Les abords de l’église Sainte-Eulalie à Montblanc (Hérault)

Frédéric LOPPE *
avec la collaboration de Christian DOUILLET **,
Julie LESCURE *** et Jean-François MODAT ****

* Docteur en Archéologie médiévale, chargé d’études, ALC Archéologie, 87 rue de Verdun, 11000 Carcassonne, responsable de l’opération ; chercheur associé laboratoire FRAMESPA, UMR 5136, Université du Mirail, Toulouse II et laboratoire Lattes-Montpellier, UMR 5140.
** Historien amateur. Recherches en archives, documentation.
*** Archéologue, céramologue antiquisante, gestionnaire des mobiliers : inventaire et étude du mobilier antique.
**** Archéo-anthropologue, doctorant en anthropologie, ALC Archéologie, 87 rue de Verdun, 11000 Carcassonne. Étude de la sépulture SP3005, compléments DAO.

Je tiens à remercier la mairie de Montblanc pour son aide et la gentillesse de son accueil, et en particulier M. Traiteur, adjoint au maire, responsable du suivi de l’opération. De même, R. Wiss, technicien de fouille, pour le lavage du mobilier ; et les ouvriers de l’entreprise de bâtiment Muzzarelli pour leur aide durant la phase de terrain. Je remercie enfin Ch. Olive, ingénieur d’Étude, SRA Languedoc-Roussillon, pour son aide et ses conseils, et D. Larpin, Architecte en Chef des Monuments Historiques, pour m’avoir permis de publier le plan de l’église.

Les abords de l’église Sainte-Eulalie à Montblanc (Hérault) : premières données archéologiques

INTRODUCTION

Le village de Montblanc se situe à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Béziers, sur une petite éminence, près de la rivière Thongue, dans le département de l’Hérault (fig. 1).

Montblanc. Carte générale de situation
Fig. 1 - Montblanc. Carte générale de situation

Au centre de l’agglomération, l’église Sainte-Eulalie est un monument complexe doté d’une abside (milieu XIIe siècle ?) dont la base remonterait à la fin du XIe siècle 1 (fig. 2). Dans un second temps, le monument a été fortifié par une ceinture de mâchicoulis sur consoles (XIIIe siècle ? postérieur ?), à l’exception du gouttereau nord. Une tour-clocher (H : 37 m) a été accolée par la suite contre l’entrée sud, avant la construction de collatéraux (chapelles latérales ajoutées, puis réunies, entre les XIIIe et XVIe siècles).

Église fortifiée Sainte-Eulalie, vue depuis l’est
Fig. 2 - Église fortifiée Sainte-Eulalie, vue depuis l’est. (Cliché F. Loppe, 2011).
Village de Montblanc. Essai de restitution des enceintes d’après le cadastre napoléonien et les travaux de A. Fabre (1879)
Fig. 3 - Village de Montblanc. Essai de restitution des enceintes d’après le cadastre napoléonien et les travaux de A. Fabre (1879).
Échauguette de l’angle nord-est de l’enceinte intérieure
Fig. 4 - Échauguette de l’angle nord-est de l’enceinte intérieure. (Cliché : F. Loppe, 2011).

Ce lieu de culte faisait partie intégrante d’un périmètre de 35 x 40 m (superficie : 1400 m²) protégé par l’enceinte intérieure et un fossé aujourd’hui comblé (fig. 3). Un vestige de maçonnerie surmonté d’une échauguette a d’ailleurs été conservé dans l’angle nord-est (fig. 3, 4).

Une tour se situait peut-être au centre de ce dispositif, en position sommitale, dans un pâté de maison aujourd’hui sans caractère voué à la démolition. Sur le cadastre napoléonien, en effet, la parcelle 322, de forme presque carrée (5 à 6 m de côté) pourrait avoir fossilisé l’emprise d’une turris (dimensions des tours seigneuriales des XIe-XIIe siècles en Languedoc). Toutefois, l’hypothèse d’un ancien château accolé à l’enceinte, à l’est, formulée par A. Fabre, n’est pas à exclure totalement 2. Les autres bâtiments adossés à la muraille devaient constituer, à l’origine, les demeures des milites.

L’enceinte extérieure englobant le village castral, aujourd’hui détruite, délimitait un périmètre de 140 m de côté, soit près de deux hectares. Trois portes principales permettaient d’y pénétrer ; au nord, la Porte de la Coste donnait vers les villages de Nézignan et Valros. À l’est, la porte Riquet s’ouvrait vers Saint-Thibéry et à l’ouest, la porte d’Emblans (ou Amblam) était tournée vers Servian. Deux ouvertures secondaires étaient percées dans la partie sud : celle de Grate Caths, à l’ouest, et une poterne à l’est, au débouché de la rue de la Révolution. L’ensemble était certainement entouré d’un fossé, qui, si l’on se fie au cadastre, atteignait une douzaine de mètres de largeur.

HISTORIQUE

Repères chronologiques (Antiquité-Époque Moderne)

La basse plaine de l’Hérault est un secteur très tôt anthropisé comme en témoigne l’enceinte du Chalcolithique découverte au lieu-dit la Croix-Vieille (Montblanc), datée entre 4 000 et 3 500 ans avant notre ère 3.

Durant l’Antiquité, ce secteur dépend de la cité de Béziers : Montblanc se situe à moins de 5 km à vol d’oiseau de Cessero-Saint-Thibéry (oppidum protohistorique) et du carrefour entre la voie Domitienne et la route reliant les agglomérations de Cessero/Condatomagus/Segudunum 4. Ce lieu est donc dès cette époque à un emplacement privilégié sur le plan commercial, et, avec la conquête romaine, l’habitat rural y est en pleine expansion : nombre de fermes, de domaines et de villae y voient le jour 5 afin d’exploiter le terroir, principalement pour cultiver la vigne.

Les origines médiévales du village restent pour leur part assez obscures : selon É. Griffe, l’ancienneté du vocable supposerait l’édification d’une église dès la fin du IXe siècle 6. Toutefois, la première mention connue de Sainte-Eulalie de la Thongue remonte à la seconde moitié du XIIe siècle (après 1153 et 1156 7). L’agglomération de Montblanc serait quant à elle citée pour la première fois en 1178, dans une bulle du pape Alexandre III 8, puis en 1197 9 à nouveau.

En 1210, le lieu est donné en fief par Simon de Montfort (« Montemblancum cum omnibus pertinenciis suis10 »), puis mentionné en tant que « castrum de Monteblanco » dans des enquêtes royales de 1247-1248 (à cette époque le village possède des portes protégées par des chaînes 11). En 1334, on dénombre 123 feux, soit environ 600 personnes 12, puis 144 feux en 1344 13.

En 1368, Montblanc fait partie de la liste des castra du comté de Pézenas réunis au domaine royal 14, et en février 1376 Louis d’Anjou approuve la vente à Guiraud Malepue, général conseiller du roi en Languedoc, des droits de Charles d’Artois sur le château de Montblanc 15. Le lieu sera ensuite régulièrement cité dans les sources jusqu’au XVIIIe siècle 16.

Historiographie des recherches (XIXe-XXIe siècles)

À la fin du XIXe siècle, les premiers travaux publiés concernant la commune de Montblanc tentent notamment de restituer l’organisation de l’ancien village castral 17.

D’autres recherches sont à signaler au début du XXe siècle 18, apportant leur lot d’informations (essai de datation des phases de l’église ; mention d’un cimetière contigu à l’édifice ayant fonctionné jusqu’aux années 1745-1748). En 2006, à l’occasion de travaux sous la chaussée, la mairie a signalé la découverte d’ossements humains le long du gouttereau sud 19.

Diverses études architecturales ont été réalisées sur l’église : celle de Y. Bringuier 20 ainsi qu’un travail consacré au bâti nécessitant restauration (procédure de demande de classement de l’édifice, au début des années 1980). Le dossier de Y. Poussines 21 montre notamment différentes vues en couleurs avant travaux sur l’abside (réfection des parties hautes).

Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques dès 1925, l’église est classée en 1987. Trois ans plus tard, D. Larpin, Architecte en Chef des Monuments Historiques, rédige un rapport d’étude préalable à sa restauration 22, à ce jour document le plus complet sur le lieu de culte (essai de phasage, bilan historique). Enfin, un avant-projet pour l’achèvement des travaux a été conçu par le même auteur en 2009 23.

C’est dans le cadre de cette phase préliminaire que la création d’un drain extérieur 24 a été projetée le long du gouttereau septentrional et du mur ouest de la chapelle nord (fig. 5).

La nature des couches archéologiques étant inconnue, une opération de fouille préventive a été prescrite par le Service Régional de l’Archéologie. Réalisée en septembre 2011 avec l’aide d’une mini-pelle puis par l’intermédiaire d’une fouille manuelle pour les US 25 les plus sensibles, elle a mis au jour plusieurs niveaux d’occupation (fig. 6).

Église Sainte-Eulalie. Plan général et localisation de la fouille
Fig. 5 - Église Sainte-Eulalie. Plan général et localisation de la fouille.
Église Sainte-Eulalie. Tranchée de drainage nord. Localisation des vestiges et implantation des coupes
Fig. 6 - Église Sainte-Eulalie. Tranchée de drainage nord. Localisation des vestiges et implantation des coupes.

RÉSULTATS ARCHÉOLOGIQUES 2011

La fouille a montré que les premiers niveaux en place sur le substrat remontent à l’Antiquité. Elle a permis d’exhumer 719 tessons : 6 protohistoriques (1 % du total), 482 antiques (64 %), 9 médiévaux (2 %), 31 tessons d’Époque moderne (4 %), et 191 d’Époque contemporaine (25 %). Enfin, 43 os de faune ont été recueillis (6 %).

Une occupation antique (Ier-IIIe siècles ?)

Dans la tranchée TR2, la structure la plus ancienne est le mur MR1a (ép. : 1,6 m), actuelle base du gouttereau nord de l’église (fig. 7). Seules émergent 6 assises (H : 1,2 m) liées au mortier de chaux et appareillées en moellons équarris d’extractions diverses (calcaire jaune 26, basalte 27, grès rose 28). Les blocs irréguliers bénéficient de quelques calages (déchets de taille). Les hauteurs d’assises sont comprises entre 0,16 et 0,22 m, les longueurs, très variables, s’étalonnant entre 0,10 et 0,60 m. Un ressaut de 3 cm se prolonge au niveau du contrefort CO1 dont la base, harpée et contemporaine du mur MR1a, comporte deux ressauts successifs 29.

Tranchée TR2. Relevé des murs MR1a et MR1b
Fig. 7 - Tranchée TR2. Relevé des murs MR1a et MR1b (parement extérieur).
Tranchée TR2, coupe DD’
Fig. 8 - Tranchée TR2, coupe DD’.

La fonction de cette maçonnerie MR1a, pas plus que sa longueur originelle, ne peuvent être établies à l’heure actuelle. Trois couches sont venues s’y accoler (fig. 8) : l’US 2011 tout d’abord (ép. moy. : 0,35 m), premier niveau de comblement de la fondation de MR1a, est une terre argileuse de couleur sombre qui contenait 61 tessons antiques et 4 fragments métalliques (fig. 9) ; y ont également été trouvés 20 individus céramiques, dont 4 vases appartenant à de la vaisselle de table (3 vases en sigillée et 1 vase en céramique luisante). La vaisselle de cuisine est représentée par 11 individus, dont 6 vases en Brune Orangée Biterroise (B.O.B.). 4 restes d’amphores et 3 fragments de dolium (NMI 1) complètent l’ensemble (fig. 10). Deux fragments (céramique luisante et amphore africaine) pourraient éventuellement constituer des intrusions 30.

Inventaire du mobilier antique
Fig. 9 - Inventaire du mobilier antique (J. Lescure).
Mobilier antique remarquable
Fig. 10 - Mobilier antique remarquable (J. Lescure).

L’US 2011 est recouverte par l’US 2006 (ép. moy. : 0,60 m) : cette couche de terre argileuse marron clair aux nombreuses traces charbonneuses contenait 98 tessons antiques (Ier siècle ap.) et un artefact contemporain (intrusion). On dénombre 4 vases pour la céramique de table, 14 individus pour la céramique de cuisine, et quatre amphores (fig. 9, 10). Ce niveau a fonctionné de manière contemporaine avec une couche de terre argileuse compacte et stérile (US 2010).

Dans la tranchée TR1, l’US 1009 (ép. ; 0,22 m) pourrait être équivalente à l’US 2011 (fig. 11) : il s’agit d’un niveau stérile de terre argileuse marron/ocre avec des traces de charbon, qui se distingue assez mal du substrat encaissant.

D’autre part, un vestige de mur MR3 lié à terre a été vu en coupe : deux imposants blocs de pierre 31 formant une structure large d’un mètre édifiée à 1,62 m du parement de MR1a (et parallèle à ce dernier ?) ont été implantés dans une cuvette creusée dans le substrat. Le mur MR3, recoupé à l’est par la tranchée de fondation du mur MR2 (US 1006 ; infra), était associé à différents niveaux : tout d’abord un apprêt de sol (US 1036 ; ép. : 0,12 à 0,17 m) formé d’une terre argileuse brun-sombre contenant 62 fragments de céramiques du Haut-Empire (Ier-IIIe siècles ap.). La vaisselle de table est très peu représentée (1 fragment et 1 bord de Drag. 37, NMI 1) et 13 vases, dont 7 individus, appartenant à la catégorie des B.O.B. (céramiques brunes orangées de Béziers) pour la vaisselle de cuisine. Seules deux amphores gauloises ont été répertoriées (fig. 9).

Tranchée TR1, coupe CC’
Fig. 11 - Tranchée TR1, coupe CC’.

Un sol SL 1007 (ép. : 1 à 2 cm) s’est constitué au-dessus : il était recouvert d’objets posés à plat sur une terre noirâtre charbonneuse (6 fragments et 1 fond de céramique B.O.B., des os brûlés).

La céramique antique découverte dans ces niveaux constitue un ensemble relativement homogène et cohérent tant sur le plan chronologique (Ier-IIIe siècles) que sur le plan qualitatif : le faciès céramique correspond plutôt à un contexte rural domanial, d’où la faible proportion de vaisselle de table mais aussi la quantité relativement importante de céramique de cuisine, et en particulier de B.O.B.. Ce fait n’a rien d’étonnant dans la mesure où les ateliers produisant cette céramique ne sont distants que de quelques kilomètres 32. La présence de fragments de dolium (stockage des céréales et du vin) irait dans ce sens (9 fragments en tout, dont 1 bord et 2 fonds). Outre le mobilier céramique, ces US ont livré une quantité importante de verre (62 fragments de vases et 2 verres à vitre 33).

Une démolition au Ve siècle ?

Un important niveau de démolition a été découvert sur toute la longueur de la tranchée TR1 : cette US 1004 (ép. moy. : 0,50 m) comportait de nombreux fragments de tegulae et d’imbrices, des blocs de construction (calcaire jaune 34, basalte 35, grès), et des nodules de mortier correspondant vraisemblablement à la destruction de bâtiments dont faisaient partie les murs MR3 et MR1a (fig. 11). Cette couche comportait également 63 restes (céramiques, métal, fragments d’enduits peints) dont la fourchette chronologique s’étend entre le Ier et le Ve siècles (fig. 9). Parmi les 7 vases de cuisine et les 4 amphores contenues dans cette US, on notera un bord de plat C2 (Cl-Eng) et un fragment d’amphore de Lusitanie qui permettent de repousser la chronologie de cette US jusqu’à l’Antiquité Tardive.

Enfin, dans la tranchée TR2, l’US 2009 fait peut-être écho à ce niveau de démolition (fig. 8) : cette couche de mortier de chaux stérile (ép. : 0,22 m) pourrait correspondre à une tentative de réparation du ou des bâtiments antiques.

Des réaménagements médiévaux ?

Structures et niveaux

Dans la tranchée TR1, les US 1011 (ép. moy. : 0,70 m) et 1013 pourraient témoigner de réaménagements médiévaux, même si elles comportent uniquement du matériel d’époque antique (fig. 11).

L’US 1011 est une couche de terre argileuse de couleur sombre incluant des traces de charbon et de petits nodules de mortier, venant s’appuyer contre le mur MR1a et le contrefort CO1. Elle contenait de petits blocs, dont un en grès rose, des imbrices, et 48 tessons antiques dont deux fragments de verres à vitre, deux vases en sigillée, 10 vases de cuisine, et une amphore (Drag. 29, B.O.B. ; environs du Ier siècle de notre ère ; fig. 9, 10). L’US 1013, englobée dans la précédente, correspond au comblement d’une petite fosse FS1 (L x H : 0,70 x 0,18 m) constituée de terre argileuse sombre, d’un élément en basalte, et de fragments de tegulae.

Ces deux US remplissent une large excavation de 2 m de large (creusement : US 1040) peut-être destinée à s’assurer de la solidité du vestige MR1a avant sa surélévation par le mur MR1b 36, car ces niveaux ont clairement entamé une partie de l’US 1004. En effet, dans l’US 1011, la présence d’un mobilier d’époque antérieure (TPQ : milieu Ier siècle ap.) aux niveaux sous-jacents (Ier-IIIe siècles) ne peut selon nous s’expliquer que par un apport de terre exogène (lors du creusement des fondations de l’église romane, au sud ?).

Le mur MR1b (gouttereau d’époque romane ?) serait donc à mettre en relation avec le début de la (re)construction de l’église au XIIe siècle (fig. 7) : observable sur 6 assises (H : 1,5 m), il est très différent du mur MR1a : ses pierres de taille parallélépipédiques en calcaire coquillé 37 (majorité), jaune (5 cas) ou basalte (5 cas : remplois de la construction sous-jacente) sont séparées par des joints très maigres (fragment de tegula inséré sur le lit de jonction entre MR1b et MR1a).

Ces maçonneries se terminent à l’ouest par un arrachement « en escalier » repris par le mur MR1c (décrochement de 0,10 m), qui forme l’élévation actuelle de l’église : bâti en pierres de taille de grand appareil (calcaire coquillé 38) parfois séparées par des joints gras (2 cm), il a été postérieurement percé par une baie en ogive de style gothique.

Les tranchées TR2 et TR3 ont conservé la trace des creusements US 2030 et 3080 ayant permis d’asseoir la fondation du mur MR1c 39 (fig. 12, 13). Ils ont été remplis par l’US 2007 (49 tessons des Ier-IVe siècles) et l’US 3004 (65 tessons ; Ier siècle av. -Ier siècle ap.) qui proviendraient de niveaux antiques sous-jacents en position primaire, près de la base de la fondation. Ces deux couches de terre argileuse brun sombre comportent quelques nodules de mortier et de rares fragments de tegulae.

Tranchée TR2, coupe EE’
Fig. 12 - Tranchée TR2, coupe EE’.
Tranchée TR3, coupe FF’
Fig. 13 - Tranchée TR3, coupe FF’.

Par ailleurs, à l’angle nord-ouest de la tranchée TR1, l’US 1035, qui a impacté postérieurement le niveau de démolition US 1004, pourrait être attribuée à l’époque médiévale, mais là encore l’absence totale de mobilier empêche de certifier cette hypothèse. Il est d’ailleurs fort surprenant qu’au centre d’un castrum aussi important la céramique médiévale soit aussi rare (9 tessons seulement, dispersés dans des US postérieures ; infra).

Sépulture SP3005

Dans la tranchée TR3, une sépulture a été découverte dans l’angle oriental du contrefort CO3, le long du mur MR1c (fig. 6). Il s’agit d’un dépôt primaire simple dont le niveau de circulation correspondant a disparu en raison des aménagements postérieurs. Le creusement de la fosse sépulcrale US 3006 a des limites floues mais son fond, relativement plat, se situe à une altitude moyenne de 35,71 m NGF.

La sépulture SP3005 apparaissait à 35,95 m NGF, en décubitus dorsal et orientée ouest-est, les membres en extension, le côté droit appuyé contre le gouttereau MR1c (L des restes en place : 0,94 m ; l : 0,15 m ; (fig. 14). Les restes correspondent à la dépouille d’un sujet immature décédé entre 7 et 9 ans ne présentant aucune pathologie évidente (infection ?). Le corps a été enserré dans une couverture souple et placé en pleine terre sans aménagement, contre le gouttereau nord : cette situation est relativement privilégiée, puisque placée « sub stillicidio » : les eaux de pluie bénies par le toit de l’église viennent s’écouler sur le défunt, situation souvent recherchée par les dévots 40.

Relevé de la sépulture SP3005
Fig. 14 - Relevé de la sépulture SP3005 (J.-F. Modat).

Cette sépulture et ses US associées (3006, 3007, 3008, 3009) ont été mises en places après la construction du mur MR1c, mais l’absence de matériel empêche de les dater précisément : si la période médiévale reste privilégiée, l’Époque moderne n’est pas totalement à exclure, dans la mesure où on aurait inhumé dans ce secteur jusqu’aux années 1745-1748 41.

Construction de la chapelle Notre-Dame (XVe-XVIe siècles)

La construction de la chapelle nord et de son mur ouest ont nécessité le creusement d’une tranchée de fondation US 1006 qui a profondément entamé les niveaux antérieurs et le substrat US 1008 (terre très argileuse, de couleur marron clair, contenant naturellement de petites pierres).

Sur 2 m de hauteur, la fouille a permis de dégager la partie basse de l’élévation du mur occidental MR2 de la chapelle Notre-Dame, de même que le départ de sa fondation (fig. 15). Cette maçonnerie MR2 se compose de moellons hétérogènes (grès rose, calcaire coquillé, basalte) provenant de remplois du mur MR1a en partie abattu pour accéder à ladite chapelle depuis la nef. Ils forment un appareil assez régulier lié par un mortier de chaux bien dosé. Les calages sont réalisés par des fragments de tuiles canal et des déchets de taille calcaires 42, et la chaîne d’angle en pierres de taille de calcaire coquillé.

Tranchée TR1. Départ de la fondation du mur MR2 (au fond de la tranchée) et boutisses d’attentes
Fig. 15 - Tranchée TR1. Départ de la fondation du mur MR2 (au fond de la tranchée) et boutisses d’attentes. (Cliché : F. Loppe, 2011).

Une maçonnerie d’attente de 1,06 m d’épaisseur a été mise au jour dans la partie supérieure de l’élévation de MR2 (fig. 15) : ces boutisses en saillie de 0,10 m pourraient être mises en rapport avec des aménagements courants sur la façade du gouttereau MR1c, à savoir le creusement a posteriori d’une engravure horizontale (H : 7 à 8 m par rapport au sol intérieur de l’édifice 43). Associée à des trous d’encastrement pour des éléments charpentés (contreforts et mur gouttereau), cette saignée était destinée à ancrer une toiture en appentis, et donc un bâtiment le long du mur nord de la nef 44. Toutefois, cette construction (chapelle latérale ?) n’a semble-t-il jamais été réalisée.

Le comblement US 1005 de la tranchée de fondation est une terre grisâtre de consistance sableuse, très meuble et non tassée, contenant des fragments de tuiles canal, des nodules de mortier, et quelques éclats de pierres calcaires. Malgré une fouille manuelle minutieuse, seuls onze objets ont été découverts :

— Quatre tessons antiques (Ier-IIIe siècles de notre ère).

— Trois céramiques médiévales/modernes : une à cuisson réductrice, aux parois granuleuses, sans décor ; un fond plat épais à cuisson oxydante (glaçure jaune interne, à mouchetés marron ; XVe siècle ? ; fig. 16/2) ; un manche de poêlon à cuisson oxydante (pâte orange mat), engobe beige extérieur avec trace de vernis vert par aspersion (XVe-XVIe siècles ? ; fig. 16/3).

— Trois céramiques modernes à cuisson oxydante avec engobe beige clair sur la paroi externe (XVIe siècle) : 2 panses (pâte orange brique) ; un bord de jatte avec anse à glaçure jaune interne (fig. 16/1).

— Une céramique contemporaine à cuisson oxydante, glaçure jaune-marron intérieure, engobe sombre (intrusion ?).

La chapelle Notre-Dame présente un style gothique affirmé (croisées d’ogives et fenêtres à lancettes ; fig. 17) ce qui, en complément du mobilier découvert dans l’US 1005, orienterait sa construction vers la fin du Moyen Âge et le début de la Renaissance 45.

Le comblement US 1005 de la tranchée de fondation est une terre grisâtre de consistance sableuse, très meuble et non tassée, contenant des fragments de tuiles canal, des nodules de mortier, et quelques éclats de pierres calcaires. Malgré une fouille manuelle minutieuse, seuls onze objets ont été découverts :

— Quatre tessons antiques (Ier-IIIe siècles de notre ère).

— Trois céramiques médiévales/modernes : une à cuisson réductrice, aux parois granuleuses, sans décor ; un fond plat épais à cuisson oxydante (glaçure jaune interne, à mouchetés marron ; XVe siècle ? ; fig. 16/2) ; un manche de poêlon à cuisson oxydante (pâte orange mat), engobe beige extérieur avec trace de vernis vert par aspersion (XVe-XVIe siècles ? ; fig. 16/3).

— Trois céramiques modernes à cuisson oxydante avec engobe beige clair sur la paroi externe (XVIe siècle) : 2 panses (pâte orange brique) ; un bord de jatte avec anse à glaçure jaune interne (fig. 16/1).

— Une céramique contemporaine à cuisson oxydante, glaçure jaune-marron intérieure, engobe sombre (intrusion ?).

La chapelle Notre-Dame présente un style gothique affirmé (croisées d’ogives et fenêtres à lancettes ; (fig. 17) ce qui, en complément du mobilier découvert dans l’US 1005, orienterait sa construction vers la fin du Moyen Âge et le début de la Renaissance 45.

US 1005, mobilier remarquable
Fig. 16 - US 1005, mobilier remarquable.
Chapelle Notre-Dame. Baies de style gothique et voûte sur croisées d’ogives chanfreinées
Fig. 17 - Chapelle Notre-Dame. Baies de style gothique et voûte sur croisées d’ogives chanfreinées.
Église Sainte-Eulalie, tranchée TR1, coupe BB’
Fig. 18 - Église Sainte-Eulalie, tranchée TR1, coupe BB’.

Des sols d’Époque moderne/contemporaine

Suite à la construction du mur MR2, un sol SL 1014 se met en place (tranchée TR1) : il recouvre la tranchée de fondation, son comblement US 1005, et s’appuie contre le départ de l’élévation du mur MR1b (fig. 11, 18). De consistance très fine (graviers, mortier de chaux), il contenait seulement trois tessons d’époques différentes (Moyen Âge, moderne, contemporaine) qui permettent difficilement de cerner sa période d’utilisation, même s’il a été mis en place après l’édification de la chapelle Notre-Dame et peut-être utilisé jusqu’au XIXe siècle. Il est équivalent au sol SL 2008 (ép. : 4 cm) découvert dans la tranchée TR2, qui présente les mêmes caractéristiques (fig. 8).

Enfin, le sol SL 2004 (moderne/contemporain ; ép. : 0,12 m) est un niveau de circulation constitué de blocs (0,40 x 0,24 m) et d’une pierre de taille calcaire, principalement situés contre le contrefort CO2. Il contenait seulement six objets (cinq antiques et un contemporain).
Ces réaménagements d’Époque moderne ont très probablement fait disparaître les niveaux de sols médiévaux.

Un remblai d’Époque contemporaine

Par la suite, des remblais contemporains sont venus recouvrir l’ensemble des couches antérieures, et notamment les sols de la phase précédente : dans la tranchée TR1, l’US 1003/1012 (ép. : 0,13 m), couche de terre très argileuse, contenait de petits nodules de basalte (diam. : 0,10 m), des éclats de tuiles et de pierres de grès.

Elle a livré 55 éléments d’époques variées :

— Un tesson protohistorique (CNT).

— Trois tessons de céramique commune antique (cuisson oxydante, pâte fine et sableuse) ; un fond de gauloise 4 ; un fragment de dolium (Ier-IIIe siècles).

— Une céramique commune à cuisson réductrice (ép. pâte : 7 mm), bien cuite avec un cordon noyé dans la pâte (traces de peigne sur la paroi extérieure ; bas Moyen Âge fig. 19/9) ; une anse rubanée en céramique fine à cuisson oxydante ; une autre à glaçure marron et verte, datable de la même époque (fig. 19/6).

US 1003/1012, mobilier remarquable
Fig. 19 - US 1003/1012, mobilier remarquable.

— Treize tessons d’Époque moderne (XVIe-XVIIe siècles) : des céramiques communes à cuisson oxydante (pâte orange-rosée) ou kaolinitique et glaçure jaune clair, notamment un bord (fig. 19/1) et trois fonds, dont un épais (fig. 19/2) et deux étranglés appartenant à des cruches ou des pichets (fig. 19/3, 19/4) ; un tesson de panse en céramique commune à cuisson oxydante et décor marbré jaune et marron (fig. 19/8), et deux préhensions : un manche pour poêlon ou toupin à cuisson oxydante et glaçure jaune miel (fig. 19/7) et une oreille de bol dans la même pâte, ornée de petits décors d’ocelles en relief (fig. 19/5). Un fragment de bec a également été prélevé (pâte identique).

— Enfin, 34 tessons d’Époque contemporaine (XIXe-XXe siècles).

Dans les deux autres tranchées TR2 et TR3, les US 2003 et 3003, de même consistance, peuvent être considérées comme équivalentes : elles contenaient un matériel important (158 objets, dont une cinquantaine d’époque antique, le reste d’époque contemporaine). Avec 121 objets, l’US 2003 est celle qui a livré le plus de mobilier sur l’ensemble de la fouille :

— 3 tessons médiévaux : un fragment d’anse de pégau à pâte réducto-oxydante (XIe-XIIe siècles) de couleur gris sombre (ép. pâte : 7 mm), orné d’une marque de potier (fig. 20/8) ; un fond à pâte marron, glaçurée jaune-verdâtre foncé sur la paroi interne (ép. : 8 mm), datable du bas Moyen Âge, tout comme un fragment de panse à cuisson réductrice de couleur gris clair (ép. : 6 mm).

— 11 tessons d’Époque moderne (XVIe-XVIIe siècles) : 4 tessons de panse à cuisson oxydante, sans glaçure, dont un décoré à la roulette (fig. 20/7) ; 6 tessons à cuisson oxydante et glaçure jaune miel : 2 bords correspondant à des bols (diam. : 14 cm ; fig. 20/4, 20/5), deux autres à des assiettes (fig. 20/1, 20/2), et deux anses, une en amande, et l’autre, avec un bord, à une petite marmite de table (fig. 20/3, 20/6). Enfin, un tesson à cuisson oxydante avec traces sombres sur la paroi externe (ép. paroi : 4 mm).

— 48 objets contemporains ont été identifiés : 24 tessons de céramique, 10 de verre, 3 éléments en fer, et un en bronze. Sept restes de faune et une dent humaine complètent l’ensemble.

Ces niveaux de remblais correspondent aux importantes transformations qui touchent les villages languedociens dans le courant du XIXe siècle, le fort accroissement démographique entraînant une intensification des remembrements de maisons. Au début du XXIe siècle, ils ont été recouverts par une couche d’apprêt visible dans les trois tranchées (US 1002/2002/3002 ; ép. : de 0,13 à 0,25 m) constituée de galets noyés dans un lit de terre marron clair sableuse contenant des tessons de tuiles canal (87 objets d’Époques moderne et contemporaine). Enfin, une couche de bitume a recouvert l’ensemble (US 1001/2001/3001).

US 2003, mobilier remarquable
Fig. 20 - US 2003, mobilier remarquable

CONCLUSION

La fouille de la tranchée de drainage nord de l’église Sainte-Eulalie a permis d’apporter quelques éléments inédits pour la connaissance historique et archéologique du village de Montblanc.

Faits jusqu’alors ignorés pour cette agglomération, elle laisse entendre que le site, ou ses environs immédiats, était fréquenté dès la Protohistoire, et atteste en outre d’une occupation de l’éminence dès le Ier siècle de notre ère.

Elle a ainsi révélé la présence de maçonneries d’époque antique (murs MR1a et MR3) associées à des niveaux d’occupation en place qui couvrent tout le Haut Empire (Ier-IIIe siècles). La qualité et la massivité de MR1a laisseraient songer à un bâtiment public (temple ? fortification ?) près duquel aurait pu coexister un autre édifice plus modeste (MR3).

Le lieu de culte médiéval a donc été implanté sur un secteur anciennement occupé, peut-être en tout ou partie déserté entre le Ve et les XIe-XIIe siècles, date à laquelle remonterait la construction du mur nord MR1b de l’église.

À Montagnac (Hérault), distant d’une quinzaine de kilomètres, une fouille de sauvetage menée en 1987 par M. Feugère 46 autour de l’église avait également mis au jour des structures et du mobilier datés du IVe siècle et de l’Antiquité Tardive, avec plusieurs sépultures médiévales à proximité.

Toutefois, à Montagnac comme à Montblanc, il « convient de rester très prudent sur l’éventualité d’une continuité logique et structurelle entre l’habitat antique et le castrum médiéval attesté à partir du XIIe siècle » 47.

On sait depuis que cette permanence d’occupation des sites entre l’Antiquité et le Moyen Âge s’est largement vérifiée pour nombre d’entre eux, mettant en lumière une stabilité de l’habitat au sein d’un même terroir.

À Montblanc, la tranchée de drainage n’aura toutefois pas précisément éclairci les phases d’édification de la nef, et notamment de son mur MR1c (XIIIe-XIVe siècles ?), dans la mesure où aucun tesson médiéval n’a été recueilli dans la tranchée de fondation (TR2, US 2007 ; TR3, US 3004).

Par ailleurs, l’omniprésence du matériel antique dans des couches remaniées a rendu peu lisible la succession des phases d’occupation postérieures à l’Antiquité. On ignore ainsi, notamment, si la seule sépulture découverte doit être datée de l’époque médiévale ou de la période moderne. Seule la chapelle nord Notre-Dame, dont la tranchée de fondation et le comblement étaient nettement perceptibles, a pu être calée stratigraphiquement, et restituée à la charnière du Moyen Âge et de l’Époque Moderne.

NOTES

1. Larpin, Dominique, Montblanc, Église Sainte-Eulalie, Avant-projet sommaire pour l’achèvement de la restauration, février 2009, p. 6 ; Clément, Pierre, Églises romanes oubliées du Bas-Languedoc, s.l., Presses du Languedoc/Max Chaleil Éditeur, 1993, p. 249-250.

2. Fabre, Albert, Histoire des Communes du département de l’Hérault, VI-VIII, histoire de Montblanc, Montpellier, 1879.

3. Espérou, Jean-Luc, Roques, Pierre, « L’enceinte chalcolithique de la Croix Vieille à Montblanc (Hérault) : premiers résultats », Bulletin de la Société préhistorique française, Paris, 1994, p. 422-428 ; Espérou, Jean-Luc, Roques, Pierre, Pernau, Jacques, « L’enceinte chalcolithique de la Croix Vieille à Montblanc (Hérault) : la structure n° 8 », Bulletin de la Société préhistorique française, Paris, 1996, p. 549-560.

4. Lugand, Marc, Bermond, Iouri dir. et alii, Carte archéologique de la Gaule, Agde et le bassin de Thau, 34/2, Paris, Académie des inscriptions et belles lettres, Ministère de l’Éducation nationale et Ministère de la Recherche 2001, p. 69.

5. Mauné, Stéphane, Les campagnes de la cité de Béziers dans l’Antiquité (partie nord-orientale), (IIe s. av. J.-C.-VIe s. ap. J.-C.), Archéologie et Histoire Romaine, 1, Montagnac, Éd. Monique Mergoil, 1998, p. 1, 85.

6. Griffe, Élie, Histoire religieuse des anciens pays de l’Aude. Des origines chrétiennes à la fin de l’époque carolingienne, Paris, Picard, 1933. p. 87, 171, 172, 178, note 3.

7. Bonnet, Émile, Répertoire archéologique du département de l’Hérault, périodes wisigothique, carolingienne et romane, Montpellier, 1938, p. 38.

8. Gallia Christiania in Provincias Ecclesiasticas, archiepiscoporum, episcoporum et abbatium, Paris, 1739, t. I, instr. col. 140 E.

9. Thomas, Eugène, Dictionnaire topographique de l’Hérault, Paris, 1865, rééd. Lacour, 1999, p. 119, col. 1.

10. Devic, Claude, Vaissette Joseph, Histoire Générale de Languedoc, Toulouse, Privat, 1879, t. VIII, pr. 150, col. 588.

11. Ibid., t. VII, 1880, notes, col. 34, 35, 43, 47. Ces enquêtes faisant référence à des événements passés, il est probable que le site s’était constitué en castrum au moins dès la première moitié du XIIIe siècle (col. 35. « clausit portale dicti castri, tenendo cathenam dicti portalis »).

12. Information aimablement communiquée par M. Bourin. Citée dans : Sassu-Normand, David, Fouages et feux dans la sénéchaussée de Carcassonne-Béziers, de Philippe IV à Charles V (1285-1380), DEA d’Histoire médiévale, Université Lyon II, 2007, Arch. nat., K398.

13. Bourin-Derruau, Monique, Villages médiévaux en bas-Languedoc : genèse d’une sociabilité (Xe-XIVe siècle), Paris, L’Harmattan, 1987, t. 2, p. 219.

14. Villa et castrum de Montealba (Devic, Vaissette, 1885, t. X, col. 1400).

15. Ibid., t. IX, col. 846-847, note 8.

16. Hamlin, Frank R., Toponymie de l’Hérault, Dictionnaire topographique et étymologique, Millau, Montpellier, Éditions du Beffroi, Études Héraultaises, 2000, p. 252.

17. Fabre, Albert, op. cit.

18. Bonnet, Émile, Antiquités et Monuments du département de l’Hérault, Montpellier, 1905 ; Bougette, abbé Émile, Montblanc, l’église, l’histoire, Bar-le-Duc, Imprimerie Saint-Paul, 1906.

19. Aucune fouille ou suivi archéologique n’a été réalisé à cette époque. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le cimetière a été déplacé à l’ouest du village puis a par la suite migré au sud, à son emplacement actuel.

20. Bringuier, Yves, Histoire abrégée de l’église de Montblanc, 1964.

21. Poussines, Yves, Église Sainte-Eulalie de Montblanc, travaux de restauration, 1974.

22. Larpin, Dominique, Chapal, Vincent, Fiore, Frédéric, Le Douarin, Yves, Hérault, Montblanc, Église Sainte-Eulalie, étude préalable, diagnostic général, septembre 1990.

23. Larpin, Dominique, op. cit., février 2009.

24. L : 20 m ; l : 1,4 m ; P max : 2,20 m.

25. Unité Stratigraphique : terme utilisé en archéologie pour décrire un niveau (rembai, sol, fosse, etc.) correspondant généralement à un temps d’action humaine (construction, aménagement) ou naturelle (érosion, inondation, etc.). Afin de les différencier, des numéros leur sont attribués lors de l’observation de terrain.

26. L x H moy. : 0,35 x 0,22 m.

27. Lx H moy. : 0,42 x 0,28 m ; 0,30 x 0,26 m ; 0,27 x 0,20 m. On sait que des gisements de basalte ont été utilisés durant les époques protohistorique et antique pour la fabrication de meules (Reille, Jean-Louis, « L’apparition des meules rotatives en Languedoc oriental (IVe s. av. J.-C.) d’après l’étude du site de Lattes », Gallia, n°57, 2000, p. 261-272 ; Reille, Jean-Louis, « L’origine des meules à grains dans l’oppidum protohistorique de Montlaurès (Narbonne, Aude) du VIe au Ier s. av. notre ère », Documents d’Archéologie méridionale, n°24, 2001, p. 201-206). Ils sont pour la plupart implantés dans l’arrière-pays d’Agde, à proximité du volcan de Saint-Thibéry/Bessan, dans la basse vallée de l’Hérault (Reille 2000, 261), c’est-à-dire à 5 km seulement de Montblanc.

28. L x H moy. : 0,26 x 0,20 m ; 0,30 x 0,22 m.

29. Depuis l’intérieur de l’église, le mur MR1a est également perceptible, de même que son arrachement ouest (décalage d’assises avec le mur MR1c).

30. En effet, datables des IVe-Ve siècles de notre ère, leur présence est en décalage avec le reste du mobilier de cette US, mais aussi et surtout avec celui des niveaux supérieurs, homogènes, qui remontent aux Ier-IIIe siècles.

31. Bloc de calcaire jaune : L x l x H : 0,35 x 0,23 x 0,21 m. Bloc de basalte : 0,50 x 0,28 x 0,22 m.

32. Mauné, Stéphane, Lescure, Julie, « La typo-chronologie de la céramique Brune Orangée de Béziers (BOB). État de la question et perspectives (IIe-IIIe s. ap. J.-C.) », in Actes du congrès international de la SFECAG, Ampurias, mai 2008, Marseille 2008.

33. Le faible taux de céramique de table pourrait peut-être s’expliquer par l’utilisation de récipients en verre, mais aussi en matériaux périssables (écuelles en bois ?).

34. L x l x H : 0,35 x 0,22 x 0,17 m.

35. L x l x H : 0,40 x 0,30 x 0,28 m ; 0,16 x 0,20 x 0,08 m.

36. D’ailleurs, l’US 1011 vient « mordre » légèrement sur le départ du mur MR1b.

37. L x H moy. : 0,51 x 0,26 m ; 0,54 x 0,19 m.

38. L x H moy. : 0,58 x 0,33 m ; 0,38 x 0,34 m ; 0,42 x 0,33 m.

39. Cette fondation n’a pas été atteinte durant la fouille.

40. Ligou, Daniel, « L’évolution des cimetières », Archives des Sciences sociales des religions, num. 39, 1975, p. 61-77.

41. Bougette, abbé Émile, op. cit.

42. On remarque également un fragment de tegula.

43. Cette engravure est également visible dans les contreforts CO1, CO2 et s’arrête près des parties hautes de la chapelle septentrionale.

44. Observation déjà réalisée par D. Larpin (Larpin, Dominique, op. cit., 2009, p. 7). Cet auteur a également noté « quelques marques de tâcherons » qui se « caractérisent par des formes géométriques » (Ibid.).

45. D’ailleurs, selon É. Bonnet, des ajouts, remaniements et adjonctions de chapelles ont été réalisés vers 1500 (Bonnet, Émile, op. cit., 1938, p. 38).

46. Feugère, Michel, Schneider, Laurent, « Aux origines de Montagnac (Hérault). Les fouilles de 1987 », Archéologie en Languedoc, t. 17, 1993, p. 135-142.

47. Ibid., p. 137.