Description
Au sommaire de ce numéro
Lorsque, par lettre du 8 décembre 1989, le Majoral-Syndic Pierre Azémard, de la Maintenance félibréen ne du Languedoc, sollicitait mon aide pour la tenue d’un colloque sur les auteurs de notre région, à l’occasion de leur assemblée générale, j’ignorais dans quelle aventure il allait nous lancer !
Le village de Mourèze se trouve sur la rive gauche de la Dourbie, affluent de l’Hérault, à 7 km à l’ouest de Clermont-l’Hérault et à environ 30 km dans l’arrière-pays d’Agde/Agathé. Il est placé en bordure d’un site naturel exceptionnel : un chaos de rochers ruiniformes de calcaire dolomitique dont le « pilier » le plus important a été utilisé dès le haut Moyen-Âge pour l’établissement d’une place forte, un castrum mentionné au Xe s., et dont il ne reste que quelques vestiges.
Né le 4 septembre 1876 à Salles d’Aude, il épousa le 29 novembre 1919 Joséphine Cazes, à Aspet (Ariège) et décéda le 10 décembre 1958 à Clermont-l’Hérault.
Après de solides études, il devint élève des Beaux-Arts, à Toulouse, et se fixe ensuite avec son frère à Clermont-l’Hérault, où ils fondèrent une entreprise de peinture.
C’est presque une gageure que de vouloir, en si peu de temps, évoquer la figure de 5 des membres de cette famille qui ont laissé pendant plus de 300 ans, un nom dans l’histoire clermontaise, et le plus aisé nous paraît être de les présenter en remontant le cours du temps. Chose qui nous serait impossible s’il n’existait la préface de Jacques Thibert à qui, de droit, reviendrait cet hommage – dans le texte publié en 1984, grâce à un travail commun, mais surtout de son fait, sous les numéros 32-33 du G.R.E.C. : « Transportation en Algérie, 1852-1853, d’Emery et Alphonse Ronzier-Joly ».
Venir vous entretenir de « Langue d’Oc » dans votre bonne ville de Clermont-l’Hérault sans vous parler de « son » …poète-potier J.A. Peyrottes, cet « espèce de tarailhé que s’éro mès dins lou cap d’estre pouéto », « Iou tarailhé de Clarmount l’Héraou que fasié de vers per rire un paou, e quand avié la cagna », serait lui faire injure.
Son monument, élevé devant la Mairie de Clermont, en juillet 1898 reste pour les Clermontais un témoignage de leur reconnaissance qu’il était bon, aujourd’hui de rappeler, de raviver dans la mémoire de ses concitoyens. Car combien de ceux qui l’aperçoivent savent qui était cet… « illustre » bonhomme ?
Né sous la IIIe République, il s’en est fallu de peu que Paul Vigné d’Octon n’ait connu la IVe, la date de son décès remontant à novembre 1943.
Il m’a été donné de parler très souvent à l’homme politique et littéraire qu’il était, car il faisait partie de ma famille.
Toujours en avance sur son temps, il fut anticolonialiste bien avant l’heure, ainsi que naturiste convaincu sur la fin de sa vie. Il a laissé une œuvre exhaustive de 29 romans, de nombreux pamphlets politiques, comptes-rendus de séances du Palais Bourbon.
La vie de Jules Boissière a été courte. Né à Clermont le 17 avril 1863, il est mort à Hanoï le 12 août 1897, à 34 ans.
Il avait fait ses études au lycée de Montpellier, où il fut lauréat du Concours Général, puis au Lycée Henry IV à Paris. Il s’est essayé au journalisme et à la littérature. Il adhéra à la Société des Félibres de Paris. Il admirait Mistral et se lia avec les écrivains provençaux à Paris : Alphonse Daudet, Clovis Hugues, Paul Arène, Charles Maurras. Il publie chez Lemerre, le grand éditeur de l’époque, « Devant l’énigme », en 1883, alors qu’il a tout juste vingt ans.
Comme son pseudonyme « l’Asa » l’indique, Jean-Baptiste Mestre est né à Gignac le 15/6/1892, et c’est sans doute du fait d’une entrée tardive en Félibrige qu’il adjoignit à son nom d’écrivain le qualificatif de Gris… « L’Ase Gris », un surnom dont nous n’avons malheureusement pu découvrir la première utilisation.
Son père fut facteur, et, tout naturellement, il suivra, à Gignac, cette voie toute tracée, avant d’épouser une fille Olivet, de La Boissière, hameau où il demeurera en propriétaire viticulteur, jusqu’au terme de sa vie, le 29 août 1976, et où il repose.
Né à Vichy, le 29 mars 1873, venu tout jeune au Pouget, il y est mort le 9 avril 1941.
Poète-paysan, propriétaire-viticulteur comme son père qui fut régisseur au château de l’Estang, domaine du vicomte d’Alzon, toujours gai, très populaire, il aimait converser avec ses amis pougétois, avec toujours quelque savoureuse histoire ou anecdote à raconter.
A l’occasion de la réunion de la Maintenance Languedocienne du Félibrige dans la patrie de J .A. Peyrottes, il est utile de rappeler la mémoire d’un félibre instituteur natif de Clermont, Louis Pastre.
Il est d’autant plus oublié ici qu’il a passé le plus clair de sa vie en Roussillon où il a mené un combat inlassable en faveur de l’enseignement du catalan, action reconnue et honorée par la ville de Perpignan qui donna son nom à une rue en 1935.
Louis Pastre voit le jour le 27 octobre 1863 à Clermont-l’Hérault. Mais toute sa carrière professionnelle se déroule dans le département des Pyrénées-Orientales, où il finit ses jours (15 février 1927, à Perpignan). Selon son vœu, sa dépouille repose en terre clermontaise.
Il dut arriver jeune en Roussillon, puisque nous le trouvons à 19 ans répétiteur au collège de Perpignan, puis instituteur.
Né à Clermont-l’Hérault le 1er avril 1885, de Louis Jacques, jardinier, natif de cette même ville le 15 novembre 1847 et de Marie-Pauline Jeanne Pastre (parente de Louis Pastre dont nous venons de lire l’hommage), née le 14 août 1850 à Lacoste, mariés le 17 février 1873 en notre cité, Benjamin Valette effectua sa scolarité à Clermont-l’Hérault.
Après un baccalauréat latin-grec – série A – en 1902, il obtiendra sa 2e partie – série philosophie – l’année suivante, et partira comme maître d’internat à Tulle , pour revenir ensuite à Lodève, où il préparera un concours des Postes, et y sera reçu – préférant, par ce choix, une plus grande disponibilité que dans l’enseignement dont il avait eu un avant-goût !
C’est grâce à Benjamin Valette que nous avons pu découvrir l’étonnante personnalité de Saturnin Léotard dans une série d’articles parus sur « Le Troubadour » en 1922.
Nous découvrons un personnage de haute culture, et dont la carrière littéraire a marqué de façon notable les lettres françaises, régionales et clermontaises. L’érudition de Saturnin Léotard et son emploi de sous-bibliothécaire à Montpellier lui permirent de côtoyer et d’aider d’illustres écrivains, Ernest Renan, Prosper Mérimée, Claretie et surtout Sainte-Beuve avec lequel – ou avec son secrétaire Jules Troubat -, il échangea 37 lettres de 1867 à 1869.
Jean-Baptiste Milhau, né le 5.9.1851, décédé le 12.9.1928 à Clermont, architecte-voyer, peintre et poète, écrivit surtout en langue d’oc, ou plutôt dirions-nous, comme l’éminent Pastre « en sous-dialecte clermontais ».
Car Clermontais, il l’était !, jusqu’au bout des ongles ! et il nous a laissé quelques œuvres qui font partie du florilège de notre petite cité, entre autres « Lou Chouquié ». (Musique de Gey) dans lequel il disait :
Rien n’est aussi dérisoire et combien triste que l’image d’un bateau enfermé dans une bouteille.
Surprise ! au pays du vin. De bouteille, Gaston Combarnous ne parle guère. De mémoire pourtant, le personnage est jovial, trop peut-être pour masquer la solitude profonde qui lui a toujours collé à la peau.
Souffrance, injustice de ne connaître sa mère que sur un lit d’hôpital, où elle devait décéder en 1898. Ce drame-là ne pouvait que le marquer à jamais.
Clermont-l’Hérault vient de vivre deux journées exceptionnelles organisées par « la Maintenance félibréenne du Languedoc » qui tenait là ses assises annuelles. L’occasion de vérifier que le félibrige était toujours très enraciné dans la terre locale.
La municipalité avait d’ailleurs donné le ton de l’attachement porté à ceux qui suivent les traces de Frédéric Mistral en offrant, notamment, la plaque souvenir apposée sur la demeure de Gaston Combarnous ainsi que les médaillons en pierre aux effigies du Majoral Clovis Roques et de Jules Boissière, en remplacement de ceux qui furent, un jour, hélas, dérobés.
L’un des plus anciens membres des E.S.S.I. (le Syndicat d’Initiative(s), écriture phonétique du majoral Clovis Roques, selon son secrétaire d’alors, Charles Vialet) et de l’Escola Peyrottas, (Jean-) Georges CANS est Clermontais depuis sa naissance le 29 novembre 1903.
Un Certificat d’Études Primaires obtenu le 25 juin 1917, et ce fut ensuite son entrée, « en sacerdoce »… de coiffeur (6 générations chez les Cans !)… Mais aussi de poète (grand prix de poésie, « Recueil » – obtenu le 1er juin 1985 – à 82 ans – association ONITIS). Son père Fleury, 42 ans durant épicier, rue Frégère, puis facteur jusqu’à 75 ans, – sans retraite ! – lui en avait, dit Georges, « donné le goût ».
Joan-Pau Creissac es nascut a Montpellier en 1955. A l’encòp vinhairon à Montpeirós (Erau) e animator dins las associacions (« Foyers Ruraux »), es de plan pé dins la vida del païs.
Jean-Paul Creissac est né à Montpellier en 1955. A la fois vigneron à Montpeyroux (Hérault) et animateur dans les associations (Foyers Ruraux), il est de plein pied dans la vie du pays.
Jean Orliac, né à Camplong, Hérault, le 22 mai 1933, est un parfait connaisseur de ce pays minier rude et attachant, et de notre région clermontaise où l’entraîna son métier d’instituteur.
Son amour des jeunes, son réel dévouement, l’ont poussé, dès son début, à apporter son aide au club d’archéologie, puis au G.R.E.C.
Mais ses plus complètes réalisations, c’est avec l’Amicale philatélique, cartophile et numismatique clermontaise, dont il est l’actif secrétaire, qu’il les a conduites. Nul n’ignore son érudition en ces domaines, son amour du travail bien fait, son désir de le voir partagé.
Malgré l’homonymie, aucune parenté – et c’est bien ce qu’il regrette ! – avec notre majoral clermontais, mais un amour commun de la langue, de nos paysages qui a conduit cet ancien directeur de banque (Crédit Agricole de Bédarieux) à se lancer, dès 1952, dans la poésie, et l’aquarelle.
Actuellement, d’ailleurs, beaucoup de visiteurs ont pu admirer à la galerie « La source », à Lamalou-les-Bains, nombre de ses tableaux.
Présenter dans ce modeste bulletin un écrivain aussi célèbre est pour nous un honneur, d’autant plus grand que c’est Max Rouquette lui-même qui, lors de l’Acamp de mai 1990, a souhaité encourager nos travaux. Qu’il en soit bien vivement remercié !
Né le 8 décembre 1908 à Argelliers (Hérault), après des études secondaires au lycée de Montpellier, puis médicales dans la Faculté de cette même ville, il deviendra interne des hôpitaux à Toulon (Var), pour s’installer, de 1936 à 1946 à Aniane (Hérault) comme médecin généraliste et achèvera sa carrière comme Médecin Conseil à la Sécurité Sociale de Montpellier de 1946 à 1974.
D’une famille originaire du Clermontais et notamment de Clermont-l’Hérault, où il aime revenir souvent pour se recueillir sur les tombes des siens, plus particulièrement de ses oncles paternels, Augustin et Joseph Parado, premiers Clermontais tués à la guerre de 1914-1918, Claude Parado, né en Algérie en 1929, a fait carrière dans le Service de Santé des Armées, branche Pharmacie. Ayant atteint le grade de Pharmacien-Chimiste Général, il a préféré quitter le service actif pour se consacrer plus librement à sa famille et aussi à quelques-uns de ses loisirs favoris.
Monsieur Joseph COUFFINHAL, dynamique président des Amis du Lodévois, nous présente dans « Le petit Berger du Larzac » la vie de son oncle, berger sur le Causse. Ayant vécu de longs moments en sa compagnie, bien connu ses « patrons », fermiers et fermières, et ses amis, il évoque d’une manière très vivante les mœurs, les habitudes, les caractères et « le déroulement des travaux d’un âge difficile et figé », comme il le dit dans sa préface, tout en ayant « tenté de faire aimer ces humbles, souvent mal perçus, pas toujours respectés ».
« Riche de son passé, fier de sa langue, le Languedoc, surtout le Bas-Languedoc, n ‘a guère conservé de costumes. Nous avons peu de documents fidèles sur les vieux costumes, sauf le cas de parures transmises de mère en fille et les collections des Musées du terroir », ainsi nous parle Charles Brun, dans son étude sur le costume régionaliste.
Les habits que des arrière-grand-mères ont portés et dont l’origine remonte pour quelques-uns à deux ou trois siècles, se sont perfectionnés peu à peu. Ils ont obéi à des lois secrètes d’harmonie, sans que ceux qui ont aidé à leur évolution en aient eu conscience. Tout ce qui vit évolue. La mode est changeante, cette règle s’applique à toutes les régions, même à la Provence.
Pour qui a eu l’occasion de s’adresser à lui, dans ses fonctions à la bibliothèque de Montpellier, où il œuvre depuis le 1er janvier 1958, après quelques années ailleurs, donnant aux chercheurs assoiffés de documents, les renseignements les plus précis, Raymond Salanova pourrait n’apparaître que comme le plus doué et érudit des fonctionnaires, évoquant, peut-être, (qu’il veuille nous pardonner cette comparaison !) Le Herr ou le Quéré du « Changer la vie » de Jean Guéhenno ?
René CAYLUS,
illustrations de
Philippe MARTIN
Textes en languedocien de René Caylus, traduits par l’auteur
Illustrations de Philippe Martin
Informations complémentaires
Année de publication | 1993 |
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Nombre de pages | 70 |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |