Description

Publication du
G.R.E.C. n° 56-57-58
(2e semestre 1991)

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Au sommaire de ce numéro

En aval de Canet, l’Hérault se met à serpenter ; de sorte que les eaux, plus hésitantes, ont provoqué au cours des temps la formation d’une île bordant les terres d’Aspiran. Nos aïeux avaient profité de cette situation favorable pour installer un moulin sur la rive droite du fleuve : le moulin de Garrigues. Le nom est un peu surprenant car on imagine mieux la garrigue sur des coteaux qu’en bordure d’un cours d’eau ; en réalité, il s’agit plutôt, pensons-nous, d’un nom de personne : un seigneur de Garrigues qu’on retrouve dans le compoix d’Aspiran ; à une date pour l’Instant Inconnue, et peut-être dès le Moyen-Âge, ce moulin devint possession de l’abbaye d’Aniane. Dans ce moulin à blé (le « moulin bladier ») tout laisse penser que, dès avant 1789, le travail était confié à un meunier nommé Caussat, ayant une maison à Aspiran.

Ce qui est habituel n’attire pas l’attention ; les capitelles ont été, et restent, pour un natif du pays de Loire, un sujet certain d’intérêt. Mais la présence de restes manifestes de fortifications dans tous les villages du sud, entre autres du moyen Hérault, n’est pas moins passionnante. Bien sûr, j’ai rencontré dans mon enfance des bourgs fortifiés, disons à la fréquence d’un par canton, et pas toujours, alors qu’en ce pays, par nous choisi, c’est le fait de chaque commune, fût-elle la plus humble. Si l’insécurité régnant à certaines époques peut expliquer la chose, cela ne suffit pas pour la rendre banale.

Au détour d’une petite route sinueuse, entre la Taillade et Cournonterral, apparaît le château d’Aumelas, superbe ruine ancrée au rebord d’un plateau aride.

« J’habite, – écrit en 1611 Guillaume de Bonnet » sieur et baron d’Aumelas, trésorier général de France -, en une espèce de désert dans le diocèse de Béziers et à quatre lieues de Montpellier. Là est un mont pareil au Mont Carmel, à la vue de la mer du Levant et à un mille d’un fort qui est le château d’Aumelas. Il y croît un des meilleurs et des plus odorants herbages du bas-Languedoc ».

« L’on se dit, dans le silence pareil à l’immensité du socle qui le disperse, que l’on est arrivé dans un lieu authentique, que l’on est arrivé dans l’Histoire, car ici, dans ce sévère petit village fortifié du Larzac, tout paraît réel, même les vestiges effacés ».

C’est ainsi que Georgette Milhau évoque, dans « Féerie d’une terre pauvre » le village de La Couvertoirade, fermement appuyé sur le roc, tel qu’il apparaît soudain, à un détour de la route, au voyageur surpris.

La Dourbie est un petit affluent de l’Hérault dont les eaux ont été utilisées pendant très longtemps, à la fois comme force motrice pour actionner les roues des moulins et comme produit d’adoucissement des laines travaillées dans les foulons.

Dans son Dictionnaire Topographique, Eugène Thomas présente la Dourbie comme : « Une rivière formée de plusieurs branches dont la principale naît à Mourèze, une autre à Salasc, une troisième à Villeneuvette. Elle court pendant 18 kilomètres dans les communes de Mourèze, Villeneuvette, Nébian, Aspiran, Lieuran-Cabrières, fait marcher 10 usines, arrose une surface de 16 hectares et afflue dans l’Hérault.

Pour diverses raisons, l’information circule difficilement entre les chercheurs, pourtant peu nombreux, qui s’Intéressent à notre région. L’efficacité de tous serait plus grande si les efforts des uns et des autres étaient coordonnés… Même les Bulletins publiés, Ici ou là, s’enferment souvent dans un particularisme médiocrement favorable à la recherche. Aussi je tiens à signaler la parution, en mai 1990, du dossier n° 11 de l’association Arts et Traditions Rurales, consacré aux moulins de l’Hérault.

Sont étudiés le moulin du Mas de Daumas (Aniane), celui de Roquemengarde (Saint-Pons-de-Mauchiens), ceux de Gabian. Cinq actes de 1673 à 1675 concernant des transactions relatives à des moulins de la Dourbie lors de la fondation de Villeneuvette, figurent aussi dans ce dossier.

Dans cette dernière série, je traiterai des églises qui étalent situées dans la partie du diocèse de Lodève comprise entre l’Hérault et la Lergue, et que l’on appelait la plaine lodévoise : « in plano Lodovense », trouve-t-on dans de nombreux documents du Moyen-Âge. C’était la partie la plus riche et la plus peuplée du diocèse.

Après le décès le 14 février 1750 de Mgr. Jean-Henri de Souillac, évêque de notre ville, auquel nous devons le magnifique Hôtel de ville, dès la fin mars, Louis XV désigne son remplaçant : le Grand Vicaire de Vannes, Jean-Félix-Henri de Fumel.

Son épiscopat est un des plus longs et des plus importants que ce siège ait connu.

Le second, daté de 1760, malgré de multiples corrosions, laissait encore voir, par endroits, son fond de couleur blanc-ocracé, et la trace des encadrements, lettres et chiffres. Seule la couleur, rouge pour la devise du sommet et l’éclipse, et bleue pour celle inscrite dans la banderole, pouvait être encore repérée.

La municipalité de Nébian a donné le feu vert et les fonds pour la restauration. La méthode suivie a été une adaptation aussi fidèle que possible des méthodes utilisées par le Club du Vieux Manoir pour plusieurs cadrans solaires du Dauphiné (y apparaissent notamment la chaux éteinte et le fromage blanc à 0 % !)

La mention jusqu’à présent la plus ancienne de la localité dite Roque Cervière est contenue dans le Cartulaire d’Aniane (Montpellier, 1900) où une charte de 1109 (pièce CXVI, pp. 258-259) indique que Fulcran de Nébian restitue à l’abbaye la dîme prélevée sur le domaine de Roque Cervière qui appartenait à l’église St-Baudile : totum decimum de fisco de Sancto Baudilio qui vocatur Roca Cerveria. Un second texte du même Cartulaire (pièce CXXI, pp. 263-264, datée de 1110) précise encore que le seigneur Fulcran de Nébian, sur le point de mourir, confirme cette restitution à peu près dans les mêmes termes : Fulcramnus de Nibiano, dum detineretur in infirmitate mortis sue, dedit et reddidit… decimum de fisco de Sancto Baudilio qui vocatur Roca Cerveria.

A dix kilomètres au nord de Pézenas, voisin de Caux et de Roujan, ce village de six à sept cents habitants est situé sur les premières pentes des garrigues qui s’échelonnent vers le Salagou.

Une sortie dominicale en septembre 1989 l’ayant fait connaître aux randonneurs du G.R.E.C. et une autre étant prévue sur le site voisin de Tiberet, nous pensons que ces compléments historiques peuvent Intéresser anciens et futurs participants.

Cette étude voudrait être plus qu’une simple monographie consacrée à un petit village parmi tant d’autres de l’Hérault montagnard.

Usclas-du-Bosc a vu son avenir chanceler et son importance décroître au fur et à mesure de l’évolution technologique et de l’urbanisation.

Avant de conter l’histoire de Yombo, il est important que je trace les grandes lignes de l’existence de celui qui joua un rôle de premier plan dans sa curieuse vie ; je veux parler de Casimir Maistre (1868-1957).

Né à Villeneuvette en 1868, il est le fils de Jules Maistre et le petit-fils de Casimir (1799-1868), lequel laissa le souvenir d’un bon industriel en même temps que d’un félibre dont les poèmes en languedocien furent remarqués en son temps. Il rédigea même dans cette langue chaude du Midi des sermons savoureux dont tel ou tel – raconte-t-on – furent donnés, avec l’accord du curé, du haut de la chaire paroissiale (ce qui d’ailleurs attira un blâme de l’Évêché à cette époque où il n’était pas reçu qu’un laïc joue un rôle dans la liturgie de l’Église).

Poète français et languedocien, auteur dramatique, musicien et musicographe, linguiste, historien, philologue, théosophe, etc. Fabre d’Olivet eut une activité qui tient du prodige.

Cet homme si actif connaît plus d’une quinzaine de langues. Il maîtrise parfaitement la littérature grecque et latine, et parle l’anglais, l’allemand, l’espagnol, l’italien, le portugais et l’occitan. Il a la connaissance du celte, du tudesque, du goth, etc. Il étudie toutes les langues et les dialectes sémitiques, l’hébreu, l’arabe, le samaritain, le syriaque, le chaldéen, le copte, etc. Il y ajoute aussi le chinois, le sanscrit, les hiéroglyphes égyptiens.

Une découverte des plantes aquatiques et du bord des eaux dans le Centre de l’Hérault n’apportera pratiquement pas de surprises à un visiteur naturaliste européen, car la présence chez nous de zones inondées en permanence, va Influencer la végétation environnante d’une façon « anti-méditerranéenne », en la privant des caractéristiques méridionales que nous nous plaisons à faire ressortir d’habitude lors de l’étude des autres milieux locaux. Seuls, quelques plans d’eau héraultais situés hors du cadre géographique de cet article, jouissent de conditions physiques particulières permettant la croissance d’espèces aquatiques exceptionnelles. C’est le cas par exemple de la mare de Grammont, près de Montpellier, et celui des mares de Roquehaute, dans le Biterrois.

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Informations complémentaires

Année de publication

1993

Nombre de pages

70

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf