Description
La maintenance félibréenne du Languedoc, présentation historique
* Majoral du Félibrige. Président de la Société des félibres de Paris.
Cet article a été publié, en langue d’Oc, dans la revue Lou Félibrige, n° 221, juillet-septembre 1996.
En 1997, la maintenance félibréenne du Languedoc a eu 120 ans puisqu’elle fut officiellement constituée à Montpellier le 25 mars 1877. Cet anniversaire, même s’il ne présente a priori aucun caractère particulier, permet de mettre en évidence un groupement culturel dont on ne parle guère, le Félibrige et une de ses émanations territoriales : la maintenance languedocienne. Une fois n’est pas coutume, ouvrons donc l’espace de quelques pages le grand livre du Félibrige.
Mouvement littéraire ayant pour objectif le maintien, l’illustration et la promotion de la langue d’Oc, le Félibrige fut fondé en 1854 par Frédéric Mistral et six autres poètes provençaux. Précisons que le Félibrige est présidé par un capoulié élu par l’assemblée générale et assisté d’un bureau particulier. Le capoulié est choisi parmi le collège des 50 majoraux élus à vie qui forment le Consistoire, sorte d’académie veillant au maintien des statuts, au respect des traditions et, par ses conseils et suggestions, à la bonne marche de la société. Au niveau territorial, le Félibrige est divisé en sept maintenances correspondant grosso modo aux grandes aires dialectales de la langue d’Oc : la Provence, le Languedoc, la Gascogne, la Guyenne-Périgord, le Limousin et l’Auvergne plus le Roussillon, émanation de la langue catalane qui, pour des raisons historiques, dispose d’une circonscription territoriale qui lui est propre. Chaque maintenance, aujourd’hui érigée en association sous le régime de la loi de 1901, est dirigée par un Sendic et assemble un certain nombre d’écoles.
Les maintenances ont un passé et une existence propres que l’histoire du Félibrige « national » a souvent tendance à occulter. Effectivement, disposant de moyens financiers assez limités, les maintenances ne prennent guère d’initiatives spectaculaires et leur action demeure pratiquement inconnue en dehors du microcosme félibréen concerné. Toutefois, le rôle que joue cette instance régionale, ne serait-ce qu’au niveau de la restitution de l’image du mouvement mistralien, n’est pas toujours négligeable et il nous a paru intéressant, après 120 années de fonctionnement, de dresser non pas un bilan mais une présentation historique quelque peu détaillée de la maintenance du Languedoc, mettant ainsi en exergue quelques noms et quelques réalisations.
En dehors de la Provence, le Languedoc fut la première région méridionale où, très tôt, la flamme du Félibrige prit naissance et vigueur. Il est vrai que la fondation de la Société pour l’étude des langues romanes en 1869, ainsi que le concours littéraire qu’elle organisa en 1874, sans oublier la nombreuse correspondance échangée par Mistral avec divers félibres languedociens lors de l’élaboration du Trésor du Félibrige, servirent de base préparatoire à l’implantation d’une maintenance. Signalons qu’il existait à Béziers depuis 1834 une Société littéraire, scientifique et archéologique qui, dans ses concours annuels, avait toujours réservé une large place à l’écriture d’Oc. L’action des Azaïs père et fils s’avéra particulièrement déterminante en la circonstance. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1998 |
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Nombre de pages | 6 |
Auteur(s) | Jean FOURIE |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |