Description
Les Crues de l’Hérault
L’Hérault, né dans les Cévennes, au flanc de l’Aigoual, déroule son cours fluvial sur 150 Km avant d’atteindre la Méditerranée à Agde. Ses affluents principaux : l’Arre, la Vis, la rivière de Buèges, la Lergue, la Dourbie, la Boyne, la Peyne et la Thongue en rive droite, la rivière de Sumène et le Lamalou en rive gauche (Planches 1 et 1 bis) lui permettent de drainer sur un bassin versant de 2500 Km² une lame d’eau annuelle ou module pluviométrique normal de 1068 mm. Mais le déficit d’écoulement (505 mm) ne lui laisse que 563 mm ce qui donne à l’embouchure un débit ou module de 44,5 m3/s. La position de ce petit fleuve côtier au sein du monde méditerranéen, à l’extrémité Ouest du rempart cévenol lui confère un caractère d’extrême torrentialité : ses crues sont fréquentes et dévastatrices – aussi allons-nous tenter d’en présenter brièvement les caractéristiques au lecteur.
GENÈSE DES CRUES
L’Hérault se signale par des crues dont quelques unes (celles d’Octobre 1860 et de Septembre 1875) l’ont rendu célèbre dans le monde des Hydrologues mais hélas bien terrifiant pour les populations riveraines. Ce sont des pluies diluviennes qui en sont à l’origine. Elles se produisent quand les courants atmosphériques s’orientent autour d’un anticyclone (masse d’air continental stable installé au-dessus de l’Europe Orientale) et d’une dépression en forme de V ou de U (annexe d’une dépression majeure centrée plus au Nord sur les Îles Britanniques) campés soit sur l’Aquitaine, soit sur le Languedoc ou le Roussillon. Cette situation atmosphérique (planche 2) se traduit par un net fléchissement de la pression barométrique, par l’existence d’un vent S.E. « le Grec » qui peut souffler en tempête (L’Aigoual a enregistré des vitesses de 100 km/h et même 208 km/h le 22/1/1918), par des éclairs et des coups de tonnerre d’une extrême violence.
Ces pluies, qu’elles soient de type orographique, frontal localisé, ou frontal extensif, déversent de véritables trombes d’eau dont le meilleur exemple est donné par le « cloud burst » qui s’abattit dans la nuit du 28 au 29 octobre 1860 aux environs de Clermont-l’Hérault : 1,60 mm martelèrent et ravagèrent en une heure de temps quelques centaines de km2. Les intensités pluviales horaires atteignent alors 20.000 l/s par km2 parfois même 60.000 1/s par km2 (comme à Villeneuvette le 23/6/1868). Ces violentes pluies ne sont pas sans rappeler celles qui sévissent dans la moitié sud orientale des U.S.A., au Japon, en Australie, et dans certaines parties de l’Inde. Si elles durent quelques jours, la lame d’eau atteint 500 mm, et même comme à Valleraugue 1.100 mm. en 6 jours.
Lancées sur les pentes super torrentielles des bassins « entonnoirs des Cévennes et du Lodévois » (Rieutord 53 % – Hérault 44 %) ; sur celles des bassins gouttières de la plaine, les eaux se concentrent d’une manière foudroyante donnant ainsi naissance à des crues catastrophiques.
Nous devons à Mlle Jacqueline ROUGÈ un travail remarquable sous le titre : « HYDROLOGIE DE L’HÉRAULT, FLEUVE CÔTIER MÉDITERRANÉEN » paru dans le « Bulletin de la Société Languedocienne de Géographie » Tome XXX, 1er fascicule, Janvier-mars 1959 et un tiré à part des presses de M. Paul Dehan, 5, rue de la Vieille Intendance, Montpellier. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1971 |
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Nombre de pages | 6 |
Auteur(s) | Jacqueline ROUGÉ |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |