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Description

Histoire d’une famille paysanne à travers ses documents privés

Cette famille paysanne habite du moins depuis 1512 le hameau de la Caumette, sur le territoire de Notre-Dame-de-Londres. Ce village, mentionné pour la première fois en 1121, est le théâtre d’une longue histoire familiale allant du XVe siècle jusqu’à nos jours. Pendant un peu plus de cinq siècles, les membres de cette famille paysanne se sont succédés sur la propriété de la Caumette, et c’est ainsi que leur histoire est fortement liée d’abord à celle de la propriété – la Caumette – et ensuite à celle de Notre-Dame-de-Londres.

Cette série privée se composant dans sa totalité de 68 documents d’importance inégale, constitue cependant un témoignage d’une rareté exceptionnelle concernant le domaine mal connu de la paysannerie en France. Il n’est pas improbable que d’autres archives privées, en possession de familles paysannes, existent encore, enfouies au fond d’une armoire – mes propres « expériences » à Notre-Dame-de-Londres confirmant celles de Philippe Joutard faites dans les Cévennes.

Ces 68 documents privés m’ayant été confié pour la réalisation d’un mémoire de maîtrise, appartiennent, en fait, à deux familles paysannes de Notre-Dame-de-Londres : les Bouvié d’une part et les Pézières de l’autre. Ces deux familles ayant leur souche commune au début du XIXe siècle en la personne d’Antoine Bouvié (1778-1832), se sont éloignées définitivement à partir de la fin de ce même siècle. Le fonds Bouvié (FB) contient 47 documents alors que celui des Pézières (FP) en compte 21.

Plusieurs caractéristiques distinguent les deux fonds privés. Alors que les 21 documents du fonds Pézières ne concernent que le XIXe siècle (s’espaçant entre 1827 et 1909), ceux du fonds Bouvié s’étalent sur quatre siècles (de 1512 à 1903) leur conférant ainsi une bien plus grande valeur sur le plan historique. Néanmoins, le fonds Pézières apporte au fonds Bouvié de précieuses informations complémentaires concernant la vie paysanne au XIXe siècle sans cela, nous aurions par exemple ignoré une grande brouille qui opposa les deux frères Antoine-Laurent (1818-1891) et Jean-Pierre-Antoine Bouvié (1820-1888), tous deux propriétaires à la Caumette. Le premier document concernant cette brouille date de 1859 ; cette dissension ne se terminera probablement qu’avec la mort du dernier nommé, en 1888. Car en 1882, ces deux frères toujours en litige devant le tribunal de paix, se disputent 100 francs que Jean-Pierre-Antoine prétend avoir payés pour le compte de son frère Antoine-Laurent.

Sans approfondir ici davantage les facteurs de leur brouille, il est frappant de voir éclater, durant le même siècle, des litiges opposant d’autres familles, ce qui accroît énormément le chiffre des documents ayant un caractère judiciaire. Ce type de documents nous révèlent un problème aigu des paysans languedociens du XIXe siècle. Il s’agit, le plus souvent, de procès déclenchés par des problèmes de succession entre les enfants, à la suite du décès de leur père. Aussi assistons-nous au début du XIXe siècle, à un changement de la mentalité de la société paysanne qui, jusqu’alors, ne connaissait pas, du moins à cette échelle, ces problèmes de succession. Nous y reviendrons. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1987

Nombre de pages

5

Auteur(s)

Josef SMETS

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf