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Description

Le rôle des clercs et des religieux dans l’enseignement à Agde de 1652 à 1905

Le souci d’avoir des régents et des religieuses pour l’éducation des enfants apparaît à Agde dans les textes que possèdent les archives municipales de la ville avant l’époque qui nous concerne. Nous avons limité nos recherches aux XVIIe et XVIIIe siècles, nous fixant d’abord comme objectif de rechercher ce qu’était l’enseignement dans cette cité sous l’épiscopat de Mgr de Saint-Simon (1759-1794) et de ses prédécesseurs immédiats, avant de consacrer le deuxième volet de cette étude aux Frères des écoles chrétiennes, de leur arrivée à Agde en 1750 à leur départ en 1905.

En 1750, date où débute l’enseignement des Lassalliens, existent dans la ville trois établissements de garçons : le séminaire, le collège et l’école des Frères, dénommée alors « école chrétienne » ou « école publique pour la lecture, l’écriture et l’arithmétique ». Les filles ne sont pas délaissées.

Elles ont le choix entre deux maisons : l’établissement des religieuses de Sainte-Marie et celui des Sœurs Noires. Avant de nous attacher à l’étude de l’établissement des Frères, il nous a paru bon de le situer dans cet ensemble d’écoles, ce qui fera mieux ressortir son originalité et sa place.

L’enseignement à Agde de 1750 à 1792

Le plus ancien des établissements, qui existent dans la période étudiée, est le séminaire. Il a été fondé le 21 février 1652 par l’évêque d’Agde, François Fouquet (1643-1656). A la veille de la Révolution, l’instruction y était donnée gratuitement par trois professeurs. Le collège, fondé en 1674, lui sera jumelé, tout en restant distinct de lui. Depuis la réunion des deux maisons, un même supérieur dirigeait les deux établissements. Il percevait cent écus par an et était logé, nourri, blanchi, éclairé et chauffé. Les deux autres directeurs touchaient deux cents livres et avaient les mêmes avantages en nature. Dans les deux établissements, les fonctions de régents étaient souvent assurées par de jeunes ecclésiastiques boursiers, qui aspiraient aux ordres sacrés, ce qui faisait de belles économies.

Une partie des élèves étaient boursiers ou demi-boursiers – cette aide ne concerne que l’internat, puisque l’enseignement n’est pas payant. Mgr de Saint-Simon avait tenu à augmenter considérablement le nombre de bourses et, à cet effet, il avait placé 30 000 livres sur la province de Languedoc. Les 1 080 livres d’intérêts annuels étaient affectées à cet usage. Il s’y ajoutait les revenus de trois autres placements, dont deux sur la Province et un sur la sénéchaussée de Carcassonne. L’évêque avait précisé que ces bourses n’étaient destinées qu’à de jeunes ecclésiastiques. Les revenus propres du séminaire, provenant de biens-fonds et de rentes, se montaient au total à 5 858 livres. Si François Fouquet fut le fondateur de ce séminaire, son frère Louis (1657-1702) le combla de largesse et augmenta de beaucoup la dotation de cette maison, en mobilier en particulier.

Au collège, dont Xavier Azéma a raconté les origines, la scolarité des élèves est aussi entièrement gratuite. Dans l’Ancien Régime, en effet, les établissements de ce genre ont des revenus qui leur sont attachés. Ceux du collège d’Agde furent unis et confondus, dès son origine, en 1674, avec ceux du séminaire. Certains lui étaient cependant plus particulièrement affectés, entre autres, trois rentes annuelles, l’une sur la communauté d’Agde, de 450 livres, une autre prélevée sur les frais de l’assiette du diocèse, de 150 livres. La troisième, la plus importante, trouvait sa source dans une prébende canoniale de 2 000 livres. Le transfert du petit séminaire de Pézenas au séminaire-collège de la ville d’Agde, en 1745, lui assura 1 200 livres de plus. Au total, en année moyenne, ses revenus s’élevaient à 5 295 livres.

Sur cette somme, une partie notable était consacrée à acquitter les honoraires dus aux membres du personnel les trois régents qui faisaient deux classes chacun, le préfet et le principal ou supérieur. Ils étaient nommés par un bureau d’administration, composé de l’évêque, du chapitre et de la municipalité.

A partir de novembre 1791, le traitement du personnel sera fixé provisoirement par le Conseil général de la Commune du 18 octobre, à 600 francs pour les régents et 800 pour les deux autres. Les revenus perçus jusqu’ici par les écoles ayant été supprimés, la municipalité fut forcée de prendre des mesures pour pallier ce manque de ressources. On s’imposa donc de ces sommes. Le collège est alors encadré par trois laïcs : Fallet, le principal, Louis Carfargue, régent de 3e et 4e, et Roque, régent de 5e et 6e, et par deux ecclésiastiques : le préfet, Étienne Sicard, un oratorien, et le professeur de rhétorique, Félix Maffre, ex-bénéficier de l’église d’Agde. Le nombre de bourses, qui était de douze ou treize jusque-là, tomba à six. L’entretien des classes est aussi passé en 1790 à la charge de la municipalité. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2001

Nombre de pages

8

Auteur(s)

Louis SECONDY

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf