Peuplement protohistorique
dans la partie occidentale de la moyenne vallée de l’Hérault

Ghislain BAGAN *,
avec la collaboration de Guilhem BEUGNON **

* Docteur en Archéologie de l’Université Montpellier III,
Centre de Ressources développement durable de Vailhan / CREDD ghislainbagan@gmail.com
** Responsable du Centre de Ressources développement durable de Vailhan / CREDD.

Peuplement protohistorique dans la partie occidentale de la moyenne vallée de l’Hérault
entre la fin de l’âge du Bronze et la fin de l’âge du Fer (Xe–IIe s. avant notre ère)

L’espace analysé dans l’article qui suit se situe dans le Midi de la France, au sein du département de l’Hérault sur la rive droite du fleuve éponyme (fig. 1). Drainée du nord au sud par la Peyne et la Thongue, deux affluents du cours moyen de l’Hérault, la zone présente ainsi deux bassins hydrologiques distincts au relief marqué par les premiers contreforts du Massif Central entre 150 et 300 m d’altitude (fig. 2).

Connue seulement par le biais de découvertes anciennes et de recherches limitées menées principalement par A. Soutou, l’abbé Giry, A. Cornejo et J.-L. Espérou, l’occupation protohistorique 1 des hautes vallées de la Peyne et de la Thongue n’a fait l’objet d’aucun essai de synthèse. En règle générale, la connaissance des différents sites de cette période comprise entre le Xe s. et le IIe s. avant notre ère se réduit à de brèves notices, conservées au Service Régional de l’Archéologie mais rarement publiées 2. La reprise des données anciennes et de découvertes inédites 3 associée à de nouvelles recherches 4 permet aujourd’hui de mettre en perspective l’ensemble de la documentation pour tenter une première approche micro-territoriale.

Situation de la zone d’étude dans le Midi de la France (en pointillés)
Fig. 1 - Situation de la zone d’étude dans le Midi de la France (en pointillés).
(Auteur : G. Bagan)
Localisation géographique de la zone étudiée (en pointillés) et des principaux habitats de hauteur protohistoriques de la partie occidentale de la moyenne vallée de l’Hérault
Fig. 2 - Localisation géographique de la zone étudiée (en pointillés) et des principaux habitats de hauteur protohistoriques de la partie occidentale de la moyenne vallée de l’Hérault (Auteur : G. Bagan)

La fin de l’âge du Bronze : contexte régional

La fin de l’âge du Bronze connaît en Languedoc, à l’image des autres régions du Midi de la France, un mode de peuplement caractérisé par la coexistence de petits groupes humains installés sur des territoires largement parcourus. Cela s’inscrit dans une dynamique héritée de la Préhistoire récente dans laquelle les cavités constituent encore un mode d’occupation majeur. Dans les Corbières, la vallée de l’Aude et la Montagne Noire, les sites se multiplient dès le Bronze final IIIa (Xe s. avant notre ère) 5. Un phénomène de concentration de populations est perceptible en certains endroits comme Carsac 6 (Carcassonne, Aude 7) alors que d’autres établissements plus excentrés comme le Laouret (Floure, Aude) annoncent le perchement de l’habitat 8. À partir du Bronze final IIIb (IXe s. avant notre ère), de grands cimetières forts de plusieurs centaines de tombes expriment un regroupement des communautés auparavant dispersées 9. La sédentarité est alors bien acquise 10 à l’image de l’habitat de Portal-Vielh (Vendres), véritable petit village de la fin de l’âge du Bronze situé en bordure d’étang et abritant une population protégée par des fossés associés à un rempart de pierre et de bois et pratiquant une activité artisanale de poterie 11 ; de plus, « comme l’indique le creusement de silos ou la construction de grenier, l’agriculture constitue une part importante de l’économie » 12. Les recherches effectuées dans la moyenne vallée de l’Orb vont dans le même sens et montrent l’investissement marqué des groupes humains sur un même terroir au cours du Bronze final IIIb13.

C’est dans ce contexte régional de la fin de l’âge du Bronze que l’on peut évoquer les sites de hauteur des Devèzes (Montesquieu) et de Pioch Arras (Neffiès) qui possèdent une situation topographique similaire.

Deux habitats groupés de hauteur de la fin de l’âge du Bronze dans l’arrière pays

Pioch Arras est un habitat de hauteur du Bronze Final III implanté sur un éperon calcaire culminant à 228 mètres d’altitude 14. Le site a fait l’objet de sondages sur l’ensemble du plateau qui ont livré un abondant mobilier céramique datable du Bronze final IIIa et IIIb composé d’urnes et de coupes présentant une intéressante variété de décors 15. Une enceinte ferme l’éperon et délimite l’aire de répartition des vestiges, ce qui permet de supposer l’existence d’un rempart contemporain de l’habitat.

Le site des Devèzes 16 est situé sur un plateau basaltique (232 mètres d’altitude) ceinturé par une imposante structure en pierre sèche (rempart, poternes, tours circulaires… ?) nettement visible dans la topographie (fig. 3) mais dont la datation reste à apprécier. Le site a livré en prospection du mobilier céramique datable du Bronze final IIIa composé essentiellement d’urnes et de coupes dont certaines présentent des décors au double trait typiques de cette période 17 (fig. 4). En l’absence de fouille ou de sondage, il est délicat d’affiner l’interprétation de ce qui semble s’apparenter à un habitat de hauteur. La répartition du mobilier, concentrée le long du supposé rempart dans la partie occidentale et septentrionale du plateau (fig. 5), rappelle celle de certains habitats méridionaux de la fin de l’âge du Bronze comme Roque de Viou (Saint-Dionisy, Gard) ou Roc de Gachonne (Calvisson, Gard) 18. Un parallèle peut également être effectué avec l’établissement du Cros (Caunes Minervois, Aude) où « l’épierrage et le montage du mur ont donc permis de conquérir un espace pour la culture et la construction de l’enceinte a généré un lieu de parcage éventuel pour de grands troupeaux » 19.

Vue aérienne du plateau des Devèzes
Fig. 3 - Vue aérienne du plateau des Devèzes (Montesquieu) (© Géoportail)
Mobilier céramique de l’habitat des Devèzes (Montesquieu)
Fig. 4 - Mobilier céramique de l’habitat des Devèzes (Montesquieu) (Auteur : G. Bagan)
Plan topographique du site de hauteur des Devèzes (Montesquieu)
Fig. 5 - Plan topographique du site de hauteur des Devèzes (Montesquieu) (Auteur : G. Bagan)

Éléments d’interprétation à propos des sites de Pioch Arras et des Devèzes

Au-delà de la seule topographie du lieu, le manque d’« identification géographique » des sites des Devèzes et de Pioch Arras dans le paysage, accentué par une implantation originale, en retrait de la plaine, presque dissimulée derrière une première ligne d’éminences, est remarquable. Il s’agit d’une constante pour les habitats groupés de cette période. Ce système pourrait s’apparenter en partie aux remarques faites par J. Gascó à propos de la Montagne d’Alaric (Aude) : « en réalité, la Montagne reproduit les conditions de ce même système de bas piémont privilégiant les espaces en retrait de la plaine, parfois masqués » 20. Nettement perceptible dans les régions de piémont au cours du Bronze final III et au début du premier âge du Fer, ce système n’est pourtant pas une conséquence normale de la topographie locale. D’autres lieux perchés voisins, plus près de la plaine et des principales rivières, sont en effet restés délaissés. Or, que les communautés des Devèzes et de Pioch Arras aient préféré s’implanter dans un endroit « marginal », du moins tel qu’il nous apparaît aujourd’hui, montre qu’il s’agit d’un choix délibéré. Des impératifs de défense ne semblent pas prioritaires car dans ces conditions, n’aurait-il pas été préférable de s’installer sur les reliefs situés en bordure de la plaine et des itinéraires principaux, autant d’atouts qui font défaut aux habitats en question ? Certes, le besoin de protection s’immisce sans doute, à un certain niveau, dans le choix de l’implantation : la présence supposée d’une fortification nourrit l’idée d’une nécessité défensive. Mais, encore une fois, ces lieux ne sont pas les meilleurs candidats pour répondre à un tel besoin ; la réduction du champ visuel, manifeste sur le côté nord de l’établissement, est par exemple révélatrice d’une faiblesse défensive.

Ainsi faut-il rechercher d’autres raisons à un tel système ; une économie particulière, fondée sur l’élevage et ne nécessitant pas le développement d’une agriculture importante, est envisageable. L’habitat des Devèzes reste en effet relativement éloigné des grandes zones cultivables de la plaine et des coteaux, en tout cas suffisamment pour écarter l’hypothèse d’une économie à dominante agricole. D. Garcia rappelle à propos des habitats qui sont abandonnés à l’extrême fin de l’âge du Bronze, une inadaptation « à la fois aux développements des pratiques agricoles et au commerce méditerranéen » 21. Implicitement, cela signifie que ces mêmes habitats, lors de leur création, avaient peut-être pour ambition de développer prioritairement une autre activité que l’agriculture.

Dans le cas des Devèzes ou du Pioch Arras, il est ainsi aisé d’imaginer des zones de parcours plus ou moins lointains gagnant au nord le Lodévois ou les Monts de Faugères. Certaines grottes de la Montagne noire ou du Lodévois signalent des positions relativement marginales par rapport aux habitats connus, témoignant d’une structuration territoriale plus vaste qui noue les grandes vallées fluviales aux zones de basse montagne, dans le souci éventuel de relayer des déplacements plus ou moins longs.

Le mobilier céramique mis au jour aux Devèzes est très homogène et sensiblement identique à celui récolté à Pioch Arras, que ce soit dans la typologie ou dans les décors. Si ce constat permet de supposer la relative contemporanéité de ces établissements, il serait prématuré de vouloir définir les relations de voisinage qui unissent les deux communautés humaines. En effet, ce que l’on pourrait rapidement identifier comme un voisin contemporain n’est peut-être en fait qu’un même groupe éclaté localement, ou ayant effectué un micro-déplacement que l’archéologie, défaillante pour cette période dans la précision chronologique, ne serait pas en mesure de percevoir. Néanmoins, c’est dans la formation de foyers de peuplement que semblent passer les relations intercommunautaires à la fin de l’âge du Bronze en Languedoc. De fait, la prédilection pour un même bassin de vie, en l’occurrence ici la zone de piémont des Monts de Cabrières, semble pouvoir être légitimement proposée comme un premier ferment de la fixation territoriale, sur ce qu’il convient d’appeler la Longue Durée.

À une échelle supérieure, les habitats des Devèzes et de Pioch Arras pourraient également traduire un comportement spatial plus ouvert, plus élastique, lié aux besoins de disposer d’espaces complémentaires au sein de territoires largement ouverts. Rejoignant ainsi en partie les hypothèses avancées par M. Py ou D. Garcia 22, cette élasticité territoriale permettrait de mieux comprendre l’occupation et/ou la fréquentation de ces deux sites, sortes d’électrons libres en relation avec les foyers de peuplement des zones de plaine.

Enfin, il est essentiel de souligner la position de Pioch Arras en bordure du district minier de Cabrières 23 ; une situation qui n’est certainement pas anodine et qui confère au site un rôle déterminant dans la structuration territoriale de ce secteur. En l’absence d’habitat fortifié à proximité immédiate de Cabrières, on peut exclure à la fin de l’âge du Bronze un contrôle direct sur l’accès au minerai, mais supposer plutôt un contrôle exercé « indirectement sur les procédés métallurgiques et sur la commercialisation des métaux » (selon le schéma proposé pour le Néolithique 24).À titre d’hypothèse, on peut envisager qu’un habitat comme celui de Pioch Arras puisse prétendre, de par sa position, à exercer ce type de contrôle indirect 25.

On constate donc que les établissements du Bronze final III de Pioch Arras et des Devèzes restent en l’état actuel, relativement réfractaires à toute classification, tant ils rassemblent les traits de véritables habitats 26, les caractéristiques géographiques d’implantations contrôlant l’accès aux ressources métallifères de la zone, sans oublier les enjeux économiques liés à la nécessité pour les communautés régionales de disposer d’espaces complémentaires.

De la fin du premier âge du Fer à la conquête romaine
(fin VIe s.-IIe s. avant notre ère) : contexte régional

Il est désormais acquis que la seconde moitié du VIe s. avant notre ère marque en Languedoc occidental et plus généralement dans l’ensemble du Midi de la France l’avènement des habitats groupés de hauteur. Ce phénomène de regroupement et de perchement intervient au moment où les contacts commerciaux s’intensifient avec les peuples méditerranéens. Pour autant, ces oppidums ne semblent pas s’installer sur des espaces vierges, et il est frappant de constater que des habitats perchés tels que celui de Saint-Siméon (Pézenas) 27, de Puech-du-Télégraphe (Aumes) 28 ou bien encore Puech Crochu (Saint-Bauzille de la Sylve) 29 ont livré des indices d’occupation datables du Bronze Final IIIb. Certes, le manque de données pour cette période ne permet pas de savoir si l’on a affaire à une installation durable ou simplement à une fréquentation humaine épisodique, mais on peut d’ores et déjà s’interroger sur la genèse du phénomène d’agglomération 30. Un rassemblement des communautés au sein de lieux présentant un caractère religieux plus ancien constitue sur cette question une hypothèse séduisante et argumentée 31. Quoi qu’il en soit, la stabilisation du peuplement au sein des habitats groupés de hauteur à la fin du premier âge du Fer ne fait pas de doute.

Si ce phénomène est nettement perceptible aux abords immédiats de notre zone d’étude (fig. 2), que ce soit à Montfo (Magalas) 32, Saint-Siméon ou au Célessou (Fontès) 33, il est encore prématuré de se prononcer en l’absence de fouilles sur le début de ce mouvement dans les hautes vallées de la Peyne et de la Thongue. Ceci étant, le fait qu’aucun mobilier attribuable de façon certaine à la seconde moitié du VIe s. avant notre ère n’ait été découvert sur les principaux habitats de hauteur de notre zone tend à supposer un processus plus tardif dont on situera le commencement vers le milieu du Ve s. avant notre ère 34. Ainsi, on recense dans notre secteur quatre habitats de hauteur occupés à partir de la seconde moitié du Ve s. avant notre ère et formant une ligne d’oppidums en situation de piémont entre la plaine littorale de la vallée de l’Hérault et les premiers contreforts du Massif Central.

Ces sites, repérés à la suite de recherches toponymiques menées sur le canton de Roujan par André Soutou, n’ont fait l’objet jusqu’à ce jour que de recherches ponctuelles par le biais de sondages ou de prospections inédites, dont nous livrons les premiers résultats.

Le Roc de Murviel (Montesquieu)

Le Roc de Murviel désigne un éperon calcaire culminant à 286 mètres d’altitude. Cette élévation imposante surplombe une petite cuvette aux terres cultivables enserrée entre deux ruisseaux affluents de la Lène : le ruisseau de Bosc Viel et le Rieu Paders. Sur ses flancs nord et ouest, le plateau sommital est naturellement protégé par des falaises, contrairement au sud et à l’est où la pente se révèle plus douce (fig. 6).

Les premières prospections archéologiques ont été menées par André Soutou et Luc Déjean dans les années 1970 35. L’existence d’un oppidum occupé durant la Protohistoire a pu être mise en évidence au sommet du pic. L’implantation humaine se concentre sur le versant méridional, nettement délimitée par les restes d’un rempart. De nombreux murets en pierre sèche en partie éboulés témoignent de la présence de constructions humaines. L’emprise de l’établissement est estimée à environ 3 hectares, l’habitat ayant certainement une disposition assez lâche.

Plan topographique de l’oppidum du Roc de Murviel (Montesquieu)
Fig. 6 - Plan topographique de l’oppidum du Roc de Murviel (Montesquieu)
(Auteur : G. Bagan)
Outil en pierre du Roc de Murviel (Montesquieu) aménagé en polissoir (diamètre : 65 mm.)
Fig. 7 - Outil en pierre du Roc de Murviel (Montesquieu) aménagé en polissoir (diamètre : 65 mm.) (Cliché G. Beugnon, identification G. Bagan)

Les vestiges collectés en surface lors de nos prospections se composent en grande majorité de fragments de céramique non tournée (cuisine ou stockage) de type indigène 36, d’amphores marseillaises 37, de céramique tournée (grise monochrome) et de céramique fine importée nettement plus rare (pâte claire de Marseille, vernis noir de Rosas). Les récipients en céramique non tournée correspondent majoritairement à des urnes et des coupes sur lesquelles on note une intéressante variété de décors (incisions au poinçon, cordons digités, tétons…). On observe également la présence de fragments de grands vases de stockage de type dolium38.

Par ailleurs, divers objets de la vie quotidienne ont également été récoltés lors de nos prospections. Parmi ceux-ci, on souligne la découverte d’un outil en pierre que l’on interprétera comme un galet aménagé en polissoir (fig. 7).

Les éléments de parure sont également représentés. Une fibule en bronze, caractéristique des premiers modèles laténiens, importés en Gaule méridionale dès le deuxième tiers du Ve s. avant notre ère, a été découverte dans les années 1970 par J.-P. Mailhé 39. Un autre exemplaire en fer de type laténien à pied terminé par un bouton mouluré et replié sur arc épaissi à section ovale, d’une longueur de 47,5 mm, présente une typologie attribuable au IVe s. avant notre ère (fig. 8). Toujours dans le domaine de la parure, on note la découverte d’une perle en os de forme olivaire peinte 40.

L’activité de meunerie est marquée par la découverte 41 de nombreuses meules en basalte à va-et-vient ainsi que d’autres à système rotatif nettement plus rares 42. Le repérage très localisé d’un nombre important de scories de fer (fosse ?) 43 montre quant à lui le développement d’une activité artisanale de métallurgie au sein de l’agglomération, sans que l’on soit en mesure de trancher entre une activité de forge et/ou de réduction.

Fibule laténienne du Roc de Murviel (Montesquieu) à pied terminé par un bouton mouluré, replié sur l’arc, IVe s. avant notre ère
Fig. 8 - Fibule laténienne du Roc de Murviel (Montesquieu) à pied terminé par un bouton mouluré, replié sur l’arc, IVe s. avant notre ère, l. 47,5 mm. (Cliché et identification : M. Feugère)

Un lot de douze monnaies correspondant à des oboles de Marseille en argent découvert par D. Bernado (en cours d’étude par Bagan, Py) provient également de ce site. Nous pouvons d’ores et déjà affirmer que certaines monnaies, dont un exemplaire à tête casquée (fig. 9) inédit en Languedoc, sont datables de la deuxième moitié du Ve s. avant notre ère 44.

L’ensemble de ces découvertes archéologiques se rattache de façon large à la seconde moitié du Ve s. avant notre ère et à l’ensemble du IVe s. avant notre ère.

Obole marseillaise en argent à la tête casquée frappée dans les années 440-410 avant notre ère
Fig. 9 - Obole marseillaise en argent à la tête casquée frappée dans les années 440-410 avant notre ère. (Cliché et identification M. Py, coll. D. Bernado)

Le Roc du Cayla (Roquessels)

Le Roc du Cayla se dresse au milieu d’une dépression située dans le bassin supérieur de la vallée de la Thongue. Il est constitué de deux massifs calcaires étagés et reliés par une plateforme de formation schisto-gréseuse (fig. 10). L’escarpement supérieur (202 mètres d’altitude) est délimité au nord par des falaises abruptes et au sud par les vestiges d’une structure en pierre écroulée (possibles restes de rempart). À une vingtaine de mètres en contrebas (191 mètres d’altitude), l’escarpement inférieur est défendu au sud par des abrupts, prolongés sur le côté ouest et est par une probable fortification partiellement recouverte et matérialisée par un long talus visible dans la topographie.

Plan topographique du Roc du Cayla (Roquessels)
Fig. 10 - Plan topographique du Roc du Cayla (Roquessels). (Auteur : Alberto Cornejo)
Fibule à timbale du Roc du Cayla (Roquessels), fin du Ve s. avant notre ère
Fig. 11 - Fibule à timbale du Roc du Cayla (Roquessels), fin du Ve s. avant notre ère. (Cliché M. Py, identification M. Feugère, coll. D. Bernado)

Découvert par André Soutou en 1976 45, le site a fait l’objet de prospections qui ont livré des fragments de céramique non tournée, d’amphore de Marseille, de sigillée gallo-romaine ainsi que des fragments de meules à va-et-vient. De 1978 à 1980, dans le cadre des activités du Groupe de Recherches Archéologiques Piscénois, un sondage effectué dans le secteur situé sur l’éperon septentrional a permis de mettre en évidence différentes phases d’occupation, depuis le Chalcolithique jusqu’à l’époque romaine 46. Le sondage a permis de récolter un bord d’amphore de Marseille de type 8 datable de la deuxième moitié du IIIe s./début du IIe. s. avant notre ère. De nouvelles prospections menées par V. Ropiot 47 ainsi que la découverte de seize oboles de Marseille en argent (en cours d’étude par Bagan, Py) semblent corroborer cette datation. Le mobilier métallique, représenté par une fibule à timbale 48, élargit la chronologie du site à la fin du Ve s. avant notre ère (fig. 11).

La Roque de Castel Viel (Vailhan)

Piton rocheux dominant la Peyne qui coule à son pied, la Roque de Castel Viel culmine à 234 mètres d’altitude. Protégé par des falaises abruptes dans sa partie septentrionale et orientale, le site s’étage sur le versant sud en suivant une forte pente où l’on retrouve des murs en pierre écroulés (vestiges de soutènement ou de rempart ?). L’habitat a livré des fragments de céramique non tournée, d’amphore de Marseille et d’amphore gréco-italique 49. Le mobilier métallique 50 est quant à lui composé d’une remarquable série de fibules de la transition premier/second âge du Fer (fig. 12), deux disques perlés (fig. 13)51 ainsi que deux fragments d’attache de bassin italique du Ve-IVe s. avant notre ère, type Genova (fig. 14)52. Par ailleurs, la mise au jour de fragments attestant le travail de l’argent – peut-être d’origine locale –, en petites barres martelées et sectionnées (fig. 15), dont le module correspond à celui des monnaies à la croix 53, permet d’envisager l’existence d’un atelier de frappe monétaire. Le numéraire (en cours d’étude par Bagan, Py) est composé de huit oboles de Marseille, deux monnaies à la croix et un grand bronze à légende BHTAPPATIC frappé à Béziers. Même s’il convient de rester prudent en l’absence de recherches plus approfondies, l’ensemble de ce mobilier nous permet de proposer une période d’occupation couvrant de façon large le second âge du Fer (seconde moitié du Ve-IIe s. avant notre ère).

Série de fibules de la Roque de Castel Viel (Vailhan), transition du premier et du second âge du Fer (Ve s. avant notre ère)
Fig. 12 - Série de fibules de la Roque de Castel Viel (Vailhan), transition du premier et du second âge du Fer (Ve s. avant notre ère) (cliché G. Beugnon, identification M. Feugère, coll. D. Bernado)
Disques perlés de la Roque de Castel Viel (Vailhan), transition du premier et du second âge du Fer (Ve s. avant notre ère)
Fig. 13 - Disques perlés de la Roque de Castel Viel (Vailhan), transition du premier et du second âge du Fer (Ve s. avant notre ère).
(Cliché et identification M. Py, coll. D. Bernado)
Deux fragments d’attache de bassin italique du V-IVe s. avant notre ère, type Genova, de la Roque de Castel Viel (Vailhan)
Fig. 14 - Deux fragments d’attache de bassin italique du Ve-IVe s. avant notre ère, type Genova, de la Roque de Castel Viel (Vailhan). (Cliché M. Py,
identification M. Feugère, coll. D. Bernado)
Petits lingots d’argent martelés et sectionnés de la Roque de Castel Viel (Vailhan)
Fig. 15 - Petits lingots d’argent martelés et sectionnés de la Roque de Castel Viel (Vailhan). (Cliché M. Py, identification M. Feugère, coll. D. Bernado)

Le Grand Glauzy (Vailhan)

Enclavé dans une boucle de la Peyne, le Grand Glauzy désigne un éperon schisteux dominant la vallée à une altitude de 229 mètres (fig. 16). Il se distingue dans le paysage par sa couleur rougeâtre qui caractérise l’importante barre rocheuse qui court en son sommet. À l’est, le site est protégé naturellement par des escarpements rocheux abrupts tandis que les versants nord et sud du massif connaissent un fort pendage. Au sud-est du sommet, la topographie forme une zone présentant un dénivelé moins marqué.

Vue de la vallée de la Peyne dominée par le Grand Glauzy (Vailhan)
Fig. 16 - Vue de la vallée de la Peyne dominée par le Grand Glauzy (Vailhan). (Cliché Chr. Giusti)

L’abbé Giry signalait le Grand Glauzy comme un oppidum protohistorique. Une prospection menée en 1995 dans le cadre de la révision de l’inventaire archéologique de la commune de Vailhan (sous la direction de J.-L. Espérou) s’était avérée négative et n’avait pas pu confirmer la présence d’un site sur le Grand Glauzy 54. Néanmoins, la découverte d’une meule en basalte circulaire avec axe central semblait alors garantir une occupation humaine qu’il restait à mieux caractériser.

Depuis, plusieurs sorties sur le terrain nous ont permis de remarquer la présence au sommet du site d’un alignement de blocs de pierre qui semble représenter la première assise d’une construction en pierre. Sur le versant méridional, une structure en pierre partiellement recouverte par la terre et la végétation délimite l’emprise de l’habitat ; ce dernier semble s’étendre essentiellement dans la zone présentant la topographie la moins accidentée, sur une superficie estimée à environ 2 000 m2.

Nos prospections ont également permis de recueillir d’autres fragments de meule en basalte ainsi que des fragments de céramique non tournée et d’amphore de Marseille 55. La céramique tournée, représentée par quelques rares fragments de pâte claire, de grise monochrome et de vernis noir de Rosas, associée au mobilier métallique composé de deux fibules datables du Ve s. avant notre ère 56, permet d’affiner la datation du site et de proposer une occupation entre le Ve s. et le IIIe s. avant notre ère.

Discussion : analyse territoriale et économique

Sur le plan territorial, ces habitats de hauteur semblent former une ligne depuis le Célessou à l’est jusqu’au Roc du Cayla à l’ouest. Mais en l’absence de fouille sur la plupart des sites, nous nous heurtons au traditionnel problème de la contemporanéité des établissements 57. Ceci étant, il est possible, au vu de la nature des vestiges découverts et des datations établies dans les notices précédentes, de procéder déjà à quelques associations. Ainsi, l’analyse du mobilier permet d’affirmer que l’occupation des quatre oppidums (Grand Glauzy, Roque de Castel Viel, Roc de Murviel et Roc du Cayla) paraît en partie contemporaine, du moins pour ce qui concerne la deuxième moitié du Ve s. et l’ensemble du IVe s. avant notre ère 58. Le mobilier céramique présente sur chaque site un faciès indigène très marqué dans lequel les importations sont peu représentées 59, à l’image de ce qui a été souligné sur d’autres sites de la vallée de l’Hérault au IVe s. avant notre ère 60.

L’oppidum du Roc de Murviel est sans doute l’établissement majeur de la zone au cours de la période comprise entre la fin du Ve s. et le début du IIIe s. avant notre ère. Son étendue, son système défensif, la présence d’activités artisanales (sidérurgie, meunerie…) plaident en faveur d’une agglomération disposant d’un certain statut. En examinant la topographie, il est séduisant d’envisager un modèle d’implantation bipolaire, le Grand Glauzy (et peut-être également la Roque de Castel Viel) formant alors un habitat avancé, barrant en quelque sorte l’accès à l’agglomération principale du Roc de Murviel par la vallée de la Peyne depuis la vallée de l’Hérault. De même, la situation du Roc du Cayla, à l’interface non seulement des bassins-versants de l’Hérault et de l’Orb mais aussi de la plaine et des Monts de Faugères, pourrait doter ce dernier d’une fonction particulière en terme de contrôle et d’échange.

Précisons qu’au cours de la Protohistoire, l’avènement des habitats groupés s’accompagne d’une stratégie de surveillance du territoire dont nombre de petits établissements de hauteur témoignent. Leur rôle de signalisation en limite ou au sein d’un territoire qu’ils ont pour mission de protéger, ou encore d’habitat-refuge en cas de danger, leur confère une vocation essentiellement défensive. Bien souvent, une superficie d’occupation réduite, un accès difficile et une large visibilité sur le territoire, sont considérés comme des arguments distinctifs. Il est possible que les points hauts dits « remarquables » tels que le Grand Glauzy aient ainsi une fonction liée à l’appropriation et au marquage du territoire en servant de postes de contrôle. C’est également dans cette perspective que l’on replacera les petits sites perchés protohistoriques du Roc de la Cisterne (Cabrières) et aussi probablement de l’Arnet (Nizas) 61.

Par ailleurs, la visibilité inter-sites, dès qu’elle souligne la nécessité de communication mutuelle dans l’organisation générale d’un ensemble d’établissements, a souvent été convoquée au banc des arguments défensifs. Pour notre zone d’étude, la distribution des établissements occupés entre le Ve s. et le IIe s. avant notre ère peut être mise à contribution. Apparaît alors une visibilité réciproque entre le Roc de Murviel et le Roc du Cayla (distance inter-sites de 3 000 m), entre le Roc de Murviel et le Grand Glauzy (distance inter-sites de 2 500 m) et entre la Roque de Castel Viel et le Grand Glauzy (distance inter-sites de 1 800 m). S’agit-il alors d’une construction territoriale empirique, n’engageant pas vraiment de dimension politique, ou au contraire, d’une entreprise délibérément orientée et créée par l’autorité d’un même groupe humain ? Il est certain que la position centrale du Roc de Murviel permet à ce dernier de contrôler visuellement la vallée de la Peyne d’un côté par l’intermédiaire du Grand Glauzy et la vallée de la Thongue de l’autre par l’intermédiaire du Roc du Cayla (fig. 17).

Localisation géographique des habitats de hauteur protohistoriques et relations d’inter-visibilité entre les oppidums du second âge du Fer
Fig. 17 - Localisation géographique des habitats de hauteur protohistoriques et relations d’inter-visibilité entre les oppidums du second âge du Fer. (Auteur G. Bagan)

Pour autant, il ne faut pas imaginer une frontière militairement gardée par une ligne de places fortes. S’il est indéniable que les habitats perchés de la zone Vailhan – Montesquieu – Roquessels occupés au second âge du Fer investissent une zone de confins bordant à l’ouest la plaine de l’Hérault, s’il n’est pas plus contestable que leur topographie « de nid d’aigle » et leur exiguïté sont favorables pour défendre le territoire, ils ne sauraient désigner une zone strictement militaire. L’interprétation doit davantage mettre en avant les notions d’échange avec le littoral, d’activité métallurgique, de densité de peuplement et de chronologie. Elle doit également intégrer la présence de l’important oppidum de Montfo au sud dans la vallée du Libron, mais aussi la possible existence d’une agglomération indigène à Roujan 62. La découverte d’oboles de Marseille sur trois des quatre établissements, parfois à date haute, est quant à elle la plus révélatrice d’un dynamisme économique et de pratiques commerciales peu attendues à la fois géographiquement et chronologiquement.

Il est certain que la découverte d’oboles marseillaises antérieures au IIe s. avant notre ère ne saurait traduire une circulation monétaire généralisée 63, loin s’en faut. En effet, l’usage de la monnaie sur les sites indigènes de l’arrière-pays est quasi-inexistant dans le Midi de la France avant le IIIe s. avant notre ère et « ce sont toujours les trésors, dans les lieux d’échanges sur le littoral (comme à Lattes) ou dans des zones de contact de l’arrière-pays (point de rupture de charge ou verrous alpins) qui fournissent la quasi-totalité de la documentation » 64. Or, le fait que les monnaies aient été mises au jour de façon éparse sur les sites 65 étudiés dans cet article exclut d’emblée l’hypothèse de trésor et de thésaurisation. De plus, il est essentiel de souligner que la découverte des oboles du Roc de Murviel, du Roc du Cayla et de la Roque de Castel Viel s’inscrit dans un contexte indigène marqué où le taux d’importations semble très faible.

L’élargissement géographique de l’échelle d’analyse permet de constater que la période du IVe-IIIe s. avant notre ère correspond dans la vallée de l’Hérault à un mouvement de repli de l’habitat 66 et à une baisse généralisée des importations par rapport à la fin du VIe s. avant notre ère. Tandis que la cité grecque d’Agde 67 connaît un dynamisme commercial sans précédent, la diffusion des importations adopte en effet une orientation moins pénétrante. Avec l’abandon au IVe s. avant notre ère de certains établissements majeurs situés le long de l’axe fluvial d’échange tels que la Monédière (Bessan) 68 et Saint-Siméon, la redistribution commerciale agathoise semble désormais se concentrer sur la bande littorale, que ce soit à l’est avec l’établissement lagunaire de Mèze 69, mais surtout à l’ouest avec l’important habitat de Béziers 70. Seul l’oppidum d’Aumes, idéalement placé en un point de rupture de charge, paraît pouvoir prétendre durant le IVe s. avant notre ère au titre de relais commercial.

Dès lors, la nouvelle orientation de la politique commerciale agathoise, davantage tournée vers l’espace littoral, est-elle choisie ou bien contrainte par des indigènes moins réceptifs aux importations ? Une perméabilité moins prononcée de la société indigène, voire le refus de participer à un échange inégal, ont sans doute imposé la redéfinition géographique des débouchés commerciaux grecs. Gardons-nous toutefois d’envisager une fermeture et une autarcie totale des communautés à partir du IVe s. avant notre ère. Le rempart en crémaillère de l’oppidum de la Ramasse (Clermont-l’Hérault), fruit d’une probable inspiration grecque 71, nous rappelle que les idées n’obéissent pas toujours aux mêmes élans de diffusion que les produits.

Pour autant, nous ne sommes pas plus avancés pour expliquer les découvertes monétaires dans notre secteur d’étude dès le Ve-IVe s. avant notre ère. Quels ont été les produits échangés contre ces monnaies ? Que permettaient-elles d’acheter ? Pourquoi ce pouvoir d’achat ne s’est-il pas répercuté dans une acquisition de produits importés plus abondante que ne laisse supposer le mobilier céramique découvert sur les sites ? Où se sont déroulées les transactions commerciales qui ont conduit à l’acquisition de ce numéraire : dans les habitats de la zone ou sur la côte à Agde ? Si l’on s’en tient à notre connaissance actuelle des choses, il est clair que la découverte d’oboles de Marseille anciennes dans notre zone pose bon nombre de questions. Il est possible d’envisager un échange à deux niveaux, fondé tout d’abord sur le troc au sein de l’économie indigène, et privilégiant d’autre part la monnaie lors des transactions avec les étrangers de la côte. La nature éparse des découvertes monétaires effectuées au Roc du Cayla, au Roc de Murviel et à la Roque de Castel Viel laisse penser que ces monnaies n’étaient pas thésaurisées mais que leur possession était relativement répandue au sein du groupe, renvoyant à un mode d’échange avec la côte sinon habituel, du moins pratiqué par plusieurs individus. En toile de fond, la probable pratique d’activités métallurgiques (fer, argent, cuivre) ouvre une piste intéressante pour mieux comprendre la situation et expliquer le dynamisme local. De même, la découverte de meules rotatives en basalte d’origine locale montre un savoir-faire précoce lorsqu’on rappelle que les plus anciens exemplaires rotatifs attestés en Languedoc ne remontent qu’à la fin du Ve s. avant notre ère 72. Toujours dans ce domaine, le nombre élevé de fragments de meules (tous modèles et provenances confondus) pose certaines questions, surtout dans une région de piémont assez peu favorable à une agriculture céréalière extensive. Yves Solier ne rappelait-il pas, à propos des habitats protohistoriques des Corbières dont la situation topographique est largement comparable aux habitats de la zone Vailhan-Montesquieu-Roquessels, l’image d’une faible densité de population inhérente à des terroirs marginaux « souvent rocailleux ou couvert(s) d’espaces boisés, et difficile(s) à exploiter » 73.

Il est donc probable que les communautés que nous étudions aient su, à partir du milieu du Ve s. avant notre ère, tirer profit d’une situation économique, politique et géographique particulière par l’intermédiaire de comportements ou d’activités qui nous échappent encore. L’implantation de ces sites, comme autant de verrous entre une sphère d’entrée méditerranéenne représentée par le comptoir d’Agde et une sphère plus continentale, cautionne l’idée d’établissements dotés d’un rôle économique d’interface où pointent certainement des enjeux liés aux ressources cuprifères et/ou argentifères que renferme la zone. Faut-il voir dans l’abandon de certains grands habitats majeurs de la vallée de l’Hérault à la fin du Ve s. avant notre ère un repli des populations vers l’intérieur des terres, expliquant ainsi l’apparition concomitante des oppidums de la zone Vailhan – Montesquieu – Roquessels ?

Quoi qu’il en soit, il semble que les bénéfices retirés d’une telle situation stratégique ne se soient pas pérennisés au-delà du IIIe s. avant notre ère au Roc de Murviel et au Grand Glauzy, ni au-delà du IIe-Ier s. avant notre ère au Roc du Cayla et à la Roque de Castel Viel. Ce déclin répond à de nouveaux impératifs d’implantation suffisamment puissants pour réduire progressivement la participation de ces oppidums à un processus économique que la romanisation balbutiante annonce pourtant florissant. La découverte sur l’oppidum du Célessou, aux marges orientales de notre zone d’étude, d’un trésor de quatre mille oboles datables du IIIe-IIe s. avant notre ère 74 ne traduit-elle pas les dernières manifestations d’une dynamique économique propre à la moyenne vallée de l’Hérault au second âge du Fer 75 et dont il reste à mieux appréhender les mécanismes ?

Bilans et perspectives

Notre zone d’étude et ses abords immédiats présentent l’avantage de pouvoir aborder les grandes problématiques de la Protohistoire méridionale. Les recherches menées dans la moyenne vallée de la Thongue par J.-L. Espérou ont montré une structuration territoriale en place dès la fin de l’âge du Bronze 76. Les sites de hauteur des Devèzes et de Pioch Arras, seulement connus par le biais de prospections et/ou de sondages mais clairement rattachables à la fin de l’âge du Bronze (Bronze final IIIa/IIIb), devront dans l’avenir compléter la documentation et faire l’objet de recherches plus approfondies. En ce sens, il est important de préciser que les habitats groupés de hauteur datables du Bronze final IIIa ne sont pas légion en Languedoc 77, la documentation se résumant essentiellement au Laouret et au roc de Cornilhac (Gruissan, Aude).

Aux Devèzes, les structures repérées et supposées (fortification, portes, tours, fossé…) devront être datées avec précision ; le potentiel scientifique de ce site semble donc relativement important et rappelle celui de ses homologues quelque peu plus tardifs à l’image de Malvieu (Saint-Pons de Thomières) 78 dont l’étude remet en question le cadre excessivement évolutionniste de la recherche protohistorique dans le Midi de la France 79. Dans un contexte chrono-géographique similaire, les questions d’ordre économique posées pour l’habitat du Laouret 80 (économie peu ouverte, part de l’élevage, de l’agriculture, de la chasse aux gros animaux sauvages) paraissent également pertinentes pour les établissements des Devèzes et de Pioch Arras.

La connaissance de la transition entre le premier âge du Fer et le second âge du Fer ainsi que de l’ensemble de ce dernier, très mal documenté en Languedoc central, devra quant à elle bénéficier de l’étude des oppidums de la zone Vailhan – Montesquieu – Roquessels. Malgré un fort arasement dû à l’érosion, il est possible d’envisager la fouille de certains secteurs où l’accumulation stratigraphique est suffisante. L’étude du peuplement de cette zone ne progressera que si les datations des sites sont affinées et assurées. Ce préalable est impératif pour déboucher sur l’esquisse d’une configuration territoriale où les relations avec le littoral et Agde mais aussi avec d’autres agglomérations majeures telles que Montfo ou Aumes pourront être abordées. D’autres problématiques pourraient également trouver un début de réponse ; nous pensons ici aux nécropoles du second âge du Fer dont on peine à localiser l’emplacement 81. À titre d’hypothèse, on notera que le Roc de Murviel présente dans sa partie nord, immédiatement en dehors du rempart, un espace plan semble-t-il aménagé de façon artificielle qui pourrait faire office de lieu funéraire ou de zone de stockage périphérique ( ?) 82.

Beaucoup de questions restent finalement en suspens, tant notre méconnaissance des oppidums indigènes est grande et ne permet qu’une mise en perspective géographique, au mieux couplée avec des comptages céramiques suffisants pour estimer le degré d’échange d’un oppidum intérieur avec le littoral. Les recherches menées il y a plus d’une vingtaine d’années en Vaunage 83 (Gard) ont montré la voie, la voie d’une approche micro-régionale seule à même de compléter les conclusions d’une programmation scientifique seulement littorale. En ce sens, et toutes proportions gardées, il serait intéressant que notre zone s’impose comme un terrain d’étude privilégié. D’autant que la structure territoriale indigène se doit également d’être abordée de l’intérieur, comme un objet d’étude à part entière. Nous y voyons au moins deux raisons : la première est qu’il existe un peuplement indigène en tant que tel et qu’il n’est pas forcément judicieux de mettre sans cesse en perspective avec le littoral ; la seconde est que l’organisation de la société indigène suppose ses propres relations, ses propres flux et ses propres échanges internes dans lesquels les liens avec la mer ne sont, là aussi, que secondaires. Mais la tâche demeure délicate, voire, dans bien des cas, prématurée ; encore une fois, les points de nos cartes de répartition ne sont que d’un secours très relatif pour qui veut vraiment estimer la structure du peuplement. Les notions de hiérarchie inter-sites, de fonctionnalité tant politique qu’économique, de spécialisation ou de complémentarité, sans oublier la variable démographique, apparaissent ainsi difficilement appréciables. Gageons que l’approche micro-régionale entamée ici participe dans l’avenir à éclaircir certains points abordés dans cet article.

NOTES

1. Nous ne serons pas plus prolixes concernant une unité de temps comprise entre la fin de l’âge du Bronze et la conquête romaine. Peut-on s’en justifier autrement que par une tradition historiographique marquée ? Non, et après tout, pourquoi le faire ? L’essentiel est de se rappeler que ce continuum n’est en fait qu’un parcours accidenté où la fin de l’âge du Bronze n’est pas plus un départ que la fin de l’âge du Fer n’est une arrivée.

2. Garcia, Dominique, Entre Ibères et Ligures. Moyenne vallée de l’Hérault et Lodévois protohistoriques, Paris, CNRS éditions, 1993, 355 p. (Suppl. 26 Revue Archéologique de Narbonnaise) ; Mazière, Florent, Olive, Christian et Ugolini, Daniela, « Esquisse du territoire de Béziers (VIe-IVe s. av. J.-C. ) », In Territori polític i territorial rural durant l’edat del Ferro a la Mediterrània Occidental, Girona, 2001, p. 87-113 (Monografies d’Ullastret 2).

3. Nous tenons à remercier sincèrement Daniel Bernado pour nous avoir confié sa collection (monnaies, mobilier métallique, mobilier lithique) pour étude.

4. Nouvelles prospections menées par G. Bagan et ayant permis de récolter plusieurs lots de céramique.

5. Gascó, Jean, « Exemples d’organisation spatiale du peuplement à la fin de la Préhistoire récente : le Languedoc occidental », Revue Géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, n° 11, juin 2001, p. 43-57 ; Gascó, Jean, « Pavages spatiaux, finages et modèles d’acquisition du territoire », In Temps et Espaces culturels du 6e au 2e millénaire en France du Sud, Actes des quatrièmes rencontres méridionales de Préhistoire récente, Lattes, ADAL, Monographies d’Archéologie Méditerranéenne, 15, 2003, p. 205-218.

6. Guilaine, Jean, Rancoule, Guy, Vaquer, Jean, Passelac, Michel et Vigne, Jean-Denis, Carsac, une agglomération protohistorique en Languedoc, Toulouse, Centre d’Anthropologie rurale, 1986.

7. Les noms de sites seront suivis à la première occurrence du nom de la commune entre parenthèses ainsi que du nom du département quand il ne s’agit pas du département de l’Hérault.

8. Gascó, Jean, Carozza, Laurent, Fry, Rosine, Fry, Sylvain, Vigne, Jean-Denis et Wainwright, John, Le Laouret et la montagne d’Alaric à la fin de l’âge du Bronze. Un hameau abandonné entre Floure et Monze (Aude), Centre d’Anthropologie, Toulouse, 1996.

9. Taffanel, Odette, Taffanel, Jean et Janin, Thierry, La nécropole du Moulin à Mailhac (Aude), Lattes, 1998 (Monographies d’Archéologie Méditerranéenne, 2).

10. Gascó, Jean, « Lieux et modes de production à la fin de l’Âge du Bronze et au début du premier Âge du Fer en Languedoc », In Els productes alimentaris d’origen vegetal a l’edat del Ferro de l’Europa Occidental : de la produccio al consum, Girona, Museu d’Arqueologia, 2000, p. 203-219.

11. Carozza, Laurent, Burens, Albane, « Les habitats du Bronze final de Portal Vielh à Vendres (Hérault) », Bulletin de la Société Préhistorique Française, tome 97, n° 4, 2000, p. 573-581.

12. Ibid., p. 580.

13. Mazière, Florent, « L’occupation des sols dans la moyenne vallée de l’Orb à la fin de l’âge du Bronze », Documents d’Archéologie Méridionale, 24, 2001, p. 83-105.

14. Garcia, Dominique, op. cit., 1993, p. 62.

15. Ibid., p. 92-93.

16. Site inédit découvert et prospecté par G. Bagan en 2008.

17. Étude céramologique effectuée par G. Bagan.

18. Py, Michel, Culture, économie et société protohistoriques dans la région nîmoise, École française de Rome, 131, Paris, 1990, 2 vol., p. 736.

19. Gascó, Jean, « L’enceinte millénaire du Cros de Caunes-Minervois », Archéologia, 1998, 344, p. 49.

20. Gascó, Jean, Carozza, Laurent, Fry, Rosine, Fry, Sylvain, Vigne, Jean-Denis et Wainwright, John, op. cit., 1996, p. 421.

21. Garcia, Dominique, « Formes d’habitat préromaines en Gaule méridionale : l’apport des piémonts héraultais », In Aspects de l’âge du Fer dans le Sud du Massif Central, Lattes, 2000, p. 198 (Monographies d’Archéologie Méditerranéenne, 6).

22. Py, Michel, Les Gaulois de Midi. De la fin de l’âge du Bronze à la conquête romaine, Hachette, Poitiers, 1993 ; Garcia, Dominique, La Celtique méditerranéenne, Habitats et sociétés en Languedoc et en Provence VIIIe-VIIe s. av. J.-C., Paris, Errance, 2004.

23. Garcia, Dominique, op. cit., 1993, p. 62.

24. Carozza, Laurent, « Économie et territoire aux débuts de la métallurgie dans la moyenne vallée de l’Hérault : émergence d’une problématique », In Sociétés et espaces. Rencontres méridionales de Préhistoire récente, Archives d’Écologie Préhistorique, Toulouse, 2000, p. 171.

25. Au nord des Monts de Cabrières, on peut également évoquer l’habitat du Bronze final des Courtinals qui occupe une position stratégique le long d’un passage naturel reliant la vallée de l’Hérault et celle de l’Orb ; Dedet, Bernard, Rouquette, Daniel, « L’habitat du Bronze final des Courtinals à Mourèze, Hérault », Documents d’Archéologie Méridionale, 25, 2002, p. 33-63.

26. Même s’il convient de rester prudent en l’absence de fouille aux Devèzes.

27. Ugolini, Daniela, Habitats protohistoriques du Languedoc occidental et du Roussillon, PCR 14 et 15 du Ministère de la Culture, Rapport triannuel, SRA Languedoc Roussillon, Montpellier, 1999, p. 223-240.

28. Lugand Marc, Bermond, Iouri, Carte archéologique de la Gaule, Agde et le bassin de Thau (34/2), Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Paris, 2001, p. 167-172.

29. Garcia, Dominique, op. cit., 1993, p. 69-71.

30. Bagan, Ghislain, Mauné, Stéphane, « Les communautés rurales du Languedoc occidental entre l’âge du Bronze final IIIb et la fin du premier âge du Fer (IXe-Ve s. av. J.-C.) : études de cas », In Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique, Chauvigny, 2009, p. 181-214.

31. Garcia, Dominique, « Espaces sacrés et genèse urbaine chez les Gaulois du Midi », In Peuples et territoires en Gaule méditerranéenne, Hommage à Guy Barruol. 2003, p. 223 232 (Suppl. 35 à la Revue Archéologique de Narbonnaise).

32. Bacou, Jean-Pierre et Bacou, Aurélie, « L’oppidum de Montfo à Magalas, Hérault, (1963-1979) », Archéologie en Languedoc, 5, 1983, p. 61-114.

33. Mauné, Stéphane, Les Campagnes de la cité de Béziers dans l’Antiquité (partie nord-orientale) (IIe s. av. J.-C-VIe s. ap. J.-C.), Montagnac, 1998, p. 344-346.

34. Voir également sur ce point la zone du plateau de Lacau dans le Gard où aucun habitat de hauteur n’est créé avant le milieu du Ve s. ; Provost, Michel, Le Gard, Carte archéologique de la Gaule, 30/2 et 30/3, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1999, 2 vol.

35. Barruol, Guy, « Informations archéologiques », Gallia, 29, 1971 (2), p. 385 ; Soutou, André, « Trois fortifications protohistoriques du canton de Roujan », FAH, 1976.

36. Nos comptages céramiques, sur un total de 312 tessons, montrent une prédominance de la céramique non tournée (86 % du mobilier céramique recueilli en prospection), suivi par l’amphore de Marseille (7 % du mobilier céramique).

37. La présence d’amphores de Marseille avait déjà été soulignée dans Garcia, Dominique, « La diffusion des amphores massaliètes vers le Massif Central (vallée de l’Hérault et département de l’Aveyron) », In Les amphores de Marseille grecque. Chronologie et diffusion, ADAM-PUP, Lattes/Aix-en-Provence, 1990, p. 113.

38. Étude céramologique de G. Bagan.

39. Feugère, Michel, « Une fibule de la Tène à Montesquieu (Hérault) », FAH, 1984 (2), p. 20.

40. Identification par G. Bagan. Précisons que la datation de cette perle découverte hors contexte n’est pas assurée.

41. Prospections G. Bagan.

42. Une prochaine étude spécifiquement dédiée aux meules du Roc de Murviel permettra de préciser la part des exemplaires à va-et-vient et celle des exemplaires rotatifs en intégrant dans l’analyse la provenance du basalte (locale ou importée depuis la zone de Bessan/Agde). Cependant, on peut noter la présence d’exemplaires rotatifs fabriqués dans un basalte local immédiatement disponible sur les causses voisins du Roc de Murviel.

43. Prospections G. Bagan.

44. Sur cette question, voir Feugère, Michel, Py, Michel, Dictionnaire des monnaies découvertes en Gaule méditerranéenne (530-27 avant notre ère), Montagnac, 2011, 720 p.

45. Soutou, André, op. cit., 1976.

46. Cornejo, Alberto, Le Roc du Cayla, Rapport de fouille de Roquessels (Hérault), SRA Languedoc Roussillon, 1982.

47. Ropiot, Virginie, « Le Roc du Cayla à Roquessels (Hérault) », In Habitats protohistoriques du Languedoc et du Roussillon, PCR 14 et 15 du Ministère de la Culture. Rapport triannuel, SRA Languedoc Roussillon, 2004, p. 92-96.

48. Inventeur : D. Bernado.

49. Espérou, Jean-Luc, Prospections et inventaires dans la plaine du Biterrois, Rapport collectif, Service Régional Archéologique du Languedoc-Roussillon, 1995.

50. Inventeur : D. Bernado ; identification : M. Feugère.

51. http://artefacts-encyclopedie.org/pdf_fiches.php?search=DSQ-&PHPSESSID=jrno8m4sd57t61ehmrokbvkle0 (consulté le 25 janvier 2014).

52. Feugère, Michel, « Bassins en bronze du IVe s. av. n. ère », Instrumentum, n° 34, 2011.

53. Les monnaies à la croix forment un monnayage diversifié typique du sud-ouest de la Gaule entre la fin du IIIe s. et le Ier s. avant notre ère ; sur ce point, voir en dernier lieu Callegarin, Laurent, Geneviève, Vincent, Hiriart, Eneko, « Peuplement et circulation monétaire de la Gaule à l’âge du Fer (IIIe-Ier s. a. C.) », In L’âge du Fer en Aquitaine et sur ses marges. Mobilité des hommes, diffusion des idées, circulation des biens dans l’espace européen à l’âge du Fer, Aquitania, Supplément 30, Bordeaux, 2013, p. 185-217.

54. Espérou, Jean-Luc, op. cit., 1995.

55. Les comptages céramiques que nous avons effectués sont quasiment identiques en pourcentages relatifs à ceux effectués au Roc de Murviel.

56. Inventeur : D. Bernado ; Identification : M. Feugère.

57. D’aucuns diront également qu’il paraît délicat de déterminer la nature d’un site ou de proposer une datation seulement à partir du mobilier issu de la prospection, souvent trop réduit pour permettre, en l’absence de fouille, une quelconque identification fonctionnelle et/ou chronologique. Cependant, la présence de fortifications, des superficies occupées supérieures à plusieurs milliers de m2, voire plusieurs hectares, des vestiges attestant la présence d’activités domestiques (meunerie, métallurgie, poterie…), la découverte de monnaies, d’éléments de parure sont autant d’éléments qui contribuent à orienter le discours vers la notion d’habitat.

58. Sur ce point, la datation des fibules découvertes sur les quatre sites concerne exclusivement cette période.

59. Voir les résultats des comptages céramiques (note 36 et note 55).

60. Voir sur ce point les comptages céramiques concernant l’oppidum de la Ramasse (Clermont l’Hérault) dans Garcia, Dominique, op. cit., 1993, p. 265.

61. Bagan, Ghislain, Mauné, Stéphane, op. cit. , 2009, p. 181-214.

62. Mauné, Stéphane, « À propos de Piscenae, Pézenas et des Piscenois : quelques réflexions sur la localisation de l’agglomération antique et sur les oppida latina de la vallée de l’Hérault », In Peuples et territoires en Gaule méditerranéenne, Hommages à Guy Barruol. Montpellier, 2003, p. 288. (Suppl. 35 Revue Archéologique de Narbonnaise).

63. Pour les Corbières (Aude), voir Rancoule, Guy, « Monnaies d’argent préromaines autour des Corbières (Aude) (Ve-IIe siècles av. J.-C.) », Bulletin de la Société d’études scientifiques de l’Aude, tome CXII, 2012.

64. Garcia, Dominique, « Réflexions sur les systèmes économiques des Celtes du Midi, avant et après l’apparition du monnayage méditerranéen », In Monnaie antique, monnaie moderne, monnaies d’ailleurs… Métissages et hybridations, Paris, 2012, p. 113 (Colloque de la Maison René-Ginouvès, 8).

65. Renseignements pris auprès de Daniel Bernado.

66. Garcia, Dominique, Gruat, Philippe et Verdin, Florence, « Les habitats et leurs territoires dans le sud de la France aux IVe-IIIe s. av. J.-C. », In La Gaule dans son contexte européen aux IVe et IIIe s. avant notre ère, Lattes, 2007, p. 227-236.

67. Ugolini, Daniela, « Agde », In Carte archéologique de la Gaule, Agde et le bassin de Thau (34/2), Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Paris, 2001, p. 119-137.

68. Nickels, André, « La Monédière à Bessan, Le bilan des recherches », Documents d’archéologie méridionale, 12, 1989, p. 51-119.

69. Rouquette, Daniel, Ugolini, Daniela, « Mèze antique (Hérault), Les sondages de 1988 aux Pénitents », In Languedoc occidental protohistorique, Fouilles et recherches récentes, VIe-IVe s. av. J.-C., Aix-en-Provence, 1997, Travaux du CCJ, 19, p. 131-150.

70. Ugolini, Daniela, Olive, Christian, Béziers I. (630-300 av. J.-C.) : la naissance de la ville, Cahiers du Musée du Biterrois, Béziers, 2006.

71. Garcia, Dominique, op. cit., 1993, p. 126.

72. Reille, Jean-Louis, « L’apparition des meules rotatives en Languedoc oriental (IVe s. av. J.-C.) d’après l’étude du site de Lattes », Gallia, 2000, vol. 57, p. 261-272.

73. Solier, Yves, « L’occupation des Corbières à l’âge du Fer. Habitats et mobiliers », Documents d’archéologie méridionale, 15, 1992, p. 383.

74. Mauné, Stéphane, op. cit., 1998, p. 344-346 ; Richard Ralite, Jean-Claude, Gentric, Gisèle, « Les oboles massaliètes du trésor de Fontès (Hérault) », Études Héraultaises, n°41, 2011, p. 5-14.

75. À noter également la découverte (mentionnée par Schneider, Laurent, Garcia, Dominique, Le Lodévois. Carte archéologique de la Gaule, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1998, p. 124) d’un lot de vingt et une oboles de Marseille datées de -300 sur le site de Serre de Parrot (Aniane).

76. Espérou, Jean-Luc, Schneider, Laurent et Vidal, Laurent, « De la Préhistoire à l’An Mil : peuplement et occupation du sol autour de l’étang de St-Preignan (Abeilhan, Coulobres, Pouzolles – Hérault) », Archéologie en Languedoc, 19, 1995, p. 71-78.

77. Gascó, Jean, « Au terme de l’âge du Bronze en Languedoc occidental (France), le Bronze final IIIa », Cypsela, 12, 1998, p. 147-160.

78. Gorgues, Alexis, « De l’âge du Bronze à l’âge du Fer en Languedoc occidental : le cas du site de hauteur fortifié de Malvieu (Saint-Pons-de-Thommières, Hérault) », In De l’âge du Bronze à l’âge du Fer en France et en Europe occidentale (Xe-VIIe s. av. J.-C.), Revue Archéologique de l’Est, Dijon, 2009, p. 513-525.

79. Ibid., p. 522-523.

80. Gascó, Jean, Carozza, Laurent, Fry, Rosine, Fry, Sylvain, Vigne, Jean-Denis et Wainwright, John, op. cit., 1996, p. 421-430.

81. Janin, Thierry, De Biazy, Joëlle, Boisson, Hugues, Chardenon, Nathalie, Gardeisen, Annie, Marchand, Guy, Montécinos, Annie et Séjalon, Pierre, « La nécropole du second âge du Fer de Mourrel-Ferrat à Olonzac (Hérault) », Documents d’Archéologie Méridionale, 23, 2000, p. 219-248.

82. On rappellera à ce sujet la position en bordure de l’habitat des nécropoles du second âge du Fer mais aussi des zones de stockage en Languedoc occidental ; voir en dernier lieu Bagan, Ghislain, « Espace bâti ou espace occupé ? Le cas des agglomérations protohistoriques du Languedoc et du Roussillon », In El paisatge periurbà a la Mediterrània occidentale durant la protohistoria i l’antiguitat, Institut Català d’Arqueologica Clàssica, Tarragone, 2012, p. 259-286.

83. Py, Michel, op. cit., 1990.