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Description
Juifs et chrétiens dans l'Hérault sous Vichy.
L'aide des non-juifs et les « Justes parmi les Nations »
* Docteur en histoire – Directeur de l’Institut Universitaire Maïmonide-Averroès-Thomas d’Aquin de Montpellier
et délégué régional du Comité français pour Yad Vashem.
Dans le combat pour la survie, les Juifs bénéficièrent dans l’Hérault et à Montpellier de l’aide active d’une partie de la population. Gens d’église, catholiques et protestants, agnostiques, libres-penseurs, universitaires, ils ont tendu la main aux représentants de la loi mosaïque, ostracisés, persécutés par les Nazis et le Régime de l’État Français de Vichy. Les Juifs qui ont survécu à la Shoah le doivent souvent à ces « Justes parmi les Nations », des hommes et des femmes, non juifs, qui n’écoutant que leur conscience, les cachèrent, les protégèrent et les sauvèrent ainsi de la mort. Célèbres ou anonymes, de tous âges et de toutes origines, de toutes appartenances religieuses et politiques, de tous milieux sociaux, ces hommes et ces femmes d’honneur avaient pour dénominateur commun le respect des valeurs morales, le rejet du fascisme et le courage d’agir malgré les risques encourus.
Mots clés : Vichy, propagande anti-juive, solidarités et résistances juives.
Dans le combat pour la survie, les Juifs bénéficièrent dans l’Hérault de l’aide active d’une partie de la population. Quelques noms à rappeler pour la ville de Montpellier :
Le professeur Antonin Balmès qui protégea les étudiants juifs à la Faculté de Médecine, parmi lesquels, Eva Horowitz, d’origine juive roumaine et d’ascendance hongroise, qui nous laissé un émouvant témoignage. Il a aussi caché et sauvé de nombreuses familles juives et fut déporté en raison de ses actes de résistance.
Le père Paul Parguel de la paroisse Sainte-Bernadette délivra de nombreux faux certificats de baptême… Il fut arrêté le 8 mars 1944, torturé à la villa Saint-Antonin, avant de connaître lui aussi le monde concentrationnaire nazi : il nous en a laissé un précieux livre-témoignage 1.
Un autre homme d’église, l’abbé Prévost aida Sabine Zlatin en recueillant les enfants juifs qu’elle faisait sortir des camps d’Agde et de Rivesaltes, en coordination avec l’Œuvre de Secours aux enfants (O.S.E.), à l’Enclos Saint-François de Montpellier. Même attitude courageuse de la part de deux sœurs protestantes Marie et Jeanne Atger qui cachèrent plusieurs Juifs étrangers.
Une mémoire vivante
Sur ce plan, la parole est très souvent réservée et de faible écho. J’ai pu recueillir plusieurs témoignages qui nous apprennent le comportement exemplaire d’un certain nombre d’Héraultais.
Robert Reinheimer, enfant refugié du Luxembourg à Lodève, Le Grau-du-Roi et Montpellier, a rendu hommage, tout en présentant son itinéraire, à Charles Leblanc et à son épouse. À Montpellier, les religieuses dominicaines du monastère des Tourelles ont hébergé un groupe important de Juifs étrangers. La regrettée Madame Merle m’a transmis ses souvenirs qui concernent aussi bien une réfugiée d’Autriche, Ruth Nebensahn, dont elle a perdu la trace, que son propre engagement. Madame Merle est décédée sans avoir connu le destin de sa lointaine protégée…
Grâce au professeur Aimée Berthéas, nous avons appris l’attitude exemplaire de Mademoiselle Fabre qui, dans sa maison de Bédarieux, a caché, un couple de médecins, les Weiler, réfugiés de Dijon, mais originaires de Saarbrücken (ils avaient obtenu la citoyenneté française depuis 1936).
Les noms de toutes ces personnes qui ont eu une attitude admirable pendant la guerre, mériteraient d’être connus. Elles sont dignes de l’octroi post-mortem de la Médaille des Justes, comme ce fut le cas pour plusieurs dizaines d’autres originaires de l’Hérault.
Parmi les vingt-deux Justes de quatre localités de l’Hérault – Agde, Ganges, Montpellier et Montagnac – dont les actions sont trop succinctement présentées dans le Dictionnaires des Justes, mais détaillées dans ma thèse de doctorat 2, retenons ici un seul cas, celui d’une famille que j’ai connue et pour laquelle mon père a obtenu, après de multiples démarches la Médaille des Justes, le 6 novembre 1996.
Une histoire de vie
Un devoir de mémoire
Les éléments d'une reconnaissance
CONCLUSION
Notes
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Informations complémentaires
Année de publication | 2024 |
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Auteur(s) | Michaël IANCU |
Nombre de pages | 6 |
Disponibilité | Téléchargeable au format pdf |