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Description

L’occupation du sol à Usclas-d’Hérault des années 1580 aux années 1870

Usclas ? « Petite commune, petit village (…) sur la rive droite de l’Hérault (…). Nous ne trouvons rien à noter, et délogeons à grande hâte et sans bruit, pour commencer une excursion dans le canton deMurviel ».Voilà bien un jugement péremptoire ! Bien que J.-M. Amelin se montre peu inspiré par sa visite à Usclas-d’Hérault dans les années 1820, ne le suivons pas dans les environs de Murviel-lès-Montpellier. Attardons-nous au contraire dans ce petit village du val d’Hérault, ancré dans un minuscule territoire communal de moins de 300 hectares, coincé entre Paulhan et Lézignan-la-Cèbe. La commune se développe intégralement sur les terrasses alluviales de l’Hérault et sa platitude est à peine contrariée par les légères ondulations du relief rencontrées en allant vers l’ouest. La « part du milieu » étant fort restreinte, Usclas d’Hérault est un village particulièrement ouvert aux changements de conjoncture. C’est donc un laboratoire historique de premier choix pour observer l’évolution des grandes tendances culturales dans une durée assez longue. Quand la vigne joue-t-elle dans le paysage local le rôle irremplaçable qui est le sien aujourd’hui ? Comment se répartissaient les masses culturales par le passé ? Les compoix d’Usclas et ses cadastres donnent des réponses assez précises à de telles interrogations. Ils permettent surtout d’aborder par la micro-histoire la chronologie de l’expansion viticole à travers un exemple ponctuel, mais aussi très représentatif d’un phénomène commun à la plaine de Languedoc.

I - Le desserrement de l’étau céréalier (1588-1655)

Après la décennie 1530 et pour une cinquantaine d’années, le Languedoc, par-delà les troubles religieux le traversant, continue à connaître une démographie dynamique, hélas non soutenue par un développement économique suffisant. « Crépuscule d’une époque heureuse », la fin du XVIe siècle semble marquée par l’hégémonie céréalière s’exerçant alors dans la plaine languedocienne. Est-ce le cas du petit terroir d’Usclas-d’Hérault ? Cela est possible, mais notre connaissance du passé est peut-être déformée par le prisme des sources fiscales.

1) Des compoix uniques Les compoix d’Usclas-d’Hérault présentent tous deux en effet de notables particularités. Celui de la fin du XVIe siècle fut vraisemblablement réalisé en 1588, les onze premières mutations étant datées de cette année. Il est malheureusement fragmentaire, amputé de plusieurs dizaines de folios et d’une manière toute singulière. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2005

Nombre de pages

12

Auteur(s)

Bruno JAUDON

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf