Description
Chronique d’histoire moderne (1979-1980)
1 – HISTOIRE GÉNÉRALE
1 – La médicalisation en France du XVIIIe s. au début du XIXe s, Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, t. 86, 1979, n° 3.
De ce numéro spécial qui réunit les Actes d’un Colloque (Rennes 1978), nous retiendrons deux communications :
- Celle de Mireille Laget, « La césarienne ou la tentation de l’impossible, XVIIe et XVIIIe siècles », (p. 177-190) qui analyse comment, au cours du XVIIIe s., la pratique de la césarienne sur la femme vivante se répand et s’impose alors que jusque là la seule intervention admise avait été la césarienne sur une femme morte. Ce changement d’attitude avait été préparé dès la fin du XVIe s., par quelques médecins, comme F. Rousset, docteur en médecine de la Faculté de Montpellier et médecin du Roi, qui publie à Paris en 1581, son « Traité nouveau de l’Hystéromotokie ». A la fin du XVIIIe s., bien que plus fréquente, la césarienne à vif continue à appartenir au domaine de l’impossible et du merveilleux.
- Celle de Jean Lecuir, « La médicalisation de la société française dans la deuxième moitié du XVIIIe s. en France : aux origines des premiers Traités de Médecine légale », (p. 231-250), qui étudie ici le passage de « L’Art des rapports en chirurgie » à une discipline : la médecine légale. A l’origine de cette évolution, quelques grands procès, et quelques hommes, comme le montpelliérain Jean Lafosse, qui fut chargé des articles de médecine légale dans le Supplément à L’Encyclopédie, (cf. par exemple, son « Plan d’un traité de médecine légale » paru dans le T. III, p. 885-888 du Supplément à l’Encyclopédie).
2 – KREISER, B. Robert, « Miracles, Convulsions, and Ecclesiastical Politic in Early Eighteenth-Century Paris », Princeton University Press, Princeton, 1978, In-80, 485 p. (Bibliogr., p. 407-467 Index, p. 469-485).
S’il s’agit bien d’un livre sur l’histoire religieuse parisienne au début du XVIIIe siècle, sa qualité et sa richesse en font un livre d’introduction générale à la vie religieuse française à l’aube du Siècle des Lumières, et les historiens de notre région trouveront de nombreuses allusions au Jansénisme languedocien et en particulier à son protecteur le plus célèbre l’évêque de Montpellier, Charles-Joachim de Colbert.
3- BERGERON, L., CHAUSSINAND, G. – Les masses de granit. Cent mille notables du Premier Empire. Paris, Ed. de l’École des Hautes Etudes en Sciences sociales, 1979. In-80, 122 p.
Dans cet excellent petit livre, les auteurs publient les résultats généraux de l’enquête sur les notables de l’Europe napoléonienne, à partir en particulier des listes des collèges électoraux du Premier Empire, qui fournissent les listes des membres des collèges d’arrondissement et de département. Ils portent sur un effectif de près de 70 000 individus pour lesquels nous disposons d’un ensemble de renseignements dont les croisements sont ici traduits sous forme de tableaux et de graphiques, sur lesquels se fonde l’exposé des conclusions de cet ouvrage. Défini à partir de cette source, le notable de l’Empire est un homme mûr (plus de 48 % ont entre 40 et 60 ans), prolifique en Bretagne et dans les régions frontalières et montagnardes, malthusien en revanche de la Normandie au pays de la Loire et à l’Aquitaine occidentale et lié à la terre : près du quart est propriétaire foncier. La terre « reste le principal atout pour la classe politique et le facteur essentiel de la respectabilité et de l’influence » (p. 46). L’étude des fortunes montre que « le propriétaire, modèle social du notable, en est aussi le modèle économique » (p. 62).
Ainsi apparaît un nouveau « pays légal », restreint, « d’une composition subtilement modulée… qui n’exclut pas la médiocrité » (p. 63). Un des rêves des esprits éclairés se trouve réalisé : la réconciliation des « élites sur la base de la propriété ». Bien qu’un grand nombre de départements méridionaux n’aient pas été retenus ici faute de documentation, cette étude par sa méthode, définie modestement et non sans humour comme appartenant au « quantitatif pré statistique », et par ses conclusions nous a paru exemplaire. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1982 |
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Nombre de pages | 5 |
Auteur(s) | Henri MICHEL |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |