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Description

Les sculptures du cloître de l’abbaye de Gellone

* Directeur de recherche (er) au CNRS, Université d’Aix-Marseille, UMR 7299 ; 34jcr@orange.fr

Le cloître de l’abbaye de Gellone à Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault) offrait dans ses huit galeries une profusion de sculptures réalisées entre le XIIème et le XIVème siècle, décorant les fenêtres ouvrant sur le préau ou les murs latéraux. D’autres bâtiments (l’abbatiale, le palais des abbés, les diverses salles du monastère…) pouvaient aussi disposer de sculptures, mais les renseignements éventuels les concernant ne permettent pas d’en juger. C’est donc des cloîtres que, depuis la Révolution Française, proviennent les nombreuses œuvres conservées dans le dépôt lapidaire local, dans les Musées de la Société archéologique de Montpellier ou des Cloisters de New York, ainsi que dans des collections privées, en France ou à l’étranger.

La recherche des œuvres dispersées pour les intégrer à la collection locale fut la tâche, depuis deux cents ans, de chercheurs professionnels ou amateurs, au premier rang desquels se trouve Léon Vinas, curé de la paroisse locale de 1841 à 1848 avant d’être nommé dans la commune voisine de Jonquières de 1852 à son décès en avril 1875 1. L. Vinas, jusqu’à sa mort, vécut en étroite relation avec son voisin, le comte A. de Lansade (1825-1890) qui recueillit ses archives, fut l’éditeur de la Visite rétrospective, en 1875, et abrita en son château des sculptures provenant de l’abbaye de Gellone jusqu’au moment où elles furent transférées à la Société archéologique de Montpellier et dans la chapelle Nord de l’abbatiale de Gellone.

Château de Jonquières, façades sur les jardins (© coll. privée).
Fig. 1 Château de Jonquières, façades sur les jardins (© coll. privée).
J.B. Laurens, 1837. – détails romans de Saint-Guilhem du désert (© Gallica – BNF). À gauche tête d'homme barbu et à droite lion dévorant un humain, conservés à Saint-Jean-de-Fos, au centre ; armes de la famille de Mostuéjouls.
Fig. 2 J.B. Laurens, 1837. – détails romans de Saint-Guilhem du désert (© Gallica – BNF). À gauche tête d'homme barbu et à droite lion dévorant un humain, conservés à Saint-Jean-de-Fos, au centre ; armes de la famille de Mostuéjouls.

La Société archéologique (SAM) avait été créée par la Ville de Montpellier, le 22 septembre 1833, et approuvée par le Ministre de l’Intérieur le 29 novembre 1834. Son premier président fut Jules Renouvier (1833/1834 et 1836/1841), et elle reçut parmi ses membres correspondants : J. Chauvet (1834) et P.-Y. Vernière (1834), collectionneurs connus, ainsi que L. Vinas (1841). Jusqu’en 1933, la SAM fut hébergée dans de modestes locaux de la Ville de Montpellier, comme le rappela son Président E. Bonnet lors du centenaire de 1933, avant que le legs d’Henri de Lunaret lui permît de disposer des vastes et magnifiques espaces de son hôtel particulier, où elle put répartir ses collections.

Durant le XIXème siècle, la SAM publia plusieurs ouvrages ou articles à propos des abbayes d’Aniane et de Gellone, dont le cartulaire de celle-ci (1898-1905) par P. Alaus, L. Cassan et E. Meynal 2.

Lors de ses réunions, il est souvent question de Saint-Guilhem-le-Désert entre 1841 et 1889, en particulier à l’initiative de l’abbé Vinas entre 1841 et 1863 3. Ainsi, au fil des séances :

— Juin 1841 (page VII) : compte rendu d’une excursion de A. Ricard et L. Vinas à St-Michel-d’Alajou. (page IX) : don par l’abbé Vinas de poteries anciennes et ossements trouvés dans des dolmens situés sur le Larzac ; l’abbé doit rédiger une notice détaillée.

— Séance du 6/XI/1841 (page I) : « M. Vinas a découvert dans la montagne de Saint-Guilhem, au hameau des Lavagnes, trois dolmens. Il communique l’empreinte d’une médaille trouvée entre le Caylar et Saint-Michel qui serait, d’après M. Ricard, une monnaie gallo-romaine de Marseille au taureau cornupète au revers ». […]

 

Bibliographie

Notes

Informations complémentaires

Année de publication

2024

Auteur(s)

Jean-Claude RICHARD RALITE

Nombre de pages

10

Disponibilité

Téléchargeable au format pdf