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Description

Communes et communaux dans le département de l’Hérault

Nul espace rural ne témoigne sans doute autant que les biens communaux de l’histoire agraire du département de l’Hérault.

Puisant leur origine au fondement même de la société rurale, les terres communes ont en effet constamment cautionné les formes économiques dominantes ou subi de plein fouet la puissance des pouvoirs locaux qui se sont exprimés différemment dans ce département qui déroule ses contrastes depuis les hautes terres de l’Espinouse à la plaine du bas-Languedoc.

Contrairement à une idée reçue qui tendrait à positionner aujourd’hui ces territoires aux marges du développement rural, nous allons tenter, dans les lignes qui vont suivre, de faire ressortir au travers d’exemples précis, le rôle moteur qu’ils jouent encore au sein des communes comme dans des schémas globaux de développement élaborés dans des cadres supra communaux.

A – Paroisses, société rurale et communaux sous l’Ancien Régime

Peu de statistiques ont été établies sur les communaux durant l’Ancien Régime. Toutefois, il semble que l’intérêt, essentiellement social et matériel, qu’ils représentent à cette époque soit intimement lié au contexte historique.

Les conditions précaires dans lesquelles vit la majorité de la classe paysanne font que celle-ci demeure profondément attachée aux droits collectifs. L’usage des biens communaux, qui est un de ces droits collectifs que le paysan possède sur le sol de sa paroisse, demeure sans doute le plus important.

1 –     Un espace collectif et un mode de gestion hétéroclites

Les biens communaux sont, sous l’Ancien Régime, de natures extrêmement variées. E. Apolis les range en deux catégories :

  • Les biens incorporels qui résultent le plus souvent des droits seigneuriaux acquis par les communautés (droit de pêche, droit de chasse, de courretage…).
  • Les biens corporels (fontaines, sources, moulins, aires et terres diverses).

Ces terres diverses se divisent à leur tour en trois types de biens communaux :

  • Les terres vagues ou incultes. Ce sont les plus étendues. Elles sont essentiellement constituées par des garrigues et des landes.
  • Les bois communaux.
  • Les marais et les étangs qui occupent le littoral languedocien.

En somme, les biens fonciers des collectivités sont une suite de terres ingrates, peu riches et peu productives, mais elles tiennent une grande importance dans la mentalité paysanne : « Vouloir les en priver serait non seulement leur porter préjudice mais aussi attenter à leur propriété ».

Les conditions sous lesquelles les communautés jouissent des biens collectifs sont elles aussi extrêmement diverses.

L’usage des communaux relève le plus souvent d’un acte de location entre le seigneur et les habitants de la paroisse qui en sont les usagers. Les redevances se payent alors en argent ou en nature :

  • Les habitants d’Usclas du Bosc par exemple, suivant une reconnaissance du 6 novembre 1600, ont droit de dépaissance dans le tènement de Poujolet, moyennant une redevance annuelle de cinq livres au seigneur de Ceyras.
  • Par contre à Teyran, près de Montpellier, la communauté a le « droit de pâturage sous l’usage de trois charges de bois l’année à porter chez le seigneur du lieu ».

Informations complémentaires

Année de publication

1989

Nombre de pages

11

Auteur(s)

Christian NOUGUIE

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf