Description

Publication du
G.R.E.C. n° 67-68-69
(2e semestre 1993)

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Au sommaire de ce numéro

Le Midi de la France est, depuis toujours, un terrain de recherche privilégié pour l’étude des sociétés préhistoriques. Des ouvrages récents ont établi un bilan des connaissances sur ces sociétés d’avant l’Histoire.

Nous nous proposons ici de faire le point sur l’état de cette recherche dans le bassin de l’Hérault. Ce travail est le fruit d’une collaboration avec l’ensemble des chercheurs régionaux et notamment avec les membres du Groupe de Recherches et d’Études du Clermontais qui nous ont permis, il y a quelques années, d’étudier concrètement les sociétés néolithiques qui peuplèrent la vallée pendant presque 4 000 ans et de dresser une première synthèse.

L’Hérault, à l’embouchure duquel a été fondé le comptoir grec d’Agde, est le fleuve côtier le plus important entre Rhône et Pyrénées. Il est cité dans les textes anciens comme étant la frontière entre deux peuplades les Ibères à l’ouest et les Ligures à l’est. Durant la Protohistoire (IXe-Ier s. av. J.-C.) il fut aussi une importante voie de communication entre d’une part, le littoral fréquenté par les Étrusques (venant d’Italie centrale), les Phocéens (venant de Grèce de l’est) et les Massaliotes (Grecs de Marseille) et d’autre part, les zones de productions minières et agro-pastorales de l’arrière-pays indigène. C’est cet espace naturel à l’interface de plusieurs cultures qui a été choisi par plusieurs membres du Groupe de Recherches et d’Études du Clermontais pour mener une expérience d’archéologie extensive : collectes d’informations, études des collections anciennes, prospections systématiques, récoltes de matériel de surface, repérages aériens, sondages préliminaires et fouilles programmées. Mais en sus d’une étude micro-régionale nous proposons une première approche de l’évaluation des relations économiques et culturelles « Sud-Nord » sur près d’ un millénaire, de la région indigène puis hellénisée d’Agde — zone de consommation et d’exportation — aux zones de production et de « latence » que constituent la moyenne vallée de l’Hérault et le Lodévois.

L’olivier sauvage (Olea europea L. var. oleaster) ou cultivé (Olea europea L. var. sativa OC) fut considéré par Ch. Flahaut (1937) comme le meilleur indicateur de la flore méditerranéenne. De nos jours, en Languedoc, la zone d’extension de l’olivier naturalisé ou retournant à l’état sauvage occupe l’étage botanique semi-aride faiblement représenté en bordure du littoral et qui s’interrompt au pied des Cévennes (Maillard 1981, 8-9) et des Corbières (Castel 1990, 20-21) à une altitude d’environ 400 m.

Sa culture, très importante en Languedoc jusqu’aux années 1950, fut victime des gelées (… 1885, 1929, 1956, 1986), des exportations et de la monoculture de la vigne dès la seconde moitié du XIXe siècle, mais aussi de l’abandon des industries du textile et savonneries.

Les recherches en castellologie se sont considérablement développées ces dernières années en Languedoc. Longtemps étudié pour lui-même, le château languedocien est aujourd’hui analysé avec son environnement, qu’il s’agisse du milieu dans lequel il est implanté ou encore de l’habitat qu’il commande ou rassemble. Les travaux récents illustrent la diversité des problématiques mises en œuvre (Baudreu 1986, Bourin 1987, Journot 1990, Durand 1991, Schneider 1992 b). Le thème commun à ces différentes études est sans doute celui qui lie la genèse du village médiéval à la présence d’un château.

Entre 1987 et 1991, 10 campagnes de fouille ont permis d’aborder l’étude d un habitat médiéval de moyenne montagne occupé pendant plus d’un millénaire. L’ancien site de Cabrières est un haut lieu de l’histoire régionale pour lequel il est possible de réunir un dossier de textes conséquent. C’est pourquoi il nous a semblé utile, en amont de la présentation des fouilles, de dresser un premier tableau de l’histoire du site à partir des documents écrits.

Cabrières apparaît précocement dans l’histoire. Le site est associé aux premières poussées des Francs en Septimanie.

Je ne parlerai dans cette note que de l’époque romaine et en particulier du Haut Empire dans la moyenne vallée de l’Hérault.

Aux confins des territoires des cités de Béziers et Lodève, cette région offre aux archéologues un champ d’investigation non négligeable par son relief diversifié. Ses vastes plaines alluviales, ses terrasses, vallées et hautes collines, son étendue importante et la densité de son occupation antique.

Les recherches archéologiques commencées il y a près de trente ans, par le Club Archéologique du Lycée de Clermont l’Hérault, relayé plus tard par l’équipe du Groupe de Recherches et d’Études du Clermontais à partir de 1971 — toujours sous la direction de Jacques Belot — ont été capitales pour la connaissance de l’époque romaine dans notre région.

Cette recherche fut constituée de l’étude de 60 opérations sur 48 sites, situés sur l’ancien diocèse de Maguelone, actuellement diocèse de Montpellier. L’étude de ces sites et de la façon dont ils ont été explorés ont amené à ces conclusions.

A l’heure actuelle la définition de l’archéologie telle qu’on la concevait il y a encore une vingtaine d’années, a évolué. Il s’agit toujours de dégager et d’étudier le matériel et les structures, mais ils sont devenus des points de repères chronologique, économique et de civilisation, et ce, dans un souci d’étude de la vie matérielle, plus qu’un souci de découverte d’objets « spectaculaires ».

Les études rassemblées dans cet ouvrage représentent une partie du travail qui a été conduit par le Groupe de Recherches et d’Études du Clermontais dans les années 1980. Conserver, sauvegarder, étudier et faire connaître le patrimoine archéologique qui assure l’identité de la micro-région par ses particularismes historiques a été un but constant tout au long de ces années. Poursuivre ce premier élan afin d’intégrer la recherche, la sauvegarde et la gestion du patrimoine archéologique autour d’actions mobilisatrices est un nouvel objectif de l’association qui voudrait servir de composante au développement d’un tourisme local spécifique, vert, culturel et harmonieux.

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Informations complémentaires

Année de publication

1993

Nombre de pages

76

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf