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2.00

Description

Dans l’Ombre, Filles et Femmes, actrices de la Libération

* Docteure en langues romanes, spécialité occitane.
Rattachée au RedOc (L.L.A.C.S.) à l’Université Paul Valéry. Historienne.

« Dans l’ombre », comment mieux définir la place des filles et femmes tout au long des « années grises » de l’occupation, dans ce monde « dominé par les hommes » pour saisir, en retour, toute la dimension de leur engagement dans la clandestinité au plus près de la vie quotidienne ou (et) pour des actions de haute importance. Hélène Chaubin en 1994 qualifie la discordance entre le réel et le connu concernant les filles et femmes dans la Résistance : « Toute estimation du nombre de Résistantes, si on la veut fondée sur des documents et des témoignages crédibles, est en dessous de la réalité ». Les journées d’Août 1944 de combats et de Libération, de joie, d’espérance et d’angoisse n’en sont que plus riches de contenu pour toutes celles qui avaient pris part, de près ou de plus loin, aux actions de résistance. Elles ont, par leur présence, contribué à nourrir l’écriture de ces pages d’histoire.

La Libération de Montpellier ne peut se résumer à quelques jours du mois d’août lorsque les FFI et les maquis entrent dans la ville, tant elle imprime la vie des citadins avant le 27 du mois et tant elle se projette les mois qui suivent, jusqu’à la fin de la guerre et les premiers retours des interné.e.s et déporté.e.s. Nous suivrons en cette courte évocation, les parcours de résistance de quelques témoins, jeunes filles et femmes, qui illustrent clairement ce que l’historienne Arlette Farge souligne dans Le goût de l’archive (1997) : « …rendre visible la femme, là où l’histoire omettait de la voir… ». De plus, dans l’imaginaire collectif et plus encore dans une grande partie de la jeunesse la Libération, qui signifie la lutte armée, reste profondément ancrée dans la présence des hommes et compagnons d’arme, la femme étant placée au second rang. Combien d’entre-elles disaient encore, bien plus tard, avoir juste « aidé » leur mari engagé dans la Résistance ! Est-il juste de penser que les femmes qui n’avaient pas le droit de vote et qui, pour la plupart, n’auraient pas porté les armes, auraient pris moins de risques que les hommes ? Des témoignages recueillis, de 1945 ou plus récents, quand l’heure de la transmission était devenue indispensable, donneront chair à cette vie de Résistantes et de Déportées 2. Ceux de 1945 proviennent des archives de l’Académie 3. Nous croiserons au passage des organisations de Résistance, le Mouvement de Libération Nationale (MLN), les Mouvements Unis de la Résistance (MUR), le Front National de la Résistance (FNR), les Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF), les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), les Femmes pour la Libération Nationale (FLN) et l’Union des Femmes de France (UFF)…

Lycéennes et lycéens dans le Mouvement de Libération Nationale

Premières lycéennes en action

Premier « Lycée de Jeunes Filles » ouvert hors Paris, en 1881, le lycée de Montpellier, face au commissariat central, – Lycée G. Clémenceau aujourd’hui – avait à la veille de la guerre gardé sa structure en l’état avec ses deux cours, ses galeries extérieures à l’étage pour desservir les salles, spécialisées dont la couture. Il accueillait alors quelque 1 100 lycéennes. Avec la guerre, par réquisition, il perd l’internat et une douzaine de classes primaires transférées dans le pavillon colonial de la Cité universitaire ou à la clinique Mutualiste 4.

Lycéennes et lycéens se retrouvent au sein d’actions clandestines dès l’année scolaire 1941-42. Par équipe de deux, garçon et fille, ils collent et distribuent des tracts de nuit en prenant garde « aux patrouilles de boches et aux miliciens 5 ». Suzanne Bouys-Houlès y rencontre Jeanne Marres au lycée :

« J’étais en classe de seconde elle était en première et son frère Louis élève au lycée de garçons ».

Au Lycée de Jeunes Filles, arrivent en octobre 1942 « Poune » (Paulette Bertholio) et « Nane » (Jeanne Bleton) qui viennent de l’École Primaire Supérieure de Béziers pour préparer le baccalauréat, les Écoles Normales ayant été fermées sur ordre de Vichy, Josette Peyre (Jotte) se joint à elles, le trio devenant quatuor avec l’adjonction de Noëlle Vincensini, une jeune interne arrivée de Corse, amie d’une famille de résistants habitant Ganges.

Le quatuor dans la cour de l’externat du lycée de filles
Fig. 1 Le quatuor dans la cour de l’externat du lycée de filles (https://uncertainvoyage.hubside.fr) licence libre

Coordination générale

Récits de vie

Suzanne et la Résistance communiste, le FNL

FTPF et Armée Secrète, au hasard des rencontres

La réussite d'une action dangereuse

Missions de résistance

Noëlle, « courrier » des FTPF entre Nîmes et Narbonne

Une villa, les Aubes, la Gestapo en action

Suzanne, Alice pour le Front National, recherchée par la Gestapo,
sauvée par l'intervention de la Directrice du Lycée

Les lieux d'internement et de supplice à Montpellier

« Les Voix » : la solidarité des condamnés à mort

Le wagon vers Paris, en transit vers Ravensbrück

Suzanne et la Libération le 23 Août

Résistance intellectuelle à Montpellier

Marie Montcouquiol, figure de la Résistance

Le front résistant dans l'enseignement

Au Lycée de Garçons :

Au Lycée de Jeunes Filles :

Au collège moderne et technique (Legouvé) :

À l'École Normale et ses annexes :

Les élèves :

CONCLUSION

Une nouvelle place pour les femmes ?

Bibliographie

Notes

Annexes

QUATRE FILLES :

POLICE, MILICE, GESTAPO, CENTRES DE DÉTENTION, D'INTERROGATIONS ET DE TORTURES

La Villa des Rosiers, la Villa Saint-Antonin, la Caserne de Lauwe, le Commissariat de police

ÉLECTIONS MUNICIPALES DE 1945

Informations complémentaires

Année de publication

2024

Auteur(s)

Rose BLIN-MIOCH

Nombre de pages

14

Disponibilité

Téléchargeable au format pdf