Catégorie : Étiquette :

Description

Propos introductifs à Cent ans de sport dans l’Hérault

C’est un grand honneur et un réel plaisir pour l’ex- Montpelliérain que je suis de participer à cet événement : l’évocation de cent ans de sport dans l’Hérault. J’ai pu constater durant mon séjour en terre d’Oc combien la tradition sportive était vivace et l’investissement des autorités locales et départementales en matière de sport exceptionnel. J’ai pu aussi ressentir les fortes marques identitaires qui s’expriment si intensément dans les duels contre les équipes parisiennes, sans pour autant être absentes des derbys locaux. Ainsi un « Narbonne – Béziers » en rugby est non seulement un événement sportif mais aussi un affrontement de terroirs, une confrontation de cultures et de peuples. Riche d’un passé de jeux et de traditions festives, l’Hérault est avant tout un territoire ingrat où, de la mer aux contreforts des Cévennes en passant par les plaines viticoles, les hommes et les femmes ont dû lutter pour vivre. Le travail a ainsi façonné les corps, les rendant forts et endurants. Ces dispositions permettent progressivement aux travailleurs de la terre et de la mer de s’approprier les jeux de la bourgeoisie, de les partager.

Pour autant cette vision « régionale », d’aucuns l’appellent « locale », ne doit pas masquer le caractère non homogène de cette histoire, son mouvement. Ainsi faut-il prendre en compte l’exode rural, les mouvements d’immigration et l’ensemble des brassages géographiques et culturels pour tenter de restituer toute l’authenticité de cette tranche de vie qui s’appelle jeux et sports.

Je ne doute pas que les diverses contributions à ce numéro spécial de la revue Études héraultaises concourront à faire émerger une connaissance plus précise de cette histoire des jeux et des sports dans l’Hérault.

Pourquoi une histoire départementale des jeux et des sports ?

« Les Français aiment l’histoire parce qu’ils trouvent sans doute une âme en découvrant leurs racines ». Cette remarque de René Girault complète celle de Gérard Cholvy, historien montpelliérain, pour qui l’histoire régionale recueille sympathie et intérêt. Ainsi remarque-t-il « qu’après avoir considéré de haut leur passé rural, le patois, le grand-père charron et le bois à scier, voilà que ces citadins affluent dans les dépôts d’archives à la recherche de leurs ascendants ». Face à une histoire nationale, souvent considérée à tort ou à raison comme parisienne, l’histoire locale a du sens pour des gens de plus en plus hostiles à la dépersonnalisation induite par le phénomène de mondialisation et donc sensibles à l’évocation patrimoniale locale. Le lecteur ou le spectateur est directement associé au récit de cette vie quotidienne disparue, à ce vécu populaire synonyme d’appartenance à un groupe social, de solidarité et d’identité. Sur ce dernier point, il est intéressant d’évoquer ces populations immigrées dont l’enracinement dans la culture locale procède de leur volonté d’intégration. Apprentissage de la langue régionale et participation aux équipes sportives locales ont été pour eux deux voies privilégiées pour y parvenir. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2010

Nombre de pages

9

Auteur(s)

Jean-Michel DELAPLACE

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf