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Description

Jarres, consciences et autres objets en céramique.
Notes sur les olives, l’huile et la poterie, glanées ça et là

La céramique occupe presque tous les espaces, les lieux et les moments de la vie quotidienne : de la masure au palais, de la toilette à la cuisine, des moments de jeu et de travail aux temps de prière. Dans les sociétés traditionnelles et plus particulièrement agraires, la poterie était utilisée au cours de nombreuses activités et pour les travaux les plus divers. Pour en donner quelques exemples, on peut citer des objets en terre cuite, plus ou moins compliqués, tels les alambics pour les distillateurs de plantes aromatiques, les enfumoirs et les ruches pour les apiculteurs, les nichoirs à lapins ou les boulins de colombiers, les abreuvoirs et mangeoires pour les volailles, etc. Évidemment, certaines activités liées à l’oléiculture ont eu besoin de formes particulières adaptées à chaque étape des opérations, que ce soit pour la confiserie des olives, l’extraction de l’huile, son transport, son stockage et sa consommation. Paul Marres n’hésitait pas, peut-être un peu rapidement, à trouver une des causes du développement de la poterie de Saint-Jean-de-Fos dans l’existence d’une importante oliveraie locale. Il est néanmoins vrai que les textes anciens, rédigés par les greffiers de ce village, mentionnent la présence dans les maisons de jarres utilisées pour entreposer l’huile et de jarlets destinés à la conservation des olives confites. En fin de compte, les liens entre l’olivier et la poterie s’avèrent assez étroits. Cependant, il faut admettre que l’industrie de la poterie se serait quand même implantée dans ces contrées sans la présence d’oliviers, tant l’argile est de bonne qualité et les usages de la céramique sont variés.

Les récipients

Évoquons en premier lieu des récipients ayant servi à l’entrepôt et au transport de l’huile et des olives confites. Ces objets étaient soit en pierre pour les « piles » ou cuves destinées au stockage, soit en bois pour les tonneaux utilisés pour le transport. On sait, par exemple, que dans une des pièces du rez-de-chaussée du palais de Jacques Cœur, à Montpellier, se trouvaient « quatre pilles de pierre rondes à tenir huille de cinq pans d’haulteur et trois pans et demy de largeur dans œuvre ou environ les deux tiers d’icelles estant dans terre ». Mais, c’est la terre cuite qui a surtout été utilisée pour fabriquer de nombreux récipients pour l’huile ou les olives.

Les jarres

D’abord les jarres, qui font partie de la production commune des potiers méridionaux ; ce sont les pièces les plus grandes qu’ils aient fabriquées. Elles étaient néanmoins de taille et de forme variables, ainsi qu’en témoigne le vocabulaire utilisé pour les nommer. On pouvait les remplir de toutes sortes de denrées de la conserve de poisson en saumure, du grain, du vin, des pois chiches, mais aussi de l’huile. Dès le XIVe siècle, dans un texte du 7 août 1387, il est question de « XXXVI jarris oley » chargées, avec « quinque jarris melli », par un marchand montpelliérain, sur un navire partant pour Rhodes et Alexandrie. On le voit, les jarres servent à transporter de l’huile et d’autres denrées comme le miel. Ce texte, qui n’évoque les jarres que comme emballage, ne précise malheureusement pas le lieu de leur confection. À Montpellier, bien que les documents attestant une production de jarres soient relativement tardifs, il est évident qu’on en fabriqua effectivement très tôt et que les formes de ces récipients ne devaient guère différer de celles produites dans les autres centres. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2009

Nombre de pages

10

Auteur(s)

Jean-Louis VAYSSETTES

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf