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Description

Les députés de l’Hérault aux assemblées révolutionnaires (1789-1799)

De 1789 à 1799, le département de l’Hérault envoie 46 députés siéger aux assemblées révolutionnaires soit : 13 aux États généraux puis à l’Assemblée constituante, 9 à l’Assemblée législative, 10 à la Convention, 10 au Conseil des Cinq-Cents et 4 au Conseil des Anciens. En fait, par suite des réélections (Bonnier d’Alco ou Curée ont fait partie de trois assemblées, d’autres de deux), ce sont 34 élus héraultais qui siègent dans une ou plusieurs assemblées révolutionnaires.

Parmi ces 34 députés, deux seulement (Cambacérès et Cambon) atteignent à la célébrité en raison du rôle national qu’ils sont amenés à jouer. Les circonstances tragiques de la mort de Bonnier d’Alco, alors qu’il est ministre plénipotentiaire de la France, conduisent aussi nombre d’auteurs à citer son nom dans les histoires générales. La plupart des autres élus ont sombré dans l’oubli, victimes soit de leur faible notoriété de leur vivant, soit quelquefois d’une véritable conspiration du silence organisée après leur mort dans leur ville natale par des notables préoccupés tout au long du XIXe siècle d’exorciser les événements et les personnalités de la Révolution. Aussi peu nombreux sont les députés honorés par leurs concitoyens soit par l’octroi de leur nom à une voie publique, soit par l’élévation d’une statue.

Pourtant, les biographies de ces 34 personnalités nous paraissent présenter un grand intérêt d’un double point de vue : intérêt intrinsèque par la richesse et la variété des itinéraires de chacun d’entre eux, intérêt pour l’histoire de la Révolution elle-même. Pour mener à bien cette étude comparative, nous avons largement utilisé les sources biographiques classiques complétées par les monographies sur tel ou tel député ainsi que par les ouvrages parus sur la Révolution dans le département et par des recherches d’archives.

Présentation générale

Les élections aux États généraux de 1789 se déroulent, on le sait, dans le cadre des sénéchaussées, par ordre et selon le règlement royal du 24 janvier 1789. Nous considérons comme députés de l’Hérault les députés des sénéchaussées de Béziers et de Montpellier qui, au début de 1790, constitueront pour l’essentiel le département. La sénéchaussée de Béziers, très vaste, se voit attribuer 8 députés (2 du clergé, 2 de la noblesse et 4 du tiers état), celle de Montpellier 4 seulement (1 du clergé, 1 de la noblesse, 2 du tiers état). Les représentants de chaque ordre se réunissent séparément et votent selon des modalités particulières.

Les assemblées d’électeurs de chaque ordre donnent lieu à des affrontements entre les partisans des réformes et les conservateurs représentés pour l’essentiel par les évêques et leurs partisans. C’est ainsi qu’à l’assemblée du clergé de Béziers, les curés Bellugou et Gouttes dirigent les élus du bas clergé qui réussissent à mettre en minorité le parti des évêques, des abbés et des chapelains. A Montpellier, l’évêque de la ville doit subir un assaut identique mais réussit, après que l’on ait réitéré plusieurs fois le scrutin, à être élu. On retrouve le même clivage dans d’autres assemblées comme celle du tiers de Béziers où le maire de la ville, Brouillet, proche de l’évêque, est battu. D’une façon générale, les réformateurs l’emportent mais la détermination dans ce domaine des élus est fort variable. Il y a également des compromis. Par exemple, la noblesse de la sénéchaussée de Béziers désigne le juge-mage de Béziers, Gleises de Lablanque, un modéré, mais le baron de Jessé, suppléant, est un réformateur plus affirmé. De même, le bas clergé réformateur de la sénéchaussée de Béziers n’abuse pas de sa victoire et s’il désigne le curé Gouttes, esprit avancé, il lui adjoint le curé Martin, beaucoup plus timoré. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1992

Nombre de pages

26

Auteur(s)

Jean SAGNES

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf