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Description
La vie quotidienne à Montpellier pendant l’occupation allemande (1942-1944)
* Secrétaire de documentation – Archives départementales de l’Hérault.
L’occupation par les Allemands de la zone libre, à la suite du débarquement allemand du 11 novembre 1942, est un choc pour les montpelliérains qui n’ont jamais connu l’occupation, du moins dans l’histoire récente. Les ressources étaient déjà insuffisantes depuis le début de la guerre, et le problème s’aggrave du fait du prélèvement par l’occupant. La vie quotidienne des montpelliérains s’en trouve bouleversée. Le plus grave problème est celui du ravitaillement qui rime avec rationnement et fait de la récupération de tout et n’importe quoi une nécessité. Le marché noir se développe inévitablement et la colère des ménagères s’exprime. C’est ensuite le poids des opérations militaires (contraintes de la défense passive, réquisition des hommes) qui accentue les contraintes. Les réquisitions allemandes impactent en particulier le logement. Les hôtels et même cliniques sont le domaine réservé des Allemands. Circuler est un problème, entre couvre-feu, absence d’automobiles et pénurie de pneumatiques pour les vélos. Dès lors, l’entraide et la solidarité s’organisent. Dans ce contexte, les montpelliérains ne renoncent pas pour autant à se divertir, se cultiver et faire du sport.
Mots clés : ravitaillement, marché noir, défense passive, réquisition, secours national, couvre-feu, vélo.
Les difficultés du ravitaillement
Les pénuries, lot quotidien des montpelliérains
Pendant toute la période de la guerre, les produits indispensables font défaut. Cela concerne en premier lieu l’alimentation : fruits, légumes et viande manquent. En février 1943, Montpellier reçoit trois cent quarante-trois tonnes de légumes frais. En décembre de la même année, on tombe à 160 1. Lors des mauvaises périodes, les montpelliérains reçoivent moins de cent grammes de légumes par personne et par semaine. En mars et avril 1943, les bénéficiaires héraultais du « régime 2 » (les plus fragiles) n’ont toujours pas reçu les six kilogrammes de pommes de terre auxquels ils ont droit. Celles-ci proviennent de Bretagne, ce qui est loin… Le ravitaillement en viande est d’autant plus compliqué que l’Hérault est un département de monoculture, ce qui en fait un département « affamé ». Le vin est en effet sa seule vraie richesse. Il dépend donc des autres départements pour son alimentation, en particulier de l’Aveyron et de Lozère. Or, ces derniers ont tendance à garder « leur » viande.
À ces pénuries s’ajoutent les difficultés logistiques, qui mettent en danger la qualité des aliments. Le conseiller municipal Beaux signale ainsi que la viande destinée à être vendue est livrée aux bouchers plusieurs jours à l’avance (le samedi pour le vendredi suivant par exemple). Or, « beaucoup de bouchers ne possèdent pas de frigorifiques et lorsque la viande est vendue aux consommateurs, elle est avariée ou tout le moins douteuse 2 ». Mais il n’y a pas que la pénurie de frigorifiques. La commission du ravitaillement note ainsi la présence de « nombreux rats » dans le marché des halles Castellane 3…
Les règles imposées par le rationnement aboutissent aussi parfois à des absurdités bureaucratiques. Ainsi les tripiers des halles Castellane reçoivent-ils un jour de février 1943 un arrivage important d’abats, ce qui n’est pas si fréquent. Or, les clients « inscrits » n’ont pas eu le temps de venir. Et ceux qui étaient présents n’étaient pas tous en règle, n’ayant pas de tickets de rationnement… Le résultat, c’est que cette viande doit rester plusieurs jours en réserve, au risque de pourrir 4…
Les pénuries ne concernent pas que les produits alimentaires de base. Il suffit de lire la rubrique « objets trouvés » de la presse locale (Le Petit Méridional et L’Eclair). Un gant ou une chaussette, trouvés par terre sont signalés pour que leur propriétaire puisse les récupérer.
Face aux pénuries : le rationnement
Face aux pénuries : les campagnes de récupération
Face aux pénuries : l'inévitable développement du marché noir
Les commerces à l'heure du rationnement
La colère des ménagères
Aggravation de la situation en 1944
Le progrès, malgré tout...
Le poids des opérations militaires et des exigences allemandes :
défense passive, évacuations et réquisitions des hommes et des logements
La défense passive
Réquisitionner les hommes
La difficulté de se loger pendant l'occupation
Circuler pendant l'occupation
Face aux difficultés de la vie quotidienne, la solidarité s'organise
Famille, enfance et jeunesse
Pendant la guerre, on se cultive et on se divertit quand même
Conclusion
Bibliographie
Notes
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Informations complémentaires
Année de publication | 2024 |
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Auteur(s) | Emmanuel LION |
Nombre de pages | 10 |
Disponibilité | Téléchargeable au format pdf |