Description
Les Contrats d’apprentissage à Sète de 1716 a 1816
L’étude des Métiers peut être menée d’après deux sources : les statuts des corporations et les registres des notaires, lesquels contiennent bien souvent de nombreux contrats d’apprentissage. Nous avons retenu cette seconde source qui fixe ainsi le thème de notre recherche.
La ville de Sète présente plus d’un intérêt à ce sujet : sa création officielle, tout d’abord, ne remonte qu’à 1666 et le premier notaire sétois, « Antoine Merle, garde-nottes du Roy », n’ouvre son étude qu’en 1715, ce qui explique le point de départ de notre analyse : 1716, année au cours de laquelle commence, à Sète même, la rédaction des contrats d’apprentissage dans les registres notariés. Le nombre d’actes y diminuant après la Première République, nous avons fixé l’étude à la durée d’un siècle : 1716-1816. La ville se développe lentement et passe de 2.000 à 8.000 habitants au cours de cette période. Les apprentis y sont nombreux, notamment auprès des maîtres de certains métiers propres au commerce de Sète et à sa position géographique : les 51 registres des deux études sétoises révèlent, durant ce siècle considéré, 508 contrats d’apprentissage.
Une telle recherche consacrée à Sète présente un second intérêt l’arrêt du Conseil du Roi du 30 septembre 1673 autorise « toutes personnes, de quelle qualité qu’elles soient, à venir s’y établir, vendre et débiter toutes sortes de denrées et marchandises, y tenir boutiques et magasins, sans être tenues de payer aucun droit ». En d’autres termes, comme le rapporte une délibération du conseil politique de la ville en date de 1754 : « il ne doibt estre estably aucune maîtrise dans la ville de Cette, afin d’y maintenir la liberté quy doibt contribuer à son aggrandissement ».
Les tonneliers avaient voulu faire homologuer certains statuts par le Parlement de Toulouse en 1726, mais un arrêt du Conseil du Roi, du 14 septembre 1728, cassa celui du Parlement « avec deffenses tant aux tonneliers qu’à tous autres ouvriers de la ville de Cette d’y former aucun corps-et communautés d’arts et métiers, sans une expresse permission de Sa Majesté ». Certains artisans tentèrent cependant, par la suite, d’aller à l’encontre de l’interdiction royale qui, par ailleurs, était un privilège. Ce fut le cas de Jean Martin Marqués en 1754 qui « acquit certaines prétendues lettres de maître-perruquier et s’imagina pouvoir exclure par là toutes les autres personnes qui voudraient venir exercer à Cette le même métier ». Accepter ces lettres aurait été pour la ville « ne plus avoir d’autres perruquiers que ledit Marqués » et renoncer à la liberté d’établissement octroyée par le roi. Ce fut également le cas du sieur Mayroys, apothicaire, qui, en 1756, obtint de M. Désenac, « premier médecin du Roy » et du viguier Ricard, le « droit » de pratiquer. C’était dire que l’exercice de ce métier par d’autres apothicaires devenait illicite. L’affaire subit le même destin que la précédente.
Ainsi, tout au long de lAncien Régime, l’arrêt de 1673 fut scrupuleusement respecté à Sète Gabriel de Gleises de Lablanque, juge-mage en la sénéchaussée de Béziers, le rappelle en mars 1789 « attendu qu’il n’existe en ladite ville ny aucune maîtrise d’arts et métiers, ny aucun corps de commerce duement autorisé ».
Informations complémentaires
Année de publication | 1979 |
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Nombre de pages | 16 |
Auteur(s) | Alain DEGAGE |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |