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Description
L'occupation allemande à Montpellier (1942-1944) :
les forces, les lieux, les hommes, les comportements
* Alain Alquier est Docteur en Histoire contemporaine de l’Université Paul-Valéry Montpellier III,
chercheur associé au Laboratoire CRISES.
Le 11 novembre 1942, jour du vingt-quatrième anniversaire de la signature de l’armistice de la Grande Guerre, Hitler donne l’ordre d’envahir la zone sud de la France (opération Anton II). Cet article vise à présenter les principales forces en présence (Wehrmacht, Sipo-SD), les grands chefs, ainsi que les principaux lieux de l’occupation allemande à Montpellier. Il mettra aussi en exergue la question du comportement des troupes et, de facto, les relations qui s’établissent entre l’occupant et l’occupé. Contrairement aux images généralement répandues sur les « années noires » en France, Montpellier – ainsi que l’ensemble du département de l’Hérault – est le théâtre d’une forme spécifique d’occupation fondée sur une accommodation réciproque.
Mots clés : Montpellier, Hérault, occupation allemande, lieux, comportements, relations, accommodation.
Le 11 novembre 1942, jour du vingt-quatrième anniversaire de la signature de l’armistice de la Grande Guerre, Hitler donne l’ordre d’envahir la zone sud de la France (opération Anton II). La manœuvre est une réponse au débarquement anglo-américain entrepris sur les côtes des territoires français d’Afrique du Nord trois jours plus tôt (opération Torch). Après le succès militaire et la prise de pouvoir par les Alliés à Alger, le littoral méditerranéen de la métropole est désormais menacé. En zone sud, jusqu’ici sous le contrôle exclusif de l’État français et du maréchal Pétain, la population est sous le choc. Elle rencontre, bien souvent pour la première fois, les soldats de la Wehrmacht, cette armée à l’origine du traumatisme de 1940. Désormais, l’ensemble du territoire métropolitain est sous la botte allemande. Dans l’Hérault, les premières troupes arrivent en gare de Béziers le 11 novembre en toute fin de soirée. La totalité du département est occupée dans les jours qui suivent à travers une manœuvre opérée d’ouest en est. Montpellier, chef-lieu départemental et régional, voit arriver les premiers soldats le 12 novembre 1. Les quelque 90 000 Montpelliérains sont résignés face à cette soudaine occupation. Dans les jours qui suivent, ils assistent aux défilés des convois de troupes et de matériel. Des milliers d’hommes s’installent dans leur ville.
Cet article vise à présenter les principales forces en présence (Wehrmacht, Sipo-SD), les grands chefs, ainsi que les principaux lieux de l’occupation allemande à Montpellier. Il mettra aussi en exergue la question du comportement des troupes et, de facto, les relations qui s’établissent entre l’occupant et l’occupé. Contrairement aux images généralement répandues sur les « années noires » en France, Montpellier – ainsi que l’ensemble du département de l’Hérault – est le théâtre d’une forme spécifique d’occupation fondée sur une accommodation réciproque.
Les forces occupantes de l'armée régulière (Wehrmacht)
Les unités occupant Montpellier sont rattachées à des divisions, elles-mêmes rattachées (sur des périodes différentes) au IVe corps de campagne de l’Armée de l’Air (IV. Luftwaffen-Feldkorps) 2. De sa date de création, le 1er décembre 1942, jusqu’au 1er août 1943, son commandement est assuré par le général de corps d’armée (Generalleutnant) Gerhard Hoffmann. Le général de corps aérien (General der Flieger) Erich Petersen prend ensuite son relai jusqu’au 19 novembre 1944 3. Le quartier général est d’abord installé à Montpellier avant d’être déplacé au château de Capendu, dans l’Aude, à partir de juillet 1944. Plus largement, le IVe corps de campagne de l’Armée de l’Air appartient à la XIXe armée (AOK 19). Cette force est dirigée jusqu’au 29 juin 1944 par le général de corps d’armée (General der Infanterie) Georg von Sodenstern, puis par son homologue Friedrich Wiese jusqu’au 15 décembre suivant. Elle occupe – avec la Ière armée (AOK I) – une large partie du territoire français s’étendant de la frontière italienne à l’océan Atlantique 4. (Fig. 1)
Les organes militaires locaux
L'implantation allemande dans la ville
Les forces occupantes de police : la « Gestapo »
Les comportements et les relations : l'accommodation réciproque 105
Les relations entre le commandement allemand et les autorités de Vichy
Le comportement des soldats allemands
Le comportement de la population
Conclusion
Bibliographie
Notes
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Informations complémentaires
Année de publication | 2024 |
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Auteur(s) | Alain ALQUIER |
Nombre de pages | 22 |
Disponibilité | Téléchargeable au format pdf |