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Description
Arnaud de Villeneuve médecin des âmes (Prophète et réformateur)
* Professeur émérite à la Faculté de Médecine de Montpellier.
Arnaud de Villeneuve (1240-1311) fut un grand médecin de la toute récente Université de Médecine de Montpellier. Cette communication aborde son œuvre religieuse, car il fut un homme de conviction proche du mouvement des Spirituels Franciscains. Ses qualités de médecin lui permirent de connaître des rois (Aragon et Anjou) et des papes (Boniface VIII, Benoit XI et surtout Clément V, premier Pape d’Avignon avec qui il noua des rapports d’amitié). Ses hautes protections lui permirent de développer une eschatologie originale, thème très en vogue en cette fin du Moyen-âge, et de protéger le mouvement des Spirituels Franciscains et des Béguins du Midi en butte à l’inquisition. Par cette démarche il s’inscrit dans une tradition spirituelle illustrée par le théologien occitan franciscain Pierre de Jean Olieu.
Arnaud de Villeneuve (1240-1310) was a prominent phy-sician of the recently founded University of Medicine of Montpellier. This paper deals with his religious work, as he was a man of conviction close to the Franciscan Spiri-tuals movement. His qualities as a doctor gave him access to kings (Aragon and Anjou) and popes (Boniface VIII, Benedict XI and especially Clement V, the first Pope of Avignon, with whom he developed a friendly relationship). His high connections allowed him to develop an original eschatology, a theme very much in vogue at the end of the Middle Ages, and to protect the movement of the Franciscan Spirituals and the Beguines of the South of France against the Inquisition. In this way he was part of a spiritual tradition exemplified by the Occitan Franciscan theologian Pierre de Jean Olieu.
Arnaud de Vilanòva (1240-1310) foguèt un mètge grand de la tota recenta Universitat de Medecina de Montpelhièr. Aquesta comunicacion tracta de son òbra religiosa, que foguèt un òme de conviccion prèp del movement dels Esperitals franciscans. Sas qualitats de mètges li permetèron de conéisser de reis (Aragon e Anjau) e de papas (Bonifaci VIII, Beneset XI e mai que mai Clamenç V, primièr papa d’Avinhon que nosèt amb el de ligams d’amistat). Sas nautas proteccions li permetèron de desvolopar una escatologia originala, tèma plan de mòda en aquela fin d’Edat Mejana, e d’aparar los Esperitals franciscans e los Beguins del Miègjorn expausats a l’Inquisicion. Per aquel anament, s’inscriu dins una tradicion esperitala illustrada pel teologian occitan franciscan Pèire de Joan Oliu.
On sait au fond peu de choses d’Arnaud. Concernant son lieu de naissance tous les historiens s’accordent pour éliminer la Provence et privilégier une origine ibérique, peut-être Valencia reprise aux maures en 1238 par Jacques 1er d’Aragon, seigneur de Montpellier dont il est natif. La naissance d’Arnaud se situerait aux alentours de 1240 et ses identités catalanes et montpelliéraines sont attestées par la déclaration qu’il fit devant notaire pour faire appel auprès du Pape Boniface VIII de sa condamnation par la Faculté de théologie de Paris, incident sur lequel nous reviendrons.
Nous ne connaissons rien de sa famille ni des circonstances de son enfance et de son adolescence sinon qu’il fut un élève dans un studium à Barcelone où il eut pour maître Ramon Marti.
Vers 1260 à l’âge de 20 ans il vint à Paris pour obtenir le diplôme de « maître ès arts ». Il eut pour maîtres Roger Bacon et Thomas d’Aquin et selon Marc Haven, c’est à cette occasion qu’il se lia d’amitié avec Pierre d’Apono, avec le vicomte Amalric Ier de Narbonne, avec le juriste Guillaume de Nogaret, futur séide de Philippe le Bel et le légiste maître Alfinio de Navini. C’est aussi pendant ses années d’étude parisiennes qu’il rencontra le clerc Bertrand de Got, le futur pape Clément V avec lequel il se lia d’amitié.
En 1270, une fois obtenu son diplôme « maître ès arts » à Paris, il vint étudier la médecine à Montpellier. On ne connaît pas avec précision les dates exactes, le déroulé et la durée de ses années d’étude mais il est attesté qu’il réussit toutes les épreuves pour devenir médecin et acquérir le droit d’exercer la médecine où bon lui semblerait. On le retrouve en 1289 Régent, c’est-à-dire Professeur de ladite Université et c’est à Montpellier qu’il rencontrera sa femme, Agnès Biasi, fille de riches commerçants. De leur union naîtra une fille, Marie, qui entrera dans l’ordre des dominicaines à Valencia. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2022 |
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Nombre de pages | 16 |
Auteur(s) | Jean-Paul SÉNAC |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |