Description
D’un gel à l’autre, l’oléiculture héraultaise de 1709 à 1956 : éléments d’histoire
L’olivier, arbre antique et méditerranéen
Présent dans les légendes des peuples des bords de la Méditerranée et dans les textes sacrés, l’olivier « le premier de tous les arbres » comme le définit l’agronome latin Columelle, est devenu l’arbre méditerranéen par excellence. Le botaniste Charles Flahault, créateur de la phytogéographie, le considère comme le meilleur indicateur de la flore de cette région. Comme Flahault, Braudel calque la zone méditerranéenne sur le territoire de l’olivier qui, en France, s’étend sur les onze départements du « Midi » : les Pyrénées-Orientales, l’Aude, l’Hérault, le Gard, l’Ardèche, les Bouches-du-Rhône, le Var, le Vaucluse, la Drôme, les Alpes-de-Haute-Provence et les Alpes-Maritimes.
Pendant la période gallo-romaine, oléiculture se développe en Languedoc comme en Provence. De nombreux témoins d’installations de pressurage antiques ont été découverts par les archéologues dans le département de l’Hérault. Ces structures étaient soit des établissements urbains (Agde, Lattes, Murviel-lès-Montpellier) soit des dépendances de villae ou encore des installations rurales isolées. Les premiers contreforts du piémont semblaient davantage voués à l’oléiculture que les basses terres de la plaine, déjà réservées à la viticulture aux 1er 2ème siècles de notre ère. Après cette période d’expansion, la culture de l’olivier – comme celle de la vigne – a régressé pour ne retrouver un véritable essor qu’à partir de la fin du Moyen Âge.
L’expansion de l’olivier
À l’époque moderne il devient un élément essentiel de la polyculture languedocienne : dans de nombreux territoires, les olivettes font partie des biens fonciers, tant nobles que roturiers. Autour des abbayes bénédictines, qui s’installent en Languedoc dès l’époque carolingienne, l’arbre à huile occupe une partie non négligeable des terres : à Aniane, Paul Marres mentionne la présence d’olivettes, autour du monastère, avant le XVIème siècle. À Saint-Chinian, un moulin à huile fait partie des dépendances de l’abbaye Saint-Anian édifiée sur la rive droite du Vernazobres. Dans la transaction de 1465, établie entre l’abbaye et la communauté des habitants, un article précise l’obligation faite aux habitants du lieu de « venir moudre les olives qu’ils auront cueillies dans la juridiction de Saint-Chinian au moulin des olives du sieur abbé… ». Ce dernier sera tenu de faire construire un nouveau moulin à huile hors de l’enclos du monastère dans les six ans à venir et d’en faire un deuxième – ou de doubler le premier – s’il s’avérait insuffisant.
L’olivier peut être planté en verger (olivette) ou associé à d’autres cultures comme la vigne (alternance de ceps et d’oliviers ou ligne d’arbres au milieu ou en bordure de la vigne) et les céréales. Les cultures intercalaires représentent un revenu supplémentaire pour agriculteur. Dans le compoix de Saint-Chinian datant de 1592, olivettes, vignes et céréales se partagent les terres des propriétaires fonciers dans une proportion qui reste à analyser, mais qui paraît néanmoins importante, comme en témoigne le nombre élevé de mentions d’olivettes, de « champs complantés d’oliviers » de vignes et olivettes « attenantes », le tout dans des terres « bonnes ». […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2009 |
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Nombre de pages | 12 |
Auteur(s) | Catherine FERRAS |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |