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Description

L’épiscopat du cardinal de Cabrières à Montpellier (1874-1921)

Mgr le cardinal de Cabrières entre dans l’histoire nationale au lendemain de l’incident du 16 octobre 1880, où, selon L’Illustration (image à l’appui) « l’évêque de Montpellier annonce au Préfet de l’Hérault son excommunication »

Lorsqu’il arrive à Montpellier, le 25 mars 1874, la réputation du nouvel évêque est déjà faite et ce poids du passé n’est pas sans peser sur lui. Il risque d’aggraver les difficultés du présent puisque ce présent coïncide presque avec l’arrivée des républicains au pouvoir. Comment peut s’expliquer alors cette popularité dont témoignent ces obsèques triomphales le mercredi 29 décembre de l’année 1921 ? Ce sont ces trois interrogations qui constituent ici la trame d’un récit dans le parcours peut être sensiblement différent selon que l’on retienne tel ou tel aspect d’une personnalité aussi riche et d’une existence aussi longue.

1. Le poids du passé : un Blanc du Midi

Ceci est le trait principal à souligner, celui qui frappe le regard extérieur et qu’ont relevé les visiteurs, les journalistes, les parisiens en particulier. Non le simple fait d’être natif du Midi, d’autres évêques le sont, à Nîmes en particulier, mais ils ne sont pas des « Blancs ». Qu’est-ce à dire ? Il s’agit des catholiques dont les traditions familiales s’enracinent dans l’affrontement séculaire aux protestants. On doit retenir qu’à protestants fervents, comme en Cévennes, s’opposent des catholiques fervents. À protestants tièdes, des catholiques tout aussi tièdes avec ce bon exemple des Charentes. Nous sommes en présence de réflexes identitaires, entraînant collectivement le plus souvent, la transmission étant ravivée par les avatars de la politique nationale depuis la Révolution française. Une transmission qui se fit bien jusqu’à l’orée des années 1960, à condition que les migrations n’aient pas provoqué une rupture. Au XVIe siècle, les Cabrières, qui étaient de petits seigneurs, sont restés fidèles à la foi catholique. Ils l’ont payé du pillage de la maison à Nîmes et du sac du château de Cabrières en 1622. À cette fidélité catholique s’ajoute la fidélité royaliste dont témoigne le service du roi pour les ascendants directs du cardinal. Au 9 thermidor, tous les hommes de la famille étaient emprisonnés.

L’éducation familiale, le rôle essentiel d’une grand-mère, a transmis ces souvenirs avant que l’éducation du jeune Cabrières ne soit confiée à un prêtre, lui-même dépositaire du même héritage, l’abbé Emmanuel d’Alzon, natif du Vigan. François-Marie-Anatole de Cabrières est devenu le disciple de celui qui, vers 1860, est de loin la personnalité la plus considérable du Midi, d’Aix à Montauban, le Père d’Alzon, fondateur en 1850 des Augustins de l’Assomption, ces religieux (et religieuses) si présents dans le renouveau des pèlerinages (à Lourdes, en particulier) et de la presse à grand tirage Le Pèlerin (1876) et La Croix (1881). […]

Informations complémentaires

Année de publication

2008

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Gérard CHOLVY

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf