Catégorie : Étiquette :

Description

Une cité romaine : Béziers, à propos de la thèse de doctorat de Monique Clavel

Alors que depuis longtemps notre connaissance des cités provençales bénéficie des ouvrages de M. Clerc et L.-A. Constans sur Marseille, Aix et Arles, alors que les cités de Bordeaux et Toulouse viennent de trouver l’historien de leur antiquité, il restait à établir des synthèses sur trois cités antiques de Gaule méridionale appartenant à la province romaine de Narbonnaise. À l’heure présente, Narbonne et Nîmes sont sujets de thèses de doctorat-ès-lettres. Et la cité romaine de Béziers vient de faire l’objet d’un fort beau livre de 650 pages, abondamment illustré.

L’auteur, Mlle Monique Clavel, qui enseigne à l’Université de Besançon, a intitulé son ouvrage, Béziers et son territoire dans l’antiquité. Il faut, sans plus tarder, reconnaître que l’ouvrage, par son contenu, répond entièrement à son titre, et que l’étude, menée conjointement, de l’agglomération urbaine et de l’espace rural qui en dépend, acquiert ainsi une plus grande consistance, dans la mesure où se révèle sous tous ses aspects une réelle unité historique, une cité antique. Trop souvent l’étude de l’environnement rural a été négligée ; aussi faut-il savoir gré à l’auteur de n’avoir point sacrifié le territoire à la ville. L’un et l’autre, en effet, sont liés de la manière la plus intime et la plus organique, tant sur le plan des réalités administratives et juridiques que des structures économiques et sociales.

Comme il apparaît avec force dans les traités d’arpentage de l’antiquité romaine, le territorium, c’est-à-dire le territoire d’une cité, comprend la ville et sa campagne, le sol urbain et le sol rural, urbanum solum et agreste solum. Il s’agit ici, bien sûr, de droit et d’administration. Mais si l’on se réfère aux structures économiques et aux structures sociales, dont l’activité politique est la force la plus élaborée, le lien entre la cité et son territoire est tout aussi évident. La possession de la terre, plus que toute autre activité, permet la pratique de l’activité politique. L’élite sociale, celle qui s’efforce de réaliser, dans ses comportements et dans ses attitudes mentales, l’idéal du citoyen, est constituée de propriétaires fonciers. C’est la terre qui, par excellence, confère l’honorabilité, c’est-à-dire la capacité d’exercer, sans restriction, une activité politique et il n’est pas de désir plus ardent, chez celui qui s’est enrichi par le commerce ou l’artisanat, que de changer de mode de vie, de s’installer dans les activités du propriétaire foncier et de mimer (avec, le plus souvent, l’ostentation du nouveau riche) ses comportements sociaux ou ses attitudes mentales. C’est à la ville, que cette classe politique manifeste des ambitions. C’est, d’ailleurs, une obligation de droit : les lois municipales imposent à tout citoyen candidat à une charge ou à une dignité d’avoir son domicile dans l’agglomération urbaine. Mais si le cadre urbain est le lieu de l’activité politique, il n’en reste pas moins que les élites municipales, ce qu’on peut désigner comme la classe politique, tirent l’essentiel de leurs revenus de la terre. Ainsi se manifeste vigoureusement l’insertion de la ville dans sa campagne, et il faut savoir gré à l’auteur d’avoir envisagé son sujet d’une façon aussi globale et cohérente.

LE BITERROIS AVANT LA CRÉATION DE LA PROVINCE ROMAINE DE NARBONNAISE

Les premiers chapitres (p. 41-145) permettent de dresser un tableau du Biterrois à la veille de la fondation de la colonie. La marque de Rome y est sensible depuis la constitution de la province de Narbonnaise, mais de nombreux caractères originaux en étaient depuis longtemps dessinés. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1972

Nombre de pages

15

Auteur(s)

Michel CHRISTOL

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf