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Description
La mémoire familiale d’un notable gallo-romain
et les origines du culte impérial
dans les colonies de Narbonnaise.
* Professeur émérite à l’Université de Paris1 (Panthéon-Sorbonne).
p. 19 à 30
Un imposant fragment d’une plaque de marbre, provenant du hameau de Paguignan (Cne d’Aigues-Vives, 34), conserve les restes d’une grande inscription qui mettait en valeur la famille et la personnalité d’un notable narbonnais dont la carrière connut son apogée dans les premières décennies du Ier siècle de n. è. Elle est conservée au Musée du Biterrois, mais le lieu de provenance se trouvait dans le territoire de la colonie romaine de Narbonne. Après avoir tenté de restituer les lacunes du texte, on recherche quelles furent les raisons qui ont conduit à minorer l’intérêt de ce document dont l’importance provient de ce qu’il apporte un témoignage essentiel sur l’édification d’un temple pour Auguste, placé parmi les dieux après sa mort.
An imposing fragment of a marble slab, from the hamlet of Paguignan (village of d’Aigues-Vives, 34), preserves the remains of a large inscription which highlighted the family and personality of a Narbonnais notable whose career peaked in the first decades of the Ist century AD. è. It is kept at the Beziers Museum, but the place of origin was in the territory of the Roman colony of Narbonne. After having tried to restore the gaps in the text, we are examining the reasons that led to downplay the interest of this document, the importance of which comes from the fact that it brings essential testimony to the construction of a temple for Augustus, who was set amongst the gods after his death.
Lo tròç impausant d’una placa de marbre, eissit del ma-satge de Paguinhan (comuna d’Aigas Vivas, 34), sèrva las rèstas d’una granda inscripcion que celebrava la fa-milha e la personalitat d’un notable narbonés que sa carrièra coneguèt son apogèu dins los primièrs decennis del Ièr sègle de nòstra èra. Es servada al Musèu del Besierenc, mas lo luòc de provenéncia se trobava dins lo territòri de la colonia romana de Narbona. Aprèp aver temp-tat de restituir las lacunas del tèxt, cercarem las rasons que conduguèron a demenir l’interès d’aquel document que son importància proven del testimoniatge que pòrta sus l’edificacion d’un temple per August, plaçat demest los dieus aprèp sa mòrt.
Récemment, pour plusieurs mois consécutifs, une inscription latine du Musée du Biterrois devait effectuer un déplacement jusqu’à Nîmes, afin de prendre place dans une exposition ayant reçu le label « Exposition d’intérêt national ». L’installation eut lieu au Musée de la Romanité, à proximité de la Maison Carrée et du jardin de la Fontaine, où le dieu Nemausus et le cortège de divinités qui y vivaient avec lui, avaient accueilli les hommages et les témoignages d’exaltation adressés à Auguste d’abord, le fondateur du Principat, puis à ses successeurs. Intitulée « L’empereur romain : un mortel parmi les dieux », elle avait pour projet de présenter, en visant l’horizon de la Gaule méridionale, un thème bien en rapport avec l’ample orchestration qui s’était produite dans plusieurs pays européens, autour de 2014, lors de la célébration du deuxième millénaire de la mort d’Auguste (le 19 août 14). Des publications ont accompagné l’événement culturel et scientifique. À cette occasion, l’inscription du Musée du Biterrois à laquelle il vient d’être fait référence est sortie de l’anonymat dans lequel elle avait été trop longtemps confinée, gagnant en conséquence, espérons-le, une notoriété qui s’était auparavant dérobée.
Sur son lieu d’appartenance, le Musée du Biterrois, dans la présentation qui avait été conçue par Claude Lapeyre aux moments de sa création, dans les années 80 du siècle dernier, cette inscription de grande taille avait reçu un traitement particulier. Elle ne se trouvait pas dans le regroupement d’inscriptions latines qui occupe tout un « quartier » du grand espace : là s’offre au visiteur, encore de nos jours, le panorama le plus diversifié de ces documents écrits sur la pierre, donnant à qui le souhaite la possibilité de saisir le plus fidèlement leur fonction dans le paysage funéraire ou dans le cadre urbain de la vie civile à l’époque gallo-romaine. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2022 |
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Nombre de pages | 12 |
Auteur(s) | Michel CHRISTOL |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |