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Description

Moderniser et embellir la voirie au XIXe siècle à Saint-André-de-Sangonis (Hérault)

Conservateur en chef du patrimoine (er)

Saint-André-de-Sangonis 1 est un village du centre du département de l’Hérault. Entre La Lergue et l’Hérault, il étend son terroir à dominante viticole sur près de 20 000 ha. Ce n’est pas un village qui compte de nombreux monuments malgré son ancienneté 2. Cette situation s’explique par sa position de simple poste avancé dans le diocèse de Lodève, à proximité du passage de l’Hérault.

Au XIXe siècle, porté par la production de ses vignobles, cependant durement touchés par le phylloxera à partir des années 70, le village connait de nombreuses et importantes transformations : nouvel Hôtel de ville, nouvelles écoles, créations de cours, arrivée du train, etc. Chacun peut remarquer l’importance de la place et des cours qui lui sont liés, parure d’un village qui s’est modernisé.

Intrigués par l’existence de ces cours importants, nous en avons cherché l’explication et l’histoire, les considérant comme objets au sein du village. Comme l’archéologue rassemble les éléments architecturaux pour reconstruire un édifice ou les tessons d’un vase pour le remonter et en déterminer le rôle, l’importance et la provenance, nous allons examiner la genèse de ces deux cours comme on le ferait de monuments-témoignages de la vie du village.

Ce tour d’horizon sera complété par le plan d’alignement qui a contribué à l’organisation du village, pour terminer par une réflexion sur les raisons de ces transformations 3.

1. La création du premier cours (Grégoire).

L’actuel cours Grégoire apparait sur le compoix de 1779 sous l’appellation « cours de Clermont ». Plus tard, cette route contournera le bourg par l’ouest.

Fin XVIIIe siècle, ce cours de Clermont est alors bordé partiellement de maisons sur le front sud. Le front nord est limité par le rempart du XIVe et cette partie correspond à l’ancien fossé de la fortification remblayé et planté d’arbres. Depuis 1779 on n’a de cesse de gagner sur les limites de l’ancien fossé.

Le plan de 1807 4 n’apporte que peu d’informations mais souligne les circulations alors en place. Vers l’ouest dans la zone ou passera ultérieurement la deuxième partie du cours Grégoire, les terres sont parcourues par l’ancien chemin de Lodève que remplacera la route de Napoléon (actuelle route de Lodève).

En 1826, le premier cadastre (dit de Napoléon) indique que la partie des anciens fossés aux pieds de l’enceinte, commence à être occupée par des constructions.

La municipalité va progressivement aménager cette zone.

Elle va profiter du legs d’un enfant de St-André, le Lieutenant-colonel Jean-Louis Grégoire 5 qui décède en novembre 1848 à Montpellier. Il n’est pas riche mais n’ayant ni épouse ni enfant, il souhaite aider sa commune de naissance : « Je donne deux mille francs à la commune de St-André mon pays natal pour être employés aux besoins de la commune ».

Informations complémentaires

Auteur

Michel-Édouard BELLET

Année de publication

2023

Nombre de pages

14