Catégorie : Étiquettes : , ,

Description

La station de Rouviege (Plaissan) et son contexte chalcolithique

Depuis plusieurs années déjà, l’un de nous (B. P.) s’est consacré à repérer les sites archéologiques de son terroir et à sauver le matériel de surface qui aurait été, sans cela, irrémédiablement perdu.

Les résultats sont d’autant plus importants qu’ ils nous renseignent sur une zone très mal connue jusqu’à présent. Cette partie de la « Moyenne Vallée de l’Hérault » n’avait fait l’objet, en effet, que de quelques travaux portant surtout su r le mégalithisme : dolmen du Pouget, menhirs, grottes sépulcrales de Nizas et de Cabrières.

Il a été possible, ainsi, de dresser la carte d’occupation préhistorique qui révèle une densité intéressante de sites (une vingtaine pour les seuls environs du Pouget). Ceci n’est d’ailleurs pas pour nous surprendre car il s’agit bien là de la zone de contact entre la plaine littorale par la Basse-Vallée, les garrigues et les premiers contreforts montagneux. De telles zones ont toujours été des endroits privilégiés pour l’habitat car elles facilitaient au maximum les possibilités d’échanges entre tribus différentes par leur mode de vie.

C’est en raison de sa pérennité de l’habitat que nous avons choisi, dans le lot des sites découverts, la station de Rouviège.

Présentation du site :

La première occupation, révélée par 5 tessons de poterie cardiale, remonte au Néolithique ancien. Le fond de cabane, bouleversé par un charruage, se trouve dans la vigne de Monsieur Debru, en pente douce sur la rive droite de la Rouviège.

L’occupation chasséenne y a été reconnue comme habitat dans la même parcelle, comme sépulture, à 400 m au Nord-Ouest, en creusant le drain du « Balad das Yols ».

En raison de leur grand intérêt scientifique, ces trouvailles feront l’ objet d’une étude ultérieure, principalement axée sur le Néolithique ancien.

La station chalcolithique s’étend, elle, sur la rive gauche, à 200 m au Sud ; elle occupe deux parcelles plantées en vigne (Nos 86 et 88 ; Fig. 1) et une étendue de garrigue assez clairsemée (parcelles 90,91, 92 et 93). Elle est située au pied de la colline occupée par l’oppidum proto-historique de st Gervais (inédit).

La pente très douce de la station est tournée vers le couchant. En changeant de rive, il semble que les Préhistoriques aient choisi ainsi un endroit légèrement plus élevé que la vigne Debru, sans tenir compte d’une moins bonne protection contre les vents froids dominants (Narbonnais et TerraI). Sans entrer dans les détails qui pourraient l’expliquer, cette « stratigraphie couchée » est intéressante à constater. Elle ne réduit pas la possibilité de pénétration à l’intérieur du Causse d’Aumelas en suivant le cours d’eau.

Les vestiges archéologiques étaient disséminés dans les parcelles déjà citées ; quelques points de concentration plus grande d’objets peuvent faire penser à des fonds de cabane. Aucune structure n’est toutefois apparente et il ne semble pas que nous soyions en présence d’un de ces villages dont les cabanes ont une assise en pierres sèches et qui sont si nombreux, à cette période, dans les garrigues montpelliéraines et gardoises.

Le matériel archéologique

Comme nous l’avons indiqué plus haut, nous ne traiterons ici que des vestiges chalcolithiques recueillis en surface car le site ne semble pas offrir pour l’instant de possibilités de fouilles.

Leur étude et notamment celle de la poterie nous permettra de situer la station dans son contexte chalcolithique.

Il est évident qu’après un si long séjour en surface, beaucoup de vestiges n’ont pu se conserver jusqu’à nous. C’est le cas pour l’industrie du cuivre, florissante à cette époque sous forme d’alènes bipointes, de diverses perles plates, cylindriques ou en tonnelet, de poignards à languette comme celui de la Grotte de Nizas ou de haches plates beaucoup plus rares. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1974

Nombre de pages

11

Auteur(s)

A. PAUZES, Bernard PAUZES, Jean GRIMAL

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf