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Description

In memoriam – Jean Claparède (1900-1990)

Le nom de Jean Claparède restera associé, avec ceux d’Émile Bonnet et d’André Joubin, dont il fut, à plus d’un titre, le successeur, à l’Histoire de l’art montpelliérain et languedocien. Sa disparition, le 2 décembre 1990, a profondément touché ses collègues des musées et des sociétés savantes, ses anciens élèves, tous ceux qui l’avaient approché et reconnaissaient en lui, au-delà de l’érudit, un homme sensible, d’une grande courtoisie et d’un discret humour, fidèle dans la confiance et l’estime qu’il savait accorder.

A la fin de sa vie, les infirmités de l’âge, aggravées par la douleur de son veuvage, rendaient pour lui toute communication impossible. Combien d’entre nous ont alors ressenti la tristesse de ne pouvoir apporter le réconfort d’un simple échange à celui chez qui l’accueil, de l’étudiant en début de recherches au roi Umberto d’Italie, qui l’honorait de son amitié, était une qualité naturelle.

Né le 17 mai 1900 à Montpellier, c’est en 1923 que Jean Claparède aborde l’Histoire de l’Art avec un Diplôme d’Études Supérieures soutenu un an après l’obtention de la licence d’histoire et géographie. Toutefois, à partir de 1925, sa carrière va, dans un premier temps, se dérouler dans l’Enseignement : à Bonneville, puis à Sète, comme professeur licencié, avant l’agrégation d’histoire, obtenue en 1930, l’année même de la naissance de sa fille Françoise. Il réside un temps à Mâcon mais regagne bientôt le Lycée de Montpellier, dispensant son enseignement – tout en assurant des cours à l’École des Beaux-Arts – aux classes préparatoires aux Grandes Écoles, jusqu’au 1er janvier 1944. Comme nous l’indiquait Madame Hilaire-Claparède, qui a bien voulu nous faire partager nombre de souvenirs personnels, l’un de ses souhaits aurait été d’enseigner en classe de 6e ou de 5e, afin, disait-il, « d’entendre dans ses cours les questions ou les réponses franches, curieuses, amusantes, des jeunes enfants. »

A partir de 1944, Jean Claparède va désormais consacrer son activité au Musée Fabre en organisant, cette année-là, la sauvega rde des collections, mises à l’abri, sous sa direction, au château de Roquedols et dont il assurera, à la fin de la guerre, le rapatriement et la nouvelle présentation. Il en sera nommé conservateur en 1945.

Son oeuvre de vingt années au Musée de Montpellier, jusqu’en 1965, sera considérable et diverse. Par l’organisation d’expositions et la publication de nombreux articles, il allait s’attacher à faire connaître au public le plus large l’importance des collections montpelliéraines – dont le remarquable ensemble de dessins français du Musée Atger -, et la vie artistique de la ville, du Moyen Age à l’époque contemporaine, de l’enluminure médiéva le à Nicolas de Staël…

Par une judicieuse politique d’achat – en particulier de pièces de faïence montpelliéraine et de toiles de peintres régionaux (auxquels le liait le plus souvent une longue et solide amitié, tels Jean Hugo, Jean Rudel ou Gabriel Couderc…) -, Jean Claparède devait contribuer à l’augmentation des collections, faisant aussi du Musée Fabre, dans la ligne tracée par ses prédécesseurs, un « conservatoire » de l’art languedocien.

Une rigoureuse gestion des oeuvres, l’étude minutieuse de chacune d’entre elles, la constitution d’un important fonds documentaire, sans cesse enrichi au cours des ans et aujourd’hui encore très précieux pour la recherche, devaient le conduire à la rédaction du Catalogue général du Musée, achevé en 1965, mais demeuré inédit, faute de temps et de moyens suffisants. Il fut le premier conservateur du Musée Fabre à porter sur les collections un regard d’historien.

Homme de grande culture et de savoir, Jean Claparède allait être rapidement admis au sein des deux principales sociétés savantes de la ville, la Société Archéologique et l’Académie des Sciences et Lettres. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1992

Nombre de pages

2

Auteur(s)

Jean NOUGARET

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf