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Description

Jean-Marie Amelin (1785-1858) à Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault)

La production de récits de voyages pittoresques est fertile en France et en Angleterre entre les années 1770 et 1855. Revenons d’abord au sens du terme « pittoresque », puisqu’il n’a pas au XIXe siècle le sens qu’on lui accorde aujourd’hui mais désigne « ce qui mérite d’être peint ». C’est pourquoi les images jouent un rôle essentiel dans ce genre qui cherche à la fois à transmettre des connaissances, mais aussi à faire rêver le lecteur.

Le développement de ce type d’ouvrage est à mettre en relation avec deux phénomènes contemporains. D’une part la naissance du Romantisme, qui s’affirme en peinture, à travers les thèmes dont il s’inspire : communion avec la nature dans ce qu’elle a de sauvage et de mystérieux, plongée dans l’inconscient, refus de toute visée moralisante, goût pour l’irrationnel, intérêt porté à l’époque médiévale. Alors que l’art classique ou néoclassique privilégie la clarté de l’expression et la retenue des émotions, l’art romantique cherche de façon caractéristique à exprimer par la suggestion, des sentiments intenses, mystiques ou fugitifs. D’autre part, l’émergence de la notion de patrimoine lié au choc de la Révolution et du vandalisme qui ont éveillé les consciences sur la nécessité de conserver ce patrimoine en péril.

Jean-Marie Amelin. Cet artiste est né en 1785 à Versailles. Sa biographie est très floue. Nous ne connaissons rien de sa formation mais nous savons qu’il obtint un poste de professeur de dessin à l’école régimentaire du Génie d’Alexandrie (dans le Piémont), de Grenoble, de Lyon, de La Rochelle et enfin de Montpellier en 1816. En 1820, il épouse Renée-Charlotte-Marie Frémont qui lui donna quatre enfants. En 1847, il est fait chevalier de la Légion d’Honneur. Amelin meurt le 27 septembre 1858 à Paris.

Le fonds d’atelier de Jean-Marie Amelin est conservé à la Médiathèque Centrale d’Agglomération Emile Zola de Montpellier. Constitué de onze grands albums de dessins réalisés entre 1820 et 1849 avec différentes techniques : aquarelle, mine de plomb, plume, lavis d’encre de chine ou de sépia, simple esquisse, il provient de la collection du docteur Auguste-César Fages (1796-1877) qui la légua en 1877. Sur les 2476 dessins répertoriés, 2195 traitent de Montpellier et des autres communes de l’Hérault. Le reste, minoritaire, traite de la France et de l’Algérie et constitue le onzième album.

Quatre-vingt deux dessins concernant la commune de Saint-Guilhem-le-Désert ont pu être répertoriés. Ces oeuvres sont les plus anciennes représentations connues de Saint-Guilhem-le-Désert. On peut toutefois regretter le fait qu’Amelin arriva quatre années après la destruction du cloître de l’abbaye de Gellone (1817) car il n’existe aucune représentation connue du cloître dans son état originel. Ces vues peuvent pour la plupart être considérées comme inachevées. Mais Amelin s’est attaché avec soin à préciser le lieu représenté, souvent la date et les personnes en compagnie desquelles il a croqué ces vues.

Il ressort d’après les dates mentionnées sur les dessins qu’Amelin fit trois séjours à Saint-Guilhem-le-Désert. Le premier en 1821 sur quatre jours : du jeudi 27 décembre au dimanche 30 décembre. Tous ces dessins ont été « croqués en la compagnie de Mr Nattes ». Le second séjour dans le village se situe les 8 et 9 septembre 1822. Cette fois-ci, il croqua ses oeuvres « en la compagnie de M. Dumoulin ». Enfin, le troisième séjour se situe les 21 et 22 octobre 1822. Il était probablement seul puisque ses vues ne portent pas mention d’une personne qui l’aurait accompagné. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2008

Nombre de pages

10

Auteur(s)

Aude JOLY, Félicie BOUCHÉ

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf