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Description

La résistance à la législation sécularisant l’enseignement primaire
en Languedoc, Rouergue et Roussillon

Au seuil des années 1880 deux conceptions de la société s’affrontent à propos de l’école. A la racine de la conception catholique il y a une affirmation spécifiquement religieuse : la religion passe avant l’instruction, l’éducation doit d’abord former de bons chrétiens. Certains pensent assurer le difficile accord entre instruction et religion en termes de subordination. Ils revendiquent les droits de l’Église, position intransigeante qui est souvent le fait des Ultramontains. D’autres se contentent d’espérer un accord par la collaboration des maîtres et du clergé.

Ministre de l’Instruction publique depuis le 4 février 1879 – cinq jours après l’élection de Jules Grévy à la présidence de la République – Jules Ferry, et derrière lui la plupart des républicains, compte sur la Raison – opposée à la Révélation – pour assurer les conditions d’un bonheur terrestre. C’est la science qui assurera la promotion de l’homme. De plus, séparer l’enseignement de la religion c’est affirmer le principe de la sécularisation de l’État et des services publics : « L’instruction publique, qui est le premier des services publics, doit tôt ou tard être sécularisée comme l’ont été depuis 1789 et le gouvernement, et les institutions et les lois » (discours au Sénat le 10 juin 1881.

Mais condamnée par les catholiques, cette sécularisation ne peut se faire que sans eux et contre eux. Le catholicisme militant d’alors n’est pas seulement une religion, c’est aussi une doctrine politique et sociale. Dans la bataille qu’il livre devant le parlement contre les congrégations non autorisées – combat que symbolise le célèbre. article 7 – Ferry dénonce les établissements où l’on tient école de contre-révolution, où l’on apprend à détester et à maudire toutes les idées qui sont l’honneur et la raison d’être de la France moderne.

En septembre 1879 il a effectué une tournée dans le Midi. Il a fait le récit de son arrivée à Perpignan, la nuit tombée « une marche triomphale à travers le flot délirant de 20 000 enthousiastes, de 20 000 fanatiques des lois Ferry, criant joyeusement de leur 20 000 poitrines le vocable de l’article 7 ». Car c’est désormais un « vocable, un saint populaire que l’article 7 ». De Montpellier : « Le débordement continue. Hier il a fallu, chemin faisant, haranguer à Béziers une foule immense ; à Cette, parcourir les canaux du port au bruit de l’article 7… »

J’ai évidemment touché la corde la plus vibrante du pays on crie Vive l’article 7 comme on criait Vive la Réforme en 1847. Malheur à ceux qui n’entendent pas !

Avant d’évoquer quelques-unes des péripéties qui ont marqué la lutte scolaire dans le Languedoc. le Rouergue et le Roussillon, nous voudrions renouveler la présentation de ces combats en évaluant le rapport des forces en présence, cela au moyen de quelques indices quantitatifs simples, et sans méconnaître le rôle des personnalités, si souvent relevé par les contemporains. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1985

Nombre de pages

10

Auteur(s)

Gérard CHOLVY

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf