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Description

Les inscriptions gallo-romaines de l’oppidum du Castellas
à Murviel-lès-Montpellier (Hérault)

L’oppidum du Castellas à Murviel-lès-Montpellier (Hérault) occupe une surface de vingt-deux hectares limitée par une enceinte de pierres sèches qui atteint une longueur de près de deux kilomètres. Ces proportions en font le site le plus vaste de la région montpelliéraine. Depuis 1951, des campagnes de fouilles régulières ont lieu chaque année et elles ont permis de fixer l’occupation antique, en l’état actuel des recherches, entre le IIe s. avant J.-C. et le IIe s. après J.-C.. Avant 1951, de nombreuses découvertes sporadiques avaient été faites, parmi lesquelles un petit groupe d’inscriptions gallo-romaines. Le Corpus Inscriptionum Latinarum en a publié cinq et l’Histoire Générale de Languedoc en a donné six. Le nombre s’en élève maintenant à sept en y joignant un texte inédit mis au jour à l’occasion d’un défoncement qui l’a mutilé. Enfin, sur le territoire de la commune voisine de Montarnaud existe une seule inscription, signalée en 1896, que nous avons cru devoir rattacher à cette étude. C’est donc le dossier de huit inscriptions que nous présentons aujourd’hui : il permettra de compléter les études publiées ou en cours de rédaction dans le programme des publications du chantier de fouilles.

I – LE CORPUS DE MURVIEL-LES-MONTPELLIER

1. Autel de pierre calcaire trouvé, d’après Ch. d’Aigrefeuille, au bas de la colline de Murviel prés de la fontaine. Transporté à Montpellier dans la maison d’Aigrefeuille, il se trouvait au XIXe siècle, selon E. Herzog, dans la cour du Musée. Actuellement conservé dans la collection lapidaire de la Société Archéologique de Montpellier, à l’ancien lycée de garçons (2 rue Girard).

Haut. : 0,77 m ; larg. : 0,46 m ; ép. : 0,28 m. Champ épigraphique entouré d’une moulure haut. : 0,45 m ; larg. : 0,39 m. ; Haut. des lettres : 4,5 cm. Les lettres sont étroites et serrées. Les A n’ont pas de barre horizontale, les o sont pointus à leurs extrémités, les traits obliques des A, M et N parviennent au milieu ou aux deux tiers des hastes verticales, les L ont une barre inférieure très réduite. Cette gravure ressemble par de nombreux points à celle d’une partie de l’inscription de Montarnaud (ci-dessous n° 8).

1 D(is) M(anibus)
P(ublii) Anthi(i) Logi,
patris sacrorum,
4 Cornelia, Luci(i) fil(ia),
d(e) s(uo) p(osuit).

« Aux dieux Mânes de Publius Anthius Logus, père des mystères, Cornelia, fille de Lucius, a élevé à ses frais (ce monument) ».

Ch. d’Aigrefeuille, Histoire de la ville de Montpellier, éd. 1739, II, p. 80 E. Herzog, Galliae Narbonensis provinciae romanae historia, Leipzig 1864, Append. épigr., n° 91 p. 23 ; C.I.L. XII, 4188 ; H.G.L. XV, n° 1877 p. 1075 ; F. Cumont, Textes et documents figurés relatifs aux mystères de Mithra, Bruxelles 1899, t. II, n° 502 E. Bonnet. Antiquités et monuments du département de l’Hérault, 1905, p. 337 ; E. Bonnet, Carte archéologique de la Gaule romaine, Département de l’Hérault, 1946, p. 11 n° 2 ; M. J. Vermaseren, Corpus Inscriptionum et Monumentum Religionis Mithriacae, 1956, t. I, n°885 ; V.J. Walters, The cult of Mithras in the Roman provinces of Gaul, E.P.R.O. 41, 1974, n° 9 p. 63-65, avec la pl. IV.

Le nom du prêtre de Mithra a donné lieu à diverses lectures : P. Anthemius (d’Aigrefeuille), P. Aninus Logus (E. Herzog), Panthilogus (C.I.L.), P. Anteius Logus (H.G.L.), P. Anthilogus (E. Bonnet). Il faut s’en tenir à la leçon de V. J. Walters : P. Anthius Logus.

L’inscription a été généralement datées de la fin du IIe ou du IIIe siècle. La gravure inclinerait à choisir une époque relativement basse. Mais l’emploi de la formule D(is) M(anibus), suivie du génitif, et celui du prénom, qui tend à être abandonné vers 150-200 ap. J.-C., sont des indices pour choisir une datation plus haute, sans doute la seconde moitié du IIe siècle. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1982

Nombre de pages

12

Auteur(s)

Jean-Claude RICHARD, Michel GAYRAUD

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf