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Description

Gabriel-François Venel, l’homme public et privé : Un nouveau regard

* Chercheur associé au centre d’histoire et de philosophie des sciences, Université Paris X Nanterre.
christine.lehman@wanadoo.fr.

Gabriel-François Venel ? Ce nom est familier aux historiens du siècle des Lumières car il évoque l’un des auteurs les plus prolixes de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Ses quelques sept cents articles de chimie, médecine ou pharmacie sont souvent cités et ceux de chimie ont été plus particulièrement étudiés par Jean-Claude Guédon. Venel l’encyclopédiste a souvent été mis à l’honneur, en revanche, ses autres fonctions officielles sont restées dans l’ombre. La page de garde du Précis de Matière médicale publié en 1787 par un de ses anciens élèves, Carrère, rappelle ses différents titres :

  • Conseiller médecin ordinaire du Roi
  • Professeur en médecine dans l’université de Montpellier De la Société royale des sciences de la même ville
  • Censeur royal
  • Inspecteur général des eaux minérales de la Province du Languedoc
  • Chargé par le Roi de l’examen de toutes celles de France. »

L’éloge prononcé par Etienne-Hyacinthe de Ratte, secrétaire de la Société royale des sciences de Montpellier, ainsi que le mémoire écrit par un de ses amis fidèles, Menuret de Chambaud, permettent de lever le voile sur sa vie officielle. Venel, durant ses presque trente années de vie professionnelle, a été amené à s’intéresser à des sujets très divers. On le retrouve tour à tour chimiste, spécialiste des eaux minérales puis d’analyse végétale, encyclopédiste, puis professeur de médecine et académicien, spécialiste d’agriculture ou expert dans l’exploitation et l’utilisation des minerais. Au travers d’un enchaînement de circonstances, opportunités ou déceptions, Venel a mené de front une carrière de professeur et de chimiste. Les éléments biographiques présentés dans cet article font apparaître la diversité de ses profils sans oublier le Venel privé totalement inconnu.

L’homme public : les grandes espérances…

Gabriel-François Venel naît le 12 août 1723 à quelques kilomètres de Pézenas, à Tourbes où sa famille maternelle possède une maison. Il appartient à une grande famille de médecins installée à Pézenas depuis des générations : un grand père médecin, un père médecin qui exerce à Pézenas, ainsi qu’un frère André-Joseph, de 7 ans son cadet, médecin lui aussi, la carrière médicale est donc toute tracée pour Gabriel-François Venel. Après des études brillantes chez les Oratoriens de Pézenas, il s’inscrit à la Faculté de médecine de Montpellier et y est reçu docteur en 1742.

Comme bien des jeunes brillants provinciaux, il monte à Paris pour améliorer ses connaissances médicales à l’hôpital de la Charité. Il suit alors les cours de Guillaume-François Rouelle au Jardin du Roi. La chimie est à l’honneur au siècle des Lumières et plus de six cents auditeurs assistent aux leçons de Rouelle (1703-1770), grand démonstrateur de chimie, qui attirent la haute société. Venel s’y fait remarquer de quelques grands, vite repéré par sa vivacité d’esprit comme par les questions judicieuses et pertinentes posées pendant les cours de Rouelle qui l’appelait amicalement « son démon de midi ».

Venel commence à suivre les cours de Rouelle en 1746, mais il ne se limite pas à son enseignement oral et s’exerce aussi sous sa direction, dans son laboratoire. De Ratte témoigne de ses facilités et de ses progrès rapides. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2008

Nombre de pages

10

Auteur(s)

Christine LEHMAN

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf