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Description

Évocation de Guillaume Briçonnet, évêque de Lodève de 1489 à 1519

Dans la succession des évêques de Lodève, la place tenue par Guillaume Briçonnet n’est pas négligeable. Jean Plantavit de la Pause lui a réservé un nombre de pages fort honorable dans sa Chronologia. Pour ma part je viens de terminer la rédaction de sa biographie. Bien volontiers j’en donne un avant-propos lodévois pour les lecteurs des Études sur l’Hérault.

C’est le 24 avril 1489 que Guillaume Briçonnet fut nommé évêque de Lodève. Il n’avait que 19 ans. D’origine tourangelle, il était alors étudiant à Paris, au Collège de Navarre.

Sans tarder il prit possession juridique de son évêché. Mais il continua à résider pour un temps à Paris afin de compléter sa formation, avec pour précepteur Josse Clichtove par qui il fit la connaissance de Lefèvre d’Étaples et de son entourage.

A cette époque, on n’était pas sacré évêque avant 25 ans. Pour Briçonnet cela voulait dire 1495. C’est la date de sa première intervention aux États de Languedoc. Quelques années plus tard, on mentionnera sa présence au Parlement de Toulouse. C’est dire qu’il vint effectivement dans le Midi pour y exercer des fonctions civiles en même temps qu’ecclésiastiques, suivant les habitudes de cette époque.

Que dire de ses activités pastorales ? La documentation est fragmentaire pour ses trente années d’épiscopat à Lodève. Un exemple : nous n’avons aucune trace de statuts synodaux entre 1489 et 1519.

Nous savons du moins qu’il s’intéressa aux faits et gestes de ses prédécesseurs. En 1498, il composa un Répertoire, recueil des privilèges et des droits de l’Église de Lodève et histoire de ses évêques dont saura faire usage l’un de ses successeurs, Jean Plantavit de la Pause. Il est regrettable qu’on ne connaisse plus d’exemplaire du Bréviaire qu’il fit imprimer en 1510. Cela nous prive de connaître la manière de prier des prêtres à la cathédrale et dans les autres églises du diocèse.

C’est du temps de Briçonnet que fut fondée dans le diocèse une fraternité de prêtres qui lui demanda l’approbation de ses statuts (1517). Il s’agissait d’une mutualité spirituelle, en faveur des vivants et des défunts, sous le patronage du Saint-Esprit. Elle traitait aussi de la « reformation des mœurs » : Cette fraternité sacerdotale qui a duré deux cent cinquante ans a fait l’objet d’une étude récente.

Guillaume Briçonnet a-t-il été un bon évêque de Lodève ? On peut le présumer plus que l’affirmer. La rareté des documents ne permet pas de discerner avec assez de netteté la mise en œuvre d’une action pastorale qui se manifestera avec plus de clarté et d’ampleur dans son abbaye parisienne de Saint-Germain-des-Prés puis dans son diocèse de Meaux.

Nommé évêque de Meaux le 31 décembre 1515, Guillaume Briçonnet resta néanmoins évêque de Lodève jusqu’en septembre 1519, date à laquelle lui succéda son frère Denis. Selon leur désir, exprimé dans une lettre à Clément VII, cet évêché restait dans leur famille.

Ajoutons que Guillaume Briçonnet devint abbé de Saint-Guilhem-le-Désert en 1493, à la suite de Guillaume Gueghen. Il conserva cette abbaye pendant plus de vingt ans, jusqu’en 1516.

On sait que les revenus de l’abbaye de Saint-Guilhem et de la quinzaine de monastères qui en dépendaient étaient alors évalués à 2 455 livres (dont 500 livres pour l’abbé) contre 3 075 livres pour l’abbaye, toute proche, d’Aniane. Mais il n’y a rien à dire sur le gouvernement abbatial les archives étant, hélas, muettes. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1987

Nombre de pages

2

Auteur(s)

Michel VEYSSIERE

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf