés et les vignes, ce n’est déjà plus le cas à Lunel. Là, le compoix divise le finage en quatre circuits de valeur fiscale décroissante, « sans distinction aucune des terres prez vignes ny ollivettes » 45. En allant vers le Lodévois, les Grands Causses ou les Cévennes l’emprise paysagère de l’olivier est de plus en plus anecdotique : moins de deux hectares à Salasc en 1601, quelques pieds à Mourèze par exemple 46… Là où l’arbre croît dans sa frange la plus septentrionale, un recul est même possible. Au sud-est des Cévennes lozériennes par exemple, on trouvait des olivettes à Saint-Étienne-Vallée-Française dans les quarante premières pages du cadastre de 1482, plus aucun verger, ni même un seul olivier ne sont enregistrés en 1590 47. Il resterait à vérifier quelle place occupait l’olivier sur le littoral et au bord de ses grands étangs saumâtres : le dépouillement des compoix de Mèze de 1550 ou de 1595, ainsi que celui de Bouzigues de 1610 le permettrait par exemple assez rapidement 48.

Sans doute en progression pendant le premier XVIe siècle, l’oliveraie héraultaise n’a pu atteindre une expansion complète. Après 1560, elle fut probablement mise à mal sans pour autant disparaître en totalité. Le XVIIe siècle a sans doute sonné le glas d’une oliveraie locale relativement dense et étendue, ce qu’il conviendrait de prouver par une approche plus approfondie.

Bouzigues, 1613
Fig. 4 Bouzigues, 1613 (ADH, 39 EDT CC 1, f° 67 r°)
« Item une ollivette au Ribeyrau confron(te)
du terrau le chemin de Poussan marin
la Vouliere grec Catherine Layrisse
vent larg Houstacy Benezet filz de
Bermond conten(ant) une cestey(ree) ung carton
dix sept dex(tres) pres(at) quatorze solz quatre
den(iers) XIIII s(olz) IIII d(eniers)
».
« De même une olivette au Ribeyrau, confronte de terral le chemin de Poussan, de marin la Voulière, de grec Catherine Layris, du vent large Houstacy Benezet fils de Bermond ; contenant une sétérée un carton dix-sept dextres, allivrée 14 sous 4 deniers ».

Le XVIIe siècle : une époque décisive mais très mal connue

Aux yeux des voyageurs du Grand Siècle, le Bas- Languedoc méditerranéen fait pourtant figure de région où l’agriculture est très favorisée. Viticulture et oléiculture retiennent l’attention : « ses Olives-confites & ses Raisins sont recherchés en beaucoup d’endroits de l’Europe », « les huiles abondent au bas Languedoc, de mesme qu’en Provence » 49.

La question de la limite nord

Parlant du XVIe siècle à partir de quelques exemples significatifs, Emmanuel Le Roy Ladurie pressentait une lente conquête de l’olivier vers le nord, « à la vitesse respectable d’un kilomètre par décennie, 10 km par siècle ! » 50… Cette question de la limite septentrionale de l’oliveraie est importante. On sait qu’elle fut longtemps retenue comme un marqueur fort du climat méditerranéen, comme peut l’être la palmeraie compacte pour fixer les limites d’un large Sahara 51. Au moyen du corpus restreint de compoix dépouillés, en débordant un peu de l’Hérault, on peut à peu près repérer où sinue cette limite dans un large XVIIe siècle 52. Bien sûr, on peut critiquer la méthode retenue : chercher les mentions d’oliviers dans les 40 premières pages de chaque compoix, en omettant les suivantes qui en signa-lent peut-être 53. On peut remettre en cause l’incomplétude quantitative et documentaire des dépouillements menés, mais on peut poser rapidement des jalons intéressants au moyen d’une telle approche.

Ainsi, du littoral jusqu’assez avant dans les premiers accidents du relief, dans toute la plaine littorale, en pleine garrigue ou dans les vallées des fleuves côtiers, l’oliveraie, sans préjuger de son emprise paysagère et de sa densité, est bien là. Aux pieds des Cévennes et des Grands Causses, sur leurs premiers moutonnements, loin dans les garrigues, les oliviers sont présents, même s’ils semblent moins nombreux. On en trouve au XVIIe siècle à Bédarieux, à Lodève, à Lauroux, à Cazevieille, plus loin à Anduze et Saint-Jean-du-Gard, plus loin encore très en amont dans le sillon rhodanien 54. La limite est ténue et d’autant plus mal dessinée que les influences méditerranéennes remontent assez loin dans les vallées des fleuves côtiers et de leurs affluents. Au Causse-de-la-Selle et à Saint-Jean-de-Buèges par exemple, on ne parle pas d’oliviers, mais à Pégairolles-de-Buèges oui, bien qu’en tout petit nombre, ainsi qu’à Ganges, dans ses environs et « dans la zone subcévenole » en général 55. Grossièrement toutefois, les oliviers disparaissent quelque part dans le ou au nord du Saint-Ponais, de l’Espinouse, de l’Escandorgue, sur le Larzac, dans les Cévennes, dès qu’on s’élève sur les aiguevers et les serres des valats. Ainsi, Saint-Pons-de-Thomières n’a pas d’olivette dans son immense finage en 1680 56. Le compoix diocésain de Lodève montre l’absence d’olivettes à Parlatges ou à Pégairolles-de-l’Escalette vers 1630 57. Dans la haute-vallée de l’Orb, le compoix de Saint-Martin-de-l’Arçon de 1667 compte encore 2,4 hectares d’olivettes, celui de Colombières-sur-Orb de 1680 3,8 hectares les deux enregistrent déjà une épaisse châtaigneraie 58. Mais au cadastre de Dio, Valquières et Vernazobres de 168, les champs, les vignes et l’inculte évincent complètement l’olivier, qui n’y est pas cultivé 59. En Cévennes, la délimitation est plus délicate encore : les oliviers sont à Alès en 1544, à Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille en 1600 et 1649, à Mialet en 1598 60… Ils ne sont déjà plus là, quelques courts kilomètres plus au nord, à Saint- Martin-de-Boubaux en 1604, à Saint-Étienne-Vallée-Française en 1590, à Saint-Marcel-de-Fontfouillouse en 1621 ou à Saint-André-de-Valborgne en 1602 61. Saint Julien-des-Points a son moulin à huile en 1592, mais pas d’olivette le village voisin du Collet-de-Dèze n’a rien du tout en 1637 62.

Bien qu’en se limitant à une partie des informations des seuls compoix, on constate que la place de l’oliveraie héraultaise est essentiellement dans la plaine littorale, garrigues comprises, même si l’arbre peut, à la faveur des bassins microclimatiques, être entretenu bien plus au nord et assez haut. On laissera une nouvelle fois à Olivier de Serres le soin d’en témoigner : « en Provence & Languedoc cela est manifeste, que l’abondance des oliviers se trouve enfermee dans pareille espace de terroir [trente lieùes de la mer]. Il est vrai, que de siecle a autre se recule-on heureusement de la mer, faisans fructifier ces arbres-ci en divers lieux, pour leur froidure estimés le temps passé impropres a leur accroissement » 63 On comprendra aussi tout l’intérêt de pointer, dans toutes sortes de documents, les mentions d’oliviers, d’olivettes, d’estaques et d’estaquarèdes pour dessiner avec précision et dans la durée la limite de l’oliveraie héraultaise, sans doute variable, en raison des cycles climatiques et de la fantaisie humaine. L’historiographie plaide pour une remontée septentrionale de l’olivier : l’exemple héraultais pourrait valider ou invalider la théorie en s’appuyant sur ses abondantes ressources documentaires.

Une chronologie très mal assurée

Ces considérations mises à part, peut-on périodiser l’histoire de l’olivier dans l’Hérault au XVIIe siècle ? Souvent, les chiffres livrés par les compoix déconcertent par leur extrême variabilité d’un finage à l’autre, variabilité inhérente à l’histoire de cet arbre. À Puilacher, en 1624, l’oliveraie couvre un peu moins de 43 hectares (1/4 du finage) : elle est complantée aux deux tiers ; à Usclas, à moins de dix kilomètres, on trouve, en 1655, 26 hectares d’oliviers (1/10e du finage) : ils sont pour moitié complantés 64. Même s’il est difficile de comparer ces chiffres, on constate toutefois la médiocre densité de l’oliveraie. Il faudrait là aussi vérifier si deux cas isolés s’intègrent ou se détachent d’un schéma régional encore à définir pour l’Hérault. Malgré tout, l’idée d’un déclin qui se poursuivrait presque linéairement après 1650 semble, en l’état actuel des rares recherches, relativement acceptable. Ainsi, à Montpellier, les oliviers disparaissent progressivement des terroirs de garrigue 65. Les tables d’allivrement des compoix en apportent peut-être un début de preuve par la manière dont elles imposent cette culture. Déjà, à Balaruc en 1643 comme à Aniane en 1644, les olivettes sont mises à égalité, fiscalement parlant, avec les champs céréaliers et les vignes 66. Dans la vallée de l’Hérault, l’intensité de l’agriculture retient seule l’attention : « terre fertile en toutes sortes de fruits, c’est la fleur du Languedoc & le plus beau parterre du jardin de la France, une Arable heureuse, & un lieu de délices » 67. La même « indifférence » envers l’olivier se retrouve très souvent dans les compoix postérieurs : pas de plus forte estimation pour les olivettes à Castelnau-le-Lez en 1658, au Bosc en 1670, à Puimisson en 1673, à Cazevieille en 1677 ou à Castelnau-de-Guers en 1680 68

Bessan, 1699
Fig. 5 Bessan, 1699 (ADH, 31 EDT CC 5, f° 175 v°)
Deux champs complantés d'oliviers, tous deux de mauvaise qualité, seuls biens des héritiers de Jacques Sicard, propriétaire forain résidant de son vivant à Valros.

Si on se place en contexte de déclin graduel de l’oliveraie héraultaise, il n’est sans doute pas dans l’intérêt des communautés d’habitants de sur-fiscaliser une culture devenue plus rare et une production oléicole peut-être moindre. Des études de courbes de dîmes, trop rares encore, pourraient étayer le propos, ainsi qu’affiner la chronologie et la géographie du phénomène si elles étaient général isées 69. Enfin, E. Le Roy Ladurie signale que cette déprise de l’oliveraie pourrait aussi s’expliquer par une baisse des prix agricoles 70. Une autre façon de mesurer ce repli pourrait consister à traquer la variation du nombre de moulins à huile et de leur activité à travers, par exemple, l’étude des actes de la pratique.

Le caractère graduel de l’effacement de l’olivier dans les paysages héraultais n’est pas contradictoire de violents soubresauts. Sans doute fut-ce le cas, ici mal renseigné par les témoignages, d’hivers terribles à partir des années 1680 71. Certains compoix juste postérieurs et précédés de « petits frères » témoignent sans doute des conséquences de ce coup de froid pour l’oliveraie, comme celui de Bessan réalisé en 1699 72. Quant au Grand Hiver de 1709, on sait les ravages qu’il commit parmi les oliviers à cause d’un gel violent et prolongé, comme à Bessan ou à Aumes 73. À Salasc par exemple, dès 1710, l’huile disparaît de l’arrentement de la dîme 74. La température serait en effet tombée en dessous de -15°C à Montpellier le 6 janvier 1709 75. Stéphane Durand a d’ailleurs montré que les États ne prirent à cet égard aucune mesure fiscale ou financière propre à encourager une campagne de replantation et une relance de la production 76. Pire, à échelle micro-locale, à Bizanet en 1713 par exemple, au moment de régler la table dallivrement du futur compoix, la communauté prend une décision très rude : « les champs, terres labourables, même celles qui sont complantées en oliviers, auxquels on n’aura aucun égard è cause de la perte d’iceux, en sera fait quatre degrés, sçavoir bon, moyen, faible, et passe faible » 77. D’autres compoix attendent assurément de relater, à leur manière, les conséquences désastreuses du Grand Hiver pour l’oliveraie héraultaise : Lansargues (1710), Cabrières (1711), Vailhauquès (1714), Lespignan (1721), Nézignan-l’Évêque (1723) où subsistent (ou repoussent) des oliviers, Boujan-sur-Libron (1725) 78… D’autres ont hélas définitivement disparu, comme le compoix de Sainte-Croix-de-Quintillargues de 1712, signalé dans un inventaire de 1774 79.

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L’histoire de l’oliveraie héraultaise se heurte donc à deux obstacles majeurs, qui mettent à mal les comparaisons de finage à finage : l’extrême variété des bassins auxquels cet arbre est extrêmement sensible, notamment aux XVIe et XVIIe siècles, quand commence à sévir le petit âge glaciaire, ainsi que le manque évident d’une recherche collective d’envergure. Seules les comparaisons entre des petites régions comme le littoral, la plaine, les garrigues et l’arrière-pays, permettraient de repérer les lieux et les époques où l’oliveraie héraultaise vécut son apogée moderne, puis amorça son déclin. En effet, le XVIIIe siècle fait progressivement entrer les cultures et les terroirs dans une ère de spécialisation économique, où l’olivier joue encore un rôle culturel et social très fort, mais somme toute limité.

Le temps semble venu de consacrer à l’olivier de l’Hérault le projet de recherche qu’il mérite et qui lui manque. Les mutations récentes de l’oliveraie du département appellent en effet une écriture de l’histoire de l’olivier qui doit répondre à deux impératifs intimement liés : embrasser la documentation ancienne et se détacher de la fonction ornementale récente, forcément trompeuse.

Notes

1.C. Gendre, Histoire de l’olivier en Roussillon, Canet, Trabucaïre, 2003, 103 P. M. Rozier, Les variétés françaises d’oliviers et leurs terres d’accueil, Nîmes, Lacour, 2002, 429 p.

2.G. Larguier, Le drap et le grain en Languedoc. Narbonne et Narbonnais (1300-1789), Perpignan, PUP, 1997, 3 vol., 1388 p. B. Jaudon, Tressan jusqu’en 1974 : la naissance d’un village viticole en Languedoc, Tressan, Au fil de ‘Histoire, 2004, 214 p.

3.Par exemple: M.-C. Amouretti et G. Comet, Le livre de l’olivier, rééd. Aix-en-Provence, Édisud, 2000, 191 p. A. et J. Cabral Fernandez, Huellas, pisadas y pasos de cultura olearia, Ubeda, El Olivo, 2001, 215 p. ; C. Chandezon, « L’olivier dans le monde grec antique » in L’olivier et l’identité des pays de l’Europe méditerranéenne, actes du colloque de Montpellier, (17-18 mars 2006), à paraître A. Laurent, « Régime alimentaire et identité méditerranéenne » in ibid.

4.J.-M. Duriez, N. Arger, O. Nasles, T. Barbéra, Le Languedoc-Roussillon, l’autre pays de l’olivier, Lattes, AFIDOL, 2004, D. 8-11 consultable en ligne sur http://www.afidol.org/docs/doc_oleicole_LR_mai_2004.pdf.

5.A. Soboul, Les campagnes montpelliéraines à la fin de l’Ancien Régime. Propriété et cultures d’après les compoix, Paris, PUE., 1958, 154 p. ; E. Le Roy Ladurie, Les paysans de Languedoc, Paris, SEVPEN, 1966, 2 vol., 884 p.

6.A. Claveirole, E. Pélaquier (éd.), Le compoix et ses usages, actes du colloque de Nîmes (26-27 novembre 1999), Montpellier, PM3, 2001, 303 p.

7.ADH, 1 B 10886 à 10965, Recherche générale du diocèse de Montpellier, 1520-1525. On peut soupçonner certains compoix, non classés dans la série B, de se retrouver aujourd’hui dans d’autres séries documentaires, mais d’être probablement des exemplaires des fameux manifests villageois réalisés à l’occasion de l’enquête : ainsi le compoix d’Aniane de 1530 au plus tard (ADH, 10 EDT CC 4, compoix d’Aniane, V. 1530, 305 f°).

8.ADH, 1 B 10886, 4e et 5e cahiers, compoix diocésain de Maguelone, s.d., v. 1520.

9.Cf les développements de G. Larguier à propos de la recherche diocésaine de Narbonne de 1537 in G. Larguier, op. cit., t. II, p. 445 sq.

10.  ADH, 142 EDT 87 et 88, compoix diocésain, 1627-1633.

11.  A. Gazagnes, Saint-Pargoire. Deux mille ans d’histoire d’une commune languedocienne, Millau, impr. Raynaud, 1996, p. 100.

12.  F. Chauvet, Une communauté du littoral languedocien à la veille de la Révolution française: Pérols (1750-1789), mém. maîtrise, A. Blanchard dir., Montpellier, université Paul Valéry, 1989, p. 45-48.

13.  C. Sentenac, Bessan, au diocèse d’Agde (1770-1789). Une communauté rurale à la veille de la Révolution, mém. maîtrise, A. Blanchard dir., Montpellier, université Paul Valéry, 1985, p. 21.

14.  S. Olivier, « L’environnement languedocien avant l’âge industriel : vers une modélisation des paysages ruraux anciens », Cahiers de la MRSH, n° spécial, 2005, p. 129-130.

15.  ADH, 2 E 25/304, minutes d’Antoine Astruc, notaire royal de Paulhan, 8 septembre 1638, f° 329 v°-330 v°.

16.  ADA, 3 E 3417 à 4326, minutes d’Arnaud Brassac, notaire royal de Salsigne, 1579-1611 ; pour un bail détaillé de moulin à blé, cf. ADA, 3 E 3418, 15 août 1582, f° 112 r°- 155 r°.

17.  ADH, 10 B Tressan, justice ordinaire, liasse n°, 24 juin-18 juillet 1781, nf.

18.  ADH, 10 B le Pouget, justice ordinaire, 1648-1790 ; 10 B Aniane, justice ordinaire, 1669-1790 10 B Montpeyroux, justice ordinaire, 1592-1791.

19.  ADH, 1 B 10886, 4e et 5e cahiers, doc. cit.

20.  Idem, 1er cahier, Sensuist las avaluacions des terroirs tailhables de la diocese de Mague[lone] (…) faicte par nous Frezal de Montvaillant commisaire ace deppute avec Jehan Bonier Raymond Meynies et Jehan Baudinet preudhommes ace esluz et depputez par les diocesains de nostre mandement, nf, s.d., v. 1520.

21.  ADG, C 773 à 790, 793 et 794, recherche générale du diocèse d’Uzès, 1547-1552.

22.  C. Estienne, J. Liebault, L’agriculture et maison rustique, éd. Paris, Du Puys, 1573, p. 196 b.

23.  O. de Serres, Le theatre d’agriculture et mesnage des champs, Paris, s.n., 1600, p. 702.

24.  L’étudiant Bâlois avait déjà repéré les oliviers dès Pierrelate.

25.  L. Gaudin (éd.), Félix et Thomas Platter à Montpellier, 1552-1559, 1595-1599 : notes de voyage de deux étudiants balois publiées d’après les manuscrits originaux appartenant à la Bibliothèque de l’Université de Bâle..., Montpellier, C. Coulet, 1892, p. 23, 27.

26.  Idem, p. 71.

27.  ADH, 10 EDT CC 3, compoix d’Aniane, v. 1500, 305 f° EDT 10, compoix d’Espondeillan, v. 1500, 25 f° 209 EDT 2, compoix de Portiragnes, v. 1500, 24 f° ; G 1667, compoix de Saint-Jean-de-Védas, v. 1500.

28.  ADH, 31 EDT CC 1, compoix de Bessan, 1502, 177 f° ; 114 EDT 80, compoix de Gignac, 1519, 325 f°.

29.  P. Wolff (dir.), Histoire du Languedoc, Toulouse, Privat, 1967, p. 273.

30.  E. Le Roy Ladurie, Les paysans de Languedoc, op. cit., t. I, p. 200-204.

31.  G. Larguier, Le drap et le grain en Languedoc…, t. II, p. 434-436.

32.  ADH, B 10891, compoix de la recherche de Maguelone pour Brissac, 1520, nf B 10898, compoix de la recherche de Maguelone pour Cournonsec, 1520, nf; B 10905, compoix de la recherche de Maguelone pour Gigean, 1520, nf.

33.  C. Estienne, J. Liebault, L’agriculture et maison rustique…, Op. cit., p. 197 b.

34.  O. de Serres, Le theatre d’agriculture…, op. cit., p. 701, 705.

35.  ADH, 114 EDT 86, compoix de Notre-Dame-de-la-Garrigue (Lagamas), 1552, 237 f°, f° 2 r° : le cadastre a été réalisé en calculant le revenu imposable à partir de la table d’allivrement du compoix de Saint-André de 1538, qui a été recopiée en tête du registre de 1552.

36.  O. de Serres, Le théatre d’agriculture…, op. cit., p. 704.

37.  E. Le Roy Ladurie, Histoire humaine et comparée du climat. Canicules et glaciers XIIIe-XVIIIe siècles, Paris, Fayard, 2004, 484 p.

38.  Nombreux témoignages in ADH, 1 Mi 262 R 1, visite pastorale du diocèse de Béziers par l’évêque Jean de Bonsi, 1604-1605.

39.  B. Jaudon, « La crosse de l’évêque et la chaîne de l’arpenteur : Tressan autour de 1600 », Liame, n° 11, janvier-juin 2003, p. 19-61.

  40.  ADH, 47 EDT 4, compoix de Campagnan, 1577, f° 184 v°.

41.  B. Jaudon, « L’occupation du sol à Usclas-d’Hérault des années 1580 aux années 1870 », Études Héraultaises, n° 35, 2004-2005, p. 97-99.

42.  B. Jaudon, « La crosse de l’évêque… », art. cit., p. 45-47.

43.  L. Gaudin (éd.), Félix et Thomas Platter à Montpellier…, op. cit., p. 201.

44.  Idem, p. 198.

45.  AC Lunel, CC 2, compoix de Lunel, 1591, t. I, f° 3 r°.

46.  S. Olivier, « L’occupation du sol à Salasc d’après les documents fiscaux d’époque moderne », Études héraultaises, n° 28-29, 1997-1998, p. 79-87 ; E. Appolis, Un pays languedocien au milieu du XVIIIe siècle. Le diocèse civil de Lodève. Étude administrative et économique, Millau, Impr. coopérative du Sud-Ouest, 1951, p. 426.

47.  ADL, E 928, compoix de Saint-Étienne-Vallée-Française, 1482, 199 f° ; E 929, compoix de Saint-Étienne-Vallée-Française, 1590, 767 f°.

48.  ADH, EDT Mèze CC 1, compoix de Mèze, v. 1550, incommunicable ; EDT Mèze CC 2, compoix de Mèze, 1595, incommunicable ; 39 EDT CC 1, compoix de Bouzigues, 1610, 247 f°.

49.  P. Duval, Description de la France et de ses provinces, où il est traitté de leurs noms anciens et nouveaux, degrés, estendùe, figure, voisinage, division…, Paris, J. Du Puis, 1663, in-12°, p. 196 ; C. de Varennes, Le voyage de France, dressé pour la commodité des François et des estrangers..., Paris, N. Le Gras, 1687, in-1°, p. 144.

50.  E. Le Roy Ladurie, Les paysans de Languedoc, op. cit., t. I, p. 202.

51.  F. Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, A. Colin, 9e éd., t. I, p. 206-207.

52.  Aujourd’hui, les biogéogaphes préfèrent circonscrire l’aire du chêne vert et son cortège floral pour caractériser la zone méditerranéenne française : P. Lieutaghi, Petite ethno-botanique méditerranéenne, Arles, Actes Sud, 2006, p. 110-113.

53.  Recherche des mots suivants, en occitan et en français, selon toutes les graphies imaginables : olivier, estaque, olivette, estaquarède, moulin à huile.

54.  E. Appolis, Le diocèse civil de Lodève…, op. cit., p. 426-427; ADH, 28 EDT CC 1, compoix de Bédarieux, v. 1631, 60 f° ADH, G 1503, compoix de Cazevieille, 1677, 16 f° ; ADG, 2 E 10/874, copie du compoix d’Anduze, original de 1500, 68 f° ; ADG, 3 E 9, réparat du compoix de Saint-Jean-du-Gard, 1691, 136 f° ; E. Le Roy Ladurie, Les paysans de Languedoc, op. cit., t. I, p. 202.

55.  ADH, 1 B 10891, Registre et compoix de la resserche generalle du mandement & taillable de Brissac…, nf, 1520 ; P. Marres, « L’évolution de la viticulture dans le Bas-Languedoc », Société languedocienne de géographie. Bulletin, t. VI, 1935, p. 28-29.

56.  M. Chérif-Nissels, Une communauté urbaine et rurale en Languedoc à la fin du Grand Siècle : Saint-Pons-de-Thomières, capitale de diocèse, thèse de doctorat (A. Blanchard et E. Pélaquier (dir.), Montpellier III, université Paul Valéry, 1999, t. I, vol. I, p. 45-207.

57.  E. Appolis, Le diocèse civil de Lodève…, op. cit., p. 426-427.

58.  D. Perrin, « Un compoix languedocien du XVIIe siècle Saint-Martin-de-l’Arçon en 1667 », Bulletin de la Société archéologique et historique des Hauts Cantons de l’Hérault, n° 4, 1981, p. 59-64.

59.  L. Dejean, « Dio, Valquières et Vernazobres à travers le compoix de 1658 », Bulletin de la Société archéologique et historique des hauts-cantons de l’Hérault, n° 5, 1982, p. 81-85.

60.  Arch. comm. Alès, 1 G 9, compoix d’Alès, 1544, 108 f° ADG, Hôpital Alès H 110, copie du compoix de Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille, original de 1600, 98 f° ; ADG, 3 E 210, compoix de Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille, 1649, 123 f° ; ADG, Hopital Ales H 108, copie du compoix de Mialet, original de 1598.

61.  ADL, EDT 170 CC 2, copie du compoix de Saint-Martin-de-Boubaux, original de 1604, 284 f° ; ADL, E 929, compoix de Saint-Étienne-Vallée-Française, 1590, 767 f° ; ADG, 3 E 198, copie du compoix de Saint-Marcel-de-Fontfouillouse, original de 1621, 90 f° ; ADG, 54 J 105, compoix de Saint-André-de-Valborgne, 1602, 605 f°.

62.  ADL, 1 J 387, compoix de Saint-Julien-des-Points, 1592, 98 f° ; ADL, EDT 051 CC 1, compoix du Collet-de-Dèze, 1637, 428 f°.

63.  O. de Serres, Le théatre…, op. cit., p. 704.

64.  ADH, 1 B 11048, compoix de Puilacher, 1624, 88 f° ; B. Jaudon, « L’occupation du sol à Usclas-d’Hérault.., », art. cit., p. 99-100.

65.  G. Cholvy (dir.), Histoire de Montpellier, Toulouse, Privat, 1985, p. 200.

66.  ADH, 23 EDT CC 1, compoix de Balaruc, 1643, f° ; ADH, 10 EDT CC 1, compoix d’Aniane, 1644, f°.

67.  L. Coulon, Les rivières de France, ou Description géographique et historique du cours et débordement des fleuves, rivières, fontaines, lacs et estangs qui arrousent les provinces du royaume…, Paris, F. Clousier, 1644, in-8°, t. II, p. 298.

68.  ADH, 1 B 10980-10981, compoix de Castelnau-le-Lez, 168, 2 vol., 667 f° ; 36 EDT CC 1, compoix du Bosc, 1670, 473 f0 1 B 11049, copie du compoix de Puimisson, original de 1673, 51 f° ; G 1503, compoix de Cazevieille, 1677,16 f° ; 56 EDT 3, copie du compoix de Castelnau-de-Guers, original de 1680, 78 f°.

69.  S. Olivier, « L’occupation du sol… », art. cit., p. 84-85.

70.  E. Le Roy Ladurie, Les paysans de Languedoc, op. cit., t. I, p. 517-26.

71.  P. Wolff (dir.), Histoire du Languedoc, op. cit., p. 378.

72.  ADH, 31 EDT 5, compoix de Bessan, 1699, 178 f°.

73.  G. Cholvy (dir.), L’Hérault de la Préhistoire à nos jours, Saint-Jean-d’Angély, Bordessoules, 1993, p. 270.

74.  S. Olivier, « L’occupation du sol à Salasc… », art. cit., p. 8.

75.  D’après V. Bringuier sur http://bringuier.free.fr/genealogie/chrono/chronogg.htm.

76.  S. Durand, « L’indemnisation des dommages aux oliviers en Languedoc au XVIIIe siècle » in L’olivier et l’identité des pays de l’Europe méditerranéenne, actes du colloque de Montpellier, (17-18 mars 2006), à paraître.

77.  ADH, B 10970, compoix de Bizanet, 1713, f° 4 v°.

78.  ADH, 1 Mi 580 R 1, compoix de Lansargues, 1710 ; ADH, 1 Mi EC 521 R 1, compoix de Cabrières, 1711 ; Arch. comm. Vailhauquès, CC 1, compoix, 1714 ; ADH, 1 B 11012, compoix de Lespignan, 1721 ; ADH, 182 EDT 10, compoix de Nêzignan-l’Évêque, 1723, 263 f° ; ADH, 1 B 10971, compoix de Boujan-sur-Libron, 1725, 92 f°.

79.  ADH, 1 B 10957, enquête provinciale sur les compoix, diocèse de Montpellier, 1774, nf.